Tout comme il y a eu, dans le passé, des petits malins qui ont réussi à persuader les populations de la nécessité de sauver le tombeau du Christ, aujourd’hui d’autres petits malins ont réussi à embobiner les Sénégalais pour les pousser à venir préserver les lieux saints de l’Islam contre une invasion. En ces temps-là, la bourse du pape et celle du Basileus de Constantinople étaient bien garnies et les butins futurs très prometteurs. Aujourd’hui c’est l’Arabie Saoudite qui tient les cordons de la bourse. Dans la population sénégalaise, bien chauffée par les marabouts, ils sont très nombreux à croire à cette fable, comme le furent les populations d’antan en Europe, chauffées par les curés.

***

La date précise de l’envoi de ce contingent n’a pas été communiquée par le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, qui a informé l’Assemblée Nationale de la décision du président Macky Sall, dans un discours dont l’AFP a obtenu copie.

Aucune indication supplémentaire n’a pu être obtenue dans l’immédiat de source officielle.

Début avril, en Arabie Saoudite, le roi Salmane « a sollicité » le président Sall « en vue d’une contribution de notre pays à la lutte commune menée par la coalition internationale dirigée par l’Arabie Saoudite », a déclaré le ministre Ndiaye, lisant aux députés un message du chef de l’Etat.

M. Sall « a décidé de répondre favorablement à cette demande en déployant en terre sainte d’Arabie Saoudite un contingent de 2.100 hommes », a-t-il poursuivi.

« Les modalités et autres arrangements nécessaires au déploiement ont été conclus entre les états-majors des forces armées des deux pays », a-t-il affirmé.

Depuis le 26 mars, l’Arabie Saoudite conduit avec huit alliés arabes une campagne de bombardements aériens contre les Houthis, rebelles soutenus par l’Iran.

L’opération vise officiellement à restaurer l’autorité du président yéménite reconnu par la communauté internationale, Abd Rabbo Mansour Hadi, actuellement en exil à Ryad, dont les forces n’ont pu faire face à l’avancée des Houthis, entrés en septembre 2014 à Sanaa.

SENEGALDEFILE Le président Sall « a pris la décision d’engager nos forces de défense et de sécurité au sein de la coalition internationale » en étant « conscient de l’ampleur des bouleversements géopolitiques qui pourraient découler d’une détérioration de la situation sur le terrain » mais aussi « dans l’intérêt bien compris des deux pays », a expliqué le ministre.

M. Ndiaye a rappelé que des militaires sénégalais ont déjà été déployés dans la région, « dans le cadre d’une coalition internationale, lors de la guerre du Golfe destinée à libérer le Koweït de l’invasion irakienne » d’août 1990.

Au 31 mars, le Sénégal comptait 3.400 hommes au sein des troupes de l’ONU. Et, depuis son indépendance de la France en 1960, il a déployé « près de 25.000 militaires dans plus de 20 opérations de maintien de la paix », a-t-il précisé.

Africatime