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« À bas la France, à bas la Cedeao » : des milliers de manifestants pro putschistes rassemblés à Niamey

Vendredi 11 Août 2023

« A bas la France, à bas la Cedeao », ont scandé les manifestants. Des milliers de partisans du régime militaire au Niger ont manifesté ce vendredi 11 août près de la base aérienne française à Niamey, après le feu vert donné par des dirigeants ouest-africains à l’usage de la force pour rétablir le président Mohamed Bazoum renversé par un coup d’État.

Le rassemblement s’est tenu dans le calme, au lendemain d’un sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a donné son accord à une possible intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel.

Ils ont brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir, en particulier leur chef, le général Abdourahamane Tiani.

Une « force en attente »

« Nous allons faire partir les Français ! La Cedeao n’est pas indépendante, c’est une manipulation de la France, il y a une influence extérieure », a dit Aziz Rabeh Ali, membre d’un syndicat étudiant soutenant le régime militaire.

Depuis leur prise de pouvoir, les militaires ont pris la France - ex-puissance coloniale - pour cible privilégiée, l’accusant d’être en sous-main à l’origine de la décision de la Cedeao de déployer au Niger sa « force en attente » pour rétablir l’ordre constitutionnel.

La France, alliée du Niger avant le coup d’Etat et soutien indéfectible du président renversé, y déploie quelque.500 hommes engagés avec l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes jihadistes qui minent une grande partie du Sahel.

Réunis jeudi à Abuja, les dirigeants de la Cedeao ont décidé jeudi d’activer et déployer une « force en attente » pour rétablir Mohamed Bazoum, sans révéler le calendrier ni les modalités d’une intervention.

Les chefs d’état-major de la Cedeao vont se rencontrer samedi à Accra, avant de faire part aux dirigeants de l’organisation « des meilleures options » quant à leur décision d’activer et de déployer sa « force en attente », selon des sources militaires régionales. Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays contribuera à la force, elle devrait pouvoir intervenir « dans les plus brefs délais ».

Inquiétudes pour Bazoum

Dans le même temps, plus de deux semaines après le coup d’Etat qui l’a renversé le 26 juillet, les craintes grandissaient quant aux conditions de détention et au sort réservés au président Mohamed Bazoum, prisonnier avec sa famille depuis.

L’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA) et l’ONU ont dénoncé « la détérioration des conditions de détention » de M. Bazoum, retenu prisonnier avec sa femme et son fils, « inhumaines » selon l’ONU.

Et la perspective d’une intervention militaire de la Cedeao fait craindre pour sa sécurité : selon un de ses proches, les nouveaux maîtres de Niamey ont brandi « la menace » de s’en prendre à lui si elle avait lieu. « L’intervention va être risquée, il en est conscient, il considère qu’il faut un retour à l’ordre constitutionnel, avec ou sans lui », car « l’État de droit est plus important que sa personne », a assuré à l’AFP un de ses conseillers.

À Abuja, la Cedeao a toutefois réaffirmé son espoir d’une résolution par la voie diplomatique : le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Cedeao, a dit espérer « parvenir à une résolution pacifique », un recours à la force n’étant envisagé qu’en « dernier ressort ». Pour le Norwegian Refugee Council (NRC), « l’escalade militaire ne doit pas pousser le Niger et la région dans une crise humanitaire plus profonde ».

Les décisions de la Cedeao ont reçu le « plein soutien » de la France, ainsi que des Etats-Unis qui soutiennent « le leadership et le travail de la Cedeao » pour le « retour à l’ordre constitutionnel ».

Une organisation « à la solde » de la France

Ces deux pays occidentaux avaient fait du Niger un pivot de leur dispositif dans la lutte contre les jihadistes armés qui sèment la mort dans un Sahel déstabilisé.

La menace d’intervention avait été brandie une première fois le 30 juillet par les dirigeants ouest-africains qui avaient lancé un ultimatum de sept jours aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d’utiliser « la force », non suivi d’effet. Depuis, les nouveaux maîtres du Niger se sont montrés intransigeants en ayant refusé mardi d’accueillir une délégation conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine (UA) et de l’ONU.

Les généraux au pouvoir à Niamey considèrent la Cedeao comme une organisation « à la solde » de la France.

Juste avant le sommet d’Abuja, ils ont également annoncé la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre civil, dans lequel les militaires occupent les postes clés, dont ceux de la Défense et de l’Intérieur, qui s’est pour la première fois réuni vendredi. De nombreux responsables d’entreprises et d’administrations publiques ont en outre été limogés.

Tous les pays d’Afrique de l’Ouest ne sont pas hostiles au nouveau pouvoir nigérien : le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi dirigés par des militaires, ont affiché leur solidarité avec Niamey.

Et la Russie, qui tire profit dans la région des sentiments de plus en plus marqués contre la France, s’est à nouveau prononcée vendredi contre toute intervention armée au Niger, qui « pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu’à une forte déstabilisation de la situation dans l’ensemble de la région du Sahara et du Sahel ».

Par Le HuffPost avec AFP


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