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Abdoulaye Mar DIEYE, Directeur régional du PNUD : " Il est grand temps d’agir pour Saint-Louis (...) ma ville natale "

Samedi 10 Juin 2017

Les travaux de la première Conférence mondiale sur les océans qui se sont déroulés tout au long de la semaine à New York nous ont rappelé deux vérités fondamentales : la vie aquatique, caractérisée par une faune et une flore marines d’une grande richesse, est extrêmement précieuse mais les moyens de subsistance qui en dépendent sont menacés.
C’est particulièrement vrai le long de la côte ouest de l’Afrique et notamment au Sénégal, un pays où deux tiers de la population vit à proximité de zones côtières qui reculent à un rythme alarmant (en moyenne de 1 à 2 mètres par an) en raison de la hausse du niveau de la mer et de l’urbanisation galopante.

Peu d’endroits illustrent ces difficultés aussi bien que Saint-Louis au Sénégal (ou Ndar en wolof), dont je suis fier de dire qu’elle est ma ville natale.

Saint-Louis est un lieu unique, qui a joué un rôle majeur dans l’histoire. Capitale de l’Afrique occidentale française de 1895 à 1902 puis capitale du Sénégal, la ville compte le philosophe Gaston Berger parmi ses enfants les plus célèbres. Située à l’embouchure du fleuve Sénégal, aux confins de l’Océan atlantique, elle se targue d’un delta d’une richesse naturelle exceptionnelle, qui attire à lui des milliers d’oiseaux migrateurs. La beauté sauvage de la Langue de Barbarie, cette péninsule sablonneuse qui s’étire le long de ses côtes, son réseau de quais et son élégante architecture coloniale justifient son classement par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité.

Cependant, Saint-Louis fait face à de nombreux défis, dont la double menace posée par la montée des eaux et la surpêche qui compromettent la survie de la ville, son héritage unique et son économie.

L’élévation du niveau des eaux menace la vieille ville historique, ce qui a incité ONU Habitat à proclamer Saint Louis comme la « ville africaine la plus exposée au risque de la montée du niveau de la mer ». Un certain nombre de villages aux alentours ont déjà été engloutis sous l’effet des marées.

Les méthodes de pêche non viables et la concurrence acharnée que se livrent les pirates et les grands bateaux de pêche étrangers se sont traduites par une diminution des stocks de poissons, qui intervient au moment où l’épuisement des ressources qui touche plus de la moitié des pêches en Afrique de l’Ouest a atteint un niveau critique. Les pêcheurs de Saint-Louis passent désormais deux fois plus de temps en mer, mais pour de bien maigres résultats.
Découragés, de nombreux jeunes, surtout les hommes, n’ont d’autre choix que d’entreprendre le périlleux voyage vers l’Europe, à bord de navires de pêche ou même de pirogues, et de venir grossir les rangs des migrants.

Pour relever ces défis complexes, il est essentiel d’instaurer des mécanismes de coopération régionale améliorés, semblables à ceux qui existent aux Caraïbes et dans les petits États insulaires en développement du Pacifique. Ces structures fixent des limites sur le nombre de navires patrouillant les eaux et les jours de pêche, pour garantir une exploitation responsable et la reconstitution des stocks. Les récentes consultations nationales sur l’ODD 14, organisées conjointement par le Gouvernement du Sénégal et le PNUD à Dakar, le 24 mai 2017, sont un signe encourageant qui montre que les parties prenantes commencent à prendre toute la mesure de la situation.

En ce qui concerne la ville elle-même, les planificateurs urbains et les écologistes ont souligné la nécessité, pour Saint-Louis d’intégrer pleinement ces facteurs dans son mécanisme de gouvernance urbaine, à l’instar de Venise, la cité lacustre avec laquelle l’île est parfois comparée.

Les enjeux sont certes immenses, mais il est grand temps d’agir. Comme le disait Antoine de Saint-Exupéry : « Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».




 

At the Ocean Conference in New York, we were reminded of two essential truths: life below water, with its rich fauna and flora is precious and the livelihoods that depend on it are in danger. This is especially true along the west coast of Africa, and especially in Senegal, a country where at least two thirds of the population live near coastal areas which are receding at an alarming rate (on average 1 to 2 metres per year) due to rising sea levels and rapid urbanization.
Few places illustrate the compounded effects of these predicaments with greater urgency than Saint-Louis, Senegal (also known as Ndar), the island city I am proud to call my hometown.


Saint-Louis is a unique place. It looms large in the history of Senegal and indeed that of the whole region. It was once the seat of French West Africa (from 1895 to 1902), the country’s first capital, and the birthplace of philosopher Gaston Berger. It is the very place where the Senegal river meets the Atlantic Ocean. Its bountiful delta attracts thousands of migratory birds. The pristine beauty of its Langue de Barbarie, the sandy peninsula along its shores, its network of quays and its distinctive colonial architecture, explain, among other reasons, why it was declared a UNESCO World Heritage Site in 2000.

But Saint-Louis is facing a lot of challenges. Chief among them is the dual threat posed by rising waters and overfishing. Both jeopardize the city’s very survival, its unique heritage and economy.

Rising waters threaten the old historic city, even more so since the canal built to protect from river overflow burst its banks in 2004, prompting UN Habitat to declare Saint-Louis the “African city the most at risk from rising sea levels”. Neighbouring villages have already been lost to advancing tides.

Unsustainable fishing practices translated into decreased stocks, caused by competition from pirate and large foreign vessels, at a time when the depletion of more than half of West Africa’s fisheries has reached a critical level, according to the Food and Agriculture Organization. Saint-Louis’ fishermen now spend twice as much time at sea and for much more meagre hauls.

Disheartened at such dire prospects, many, especially young men, have no option but to embark on that perilous and improbable journey towards Europe, aboard their fishing vessels or “pirogues”, to join the growing number of migrants.
To face these complex challenges head on, an all-encompassing approach, one that places cooperation and sustainability above all needs to be implemented.

Enhanced regional cooperation mechanisms similar to those in the Caribbean and the Pacific Small Island Developing States, which set limits to the number of ships plying the waters and fishing days will be essential to ensure the responsible exploitation of fisheries and their steady replenishment. The recent National Consultations on SDG 14, co-organized by the Government of Senegal and UNDP in Dakar on 24 May 2017, are an encouraging sign that stakeholders are taking the full measure of the situation.

As for the city itself, urban planners and environmentalists have pointed to the need for Saint-Louis to fully integrate these factors in its urban governance mechanism, just like Venice, a city Saint-Louis sometimes draws parallels to.
Sustainable fishing and sustainable urban management could very well represent Saint-Louis’ best hope. Only through regional and global cooperation can we realize SDG 14, as it is the very Sustainable Development Goal which guarantees the achievement of all others.

The stakes are immense, but it is time to act. Saint-Louis du Senegal, which was placed on the World’s Monuments Watch list in 2008 requires no less.

To quote Antoine de Saint-Exupéry: “We do not inherit the Earth from our ancestors—we borrow it from our children.”
 


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1.Posté par Birane le 10/06/2017 20:29 | Alerter
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GRAND TU DORS DEBOUT
Saches que notre chère ville n'est pas au point mort
il n'est pas grand temps de venir la ville fonctionne ainsi a son rythme

" Il est grand temps d’agir pour Saint-Louis (...) ma ville natale "

d'ici peu tu ira à la retraite mon cher.

2.Posté par Babacar le 13/06/2017 00:05 | Alerter
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excellent plaidoyer
saint louis la belle doit faire sa renaissance !
elle fera sa renaissance .
C'est le moment.
Optimiser sur le gaz et le petrole !
et avoir un excellent leadership !
Dekkal Sainl louis !

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