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Appel à la communauté estudiantine

Mardi 3 Juin 2014

Commençons avec ces propos mémorables du président Abraham Lincoln quand l’épineuse question de l’abolition de l’esclavage surgit dans l’union des Etats Unis qui venait juste de naitre, avec le fossé Nord/Sud, « Une maison divisée contre elle-même ne peut pas tenir. Je ne pense que ce pays mi-uni, mi-divisé puisse continuer à exister, notre nation devra faire face avec courage à cette situation pour en trouver des solutions durables ».


Appel à la communauté estudiantine
Chers camarades, bien que ces propos aient été soulevés pour un contexte particulier, celui de la dissidence à la première heure dans l’union américaine, leur importance pour la situation actuelle des universités du Sénégal semble être cruciale. A vrai dire, cet environnement mi-pacifique mi-belliqueux ne peut s’éterniser dans nos campus universitaires pour la simple raison que l’application des réformes n’est pas partagée. Il est démontré que lorsque les différents composants du milieu universitaire se veulent de la haine et de l’inimitié, les résultats escomptés par l’Etat en matière de formation ne pourront pas être atteints. Et c’est effectivement le cas. Les réformes entamées par le ministère, nonobstant leur pertinence, méritent d’être revue eu égard à l’agitation pressante, les manifestations violentes et les affrontements atroces.

Pour une esquisse d’analyse objective, dépassant les clivages politiques et les prises de positions partisanes, nous avons voulu considérer la situation de plus près. Il serait inutile de rappeler la nécessité d’introduire des réformes. Ce bon sens est partagé par tous les Sénégalais. La contrainte majeure réside dans la forme autoritaire, unilatérale et subjective de l’application de ces réformes. A première vue, cette démarche n’est point partagée par les étudiants. Des esprits pourraient arguer que le monde estudiantin a toujours été réfractaire aux réformes, si utiles soient elles. Cependant en dehors des étudiants, nombres de professeurs, d’enseignants universitaires et bien d’autres encore les ont fustigés.

A titre d’exemple, rappelons les sorties médiatiques du SAES qui ont attaqué a fleur de peau le comportement outrancier du ministre. Ces sorties jugées tardives par certains observateurs ont été renforcés par des critiques acerbes telle l’attaque musclée du Pr. Samba Traoré au ministre, quelque peu insultante.

Il est connu que théoriquement une critique intellectuelle s’attaque aux idées et aux principes de leurs auteurs et non à leur personne. Pour ce qui est de la présente crise, il est presque impossible de ne pas parler du ministre en exercice dont le trajet éhonté, la démarche contradictoire et la fougue manifeste piègent toutes les analyses. Il faudrait rappeler que pour ce qui est de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, le présent ministre alors qu’il était Recteur, avait refusé son « ucadisation » en voulant faire de Sanar un ilot de luxe qui profiterait largement à sa promotion.

Rappelons aussi, qu’avec son initiative, la contribution de l’étudiant à sa formation, et les contrats de performances ont laissé des images dérangeantes qui remettent en cause la crédibilité de sa gestion, ce que d’ailleurs ses pairs à l’UGB ont foncièrement dénoncé. En vrai étudiant de cette institution, dont nous louons l’excellence qui y est une tradition et non une réalité à l’heure actuelle, nous n’avions jamais senti un quelconque changement dans les conditions de vie et d’étude à Sanar.

L’université Gaston Berger ne disposent pas d’un réseau de connexion, gratuite ou institutionnelle, privées même soit-il de qualité. Ses infrastructure restent désuètes, sa bibliothèque pauvre, son personnel limité. La grande question qu’il ya lieu de se poser à ce niveau est de savoir si la contribution de l’étudiant à sa formation a été pour sa formation. Pire, d’aucuns disent qu’une somme de 10 millions provenant des contributions des étudiants n’a pas été utilisée et tout porte à croire qu’il serait suicidaire d’interpeller l’administration universitaire sur ce point. Il serait utile de souligner que même la mobilité des étudiants pour laquelle cette somme est destinée n’est que leurres, et lueurs pour certains.

Comment alors cette personne, qui s’obstinait à refuser les fils de paysans dans son université, il y a un an, puisse faire volte-face du jour au lendemain pour tripler son contenu sans en poser les moindres dispositions. Piètre paradoxe. Et comme cela ne suffisait pas, le ministre accuse l’ancien régime de manipuler les étudiants. Lui-même, oublie t-il son débarquement calculé chez les Salle entre les deux tours des élections présidentielles. Le maitre d’un tel parcours, ou demi- tour diront certains, aurait-il des reproches à faire ou des leçons à donner à quiconque ?

Revenant sur le climat tendu dans les universités, nous comprenons vraiment pourquoi la police universitaire figure aux premiers rangs des réformes. Le ministère voulant coute que coute faire passer les réformes, se pare des éventuelles manifestations en mettant en place la police universitaire. Nous affirmons que ces polices universitaires, comme il s’empresse d’en faire l’éloge, de son retour des contrées occidentales, n’ont jamais été des polices antiémeutes.

Ces pays que nous appellerons délibérément contrées, car ne prouvant aucune exemplarité pour notre marche historique, encore moins de référence, disposent des moyens de s’en prendre aux émeutes. Il est très fondé que la communauté estudiantine exige le départ des forces de l’ordre des campus universitaires. Leur carence en formation, leur propension au pillage, au vol démesuré et même au viol ou aux exactions dont ils ont fait montre lors de leur récente prestation sont autant d’éléments qui justifient que l’étudiant, de par sa nature rebelle, pas au sens négatif du terme, ne pourrait supporter cette présence.

Et que l’opinion ne soit pas surprise de voir des catastrophes découler de cette impossible cohabitation entre étudiants et forces de l’ordre. Il faut ajouter à cela, les poursuites judiciaires dont les étudiants sont principalement victimes. La comparution de dizaine d’étudiants devant le tribunal correctionnel de Dakar démontre encore une fois la démarche brutale du ministre, qui pour la première fois dans l’histoire de l’UGB, avait sanctionné des étudiants et en emprisonner d’autres, au même moment où les plaintes contre les forces de l’ordre pour pillage, vol et viol sont restées sans suite. Se pose dès lors la problématique de liberté de notre système judiciaire.


Dans ses sorties précipitées, le ministre a aussi mentionné les bourses fictives. Nous nous demandons à qui la faute ? Si des étudiants continuent à percevoir des allocations, qu’il saisisse la direction des bourses à qui il appartient la tache de faire l’assainissement. Cette déclaration imprudente entache et remet en cause le travail du Directeur des bourses qui devait à son tout clarifier la situation. Il a été mouillé par le ministre.


Il serait aussi utile de révéler l’amateurisme avec laquelle ces réformes sont entrain d’être opérées. Dans certaines universités comme à l’UGB, faudrait-il le dire, le travail est confié à des personnes sans spécialité aucune et la moindre compétence en la matière. L’enseignement, comme il est triste de le rappeler, est une science qu’il faut apprendre. Il n’est pas alors forcément admis que tout professeur ou autre personne peut y briller comme forgeron. La preuve est que nos écoles doctorales, avec leurs conseils scientifiques et pédagogiques, et tout cet arsenal autour, tardent à être installés alors que des étudiants en ont déjà fait les frais d’inscription. Pire encore, leurs dénominations constituent une copie exacte du modèle français.

Et pourtant, les artisans de ces réformes nous rappellent à longueur de journée que l’heure à la valorisation de nos référents culturels et historiques dans les programmes d’enseignement. Et que dire pour ces mêmes intellectuels qui ne cessent de nous rappeler l’importance de nos langues locales ? Où est l’articulation entre le local et le global.
A suivre ………

La Rédaction de The Sanar Times


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