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Barthélémy Dias : "Ce complot ne passera pas"

Mardi 9 Novembre 2021

"Y’en a marre d’en avoir marre de ce dossier". Convoqué à comparaître après-demain mercredi, 10 novembre, dans l’affaire Ndiaga Diouf, le candidat de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, opposition) à la Mairie de Dakar, Barthélémy Dias, a annoncé les couleurs. Face à la presse, ce lundi, dans les locaux de la Mairie de Mermoz – Sacré Cœur, où les faits s’étaient produits en 2011, le maire sortant de ladite commune a, d’emblée, dénoncé "une agression contre la démocratie sénégalaise." Il a annoncé qu’il se rendra au Tribunal mais qu’il n’acceptera plus de renvoi. "Passé cette date, je ne répondrai plus à une convocation", a-t-il asséné.


Faisant la genèse du dossier, il a dénoncé "un vaste complot politique. C’est de cela qu’il s’agit. Les priorités au Sénégal ont pour nom bonne gouvernance, démocratie, lutte contre la pauvreté" mais "n’ont pas pour nom complot contre les adversaires politiques, instrumentaliser la justice à des fins politiciennes." Mais, a-t-il asséné, "ce complot ne passera pas."

"Il y a dix ans, ici, dans l’enceinte de la Mairie de Mermoz – Sacré Cœur, on parle d’un dossier qui s’appelle attaque de la Mairie de Mermoz – Sacré Cœur. Cette Mairie a été attaquée par de vulgaires nervis. Le contexte était lié à une volonté du régime d’alors (Wade) de faire un 3e mandat. Ce 3e mandat, on considérait qu’il était anti-démocratique. Malheureusement, cette même justice nous a mis dans une telle situation qu’on a été obligé d’accepter cette forfaiture, qui, au passage, a coûté dix-sept morts, au Sénégal. La seule différence, c’est que le président d’alors avait accepté, lui, de donner à tous les candidats leurs chances, pour pouvoir briguer la magistrature suprême. Le candidat d’alors avait aussi accepté de donner des cartes d’électeurs et de compétir en toute objectivité. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui."

"Depuis quand, au Sénégal, il est interdit de se défendre"

Poursuivant, a-t-il enchaîné, "ce régime actuel incarné par le président Macky Sall m’a trouvé en prison, à la chambre 42 de Rebeuss, pour m’investir. J’étais le 2e responsable socialiste sur la liste nationale à la députation. Malheureusement, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. J’ai fait une législature sous le label de Benno Bokk Yakaar (BBY). Sur les cinq ans, j’ai été en coalition, pendant trois ans, avec le parti (APR) du président de la République. Le jour où j’ai accepté le principe que le Parti socialiste (PS) devait avoir un candidat en la personne de monsieur Khalifa Sall, ce jour, j’ai commis un crime au Sénégal. Depuis ce jour, j’ai été traqué par ce régime."

"Je rappelle que j’ai crié sur tous les toits que je souhaitais qu’on lève mon immunité parlementaire pour que je puisse être jugé. Parce que je considère que dans un jugement objectif, je n’ai absolument aucun reproche à me faire. J’ai répété, persisté et signé que ce que j’avais eu à faire, si demain on m’oblige à le refaire, je le referai. Parce que je ne suis pas là pour me faire tuer par des nervis. Je rappelle qu’au mois de mars, quatorze Sénégalais ont été tués, dans ce pays, il n’y a aucun responsable et il n’y a aucun coupable. Là, le Procureur n’a rien vu, il semble aussi que le ministre de l’Intérieur soit devenu aveugle. Voici la République qui cherche aujourd’hui à me traduire en justice."

Condamné à deux ans de prison dont six mois ferme qu’il a purgé à la prison de Rebeuss, Barthélémy Dias avait fait appel, dans ce dossier. "J’ai fait appel parce que je persiste et je signe que si on me condamne à un seul jour de prison, et même à payer un franc symbolique à la famille de ce nervi dénommé Ndiaga Diouf, je trainerai cette justice en Cassation." Car, a-t-il embrayé, "dans ce dossier, il n’y a que deux options : ou il doit être classé sans suite, ou on doit avoir un non-lieu. Dès les premières heures, le président Macky Sall a eu à dire que ’’j’ai été attaqué et que je me suis défendu’’. En faisant appel, je considérais que la justice avait encore son mot à dire dans ce dossier. Malheureusement, depuis que j’ai fait appel, ce dossier n’a fait que l’objet de renvoi, de renvoi en renvoi."
La réponse de Barth au Procureur général de la Cour d’appel de Dakar

"J’ai entendu un magistrat qui se trouve être le Procureur général de la Cour d’appel près du Tribunal de Dakar, dire que Barthélémy Dias et ses avocats savaient très bien que ce dossier était prévu pour le 10 novembre". Ce que l’opposant a récusé. "Ce dossier, a-t-il rectifié, je prends le juge Bara Gueye à témoin, j’ai été convoqué au tribunal le 7 octobre 2020. Ce jour-là, il y a eu un renvoi pour le 18 octobre 2020. Le 18 octobre, le juge Bara Gueye m’avait provoqué une date qui coïncidait avec les fêtes de Noël. J’ai aussi indiqué au Juge que devais me rendre au Canada pour terminer un Master que j’avais commencé à York University. Je lui avais montré mon dossier d’inscription. Le Juge qui me proposait début janvier, je lui avais indiqué que la date qu’il me proposait tombait sur le jour de l’anniversaire de mon père. Le juge avait accepté toutes mes requêtes. Le 5 mai 2021, je suis venu au Tribunal de Dakar. Ce même jour, on a encore renvoyé au 7 juillet 2021. Je suis (alors) venu au Tribunal, de 08 heures jusqu’à 11 heures. J’ai appelé mon avocat Me Demba Ciré Bathily, je lui ai dit ’’mais Maître, d’habitude, on était appelé un peu plus tôt’’. Il m’a dit ’’mais, est-ce que vous avez reçu notification pour être ici aujourd’hui’’. Je lui ai dit ’’non’’. Mais, le 5 mai, quand on reportait le dossier, le juge avait bien dit, à toutes les parties, ’’soyez prêts parce que nous allons plaider le 7 juillet’’. Quand Me Ciré Bathily s’est rapproché du greffier, (ce dernier) lui a dit que le dossier n’était pas programmé."

"J’irai au Tribunal avec mes enfants"

A l’en croire, le Juge saisi par son avocat, a eu droit à la même réponse. "Je me suis énervé à la barre. En sortant, c’est Khalifa Sall qui me calmait."

Barthélémy Dias de poursuivre : "la famille de ce nervi me poursuit pour 25 millions F CFA. Eh bien, ces 25 millions, même si je les avais, je préfère les donner à l’empire des enfants ou au village SOS. Je ne donnerai pas un franc à la famille de ce nervi. Je refuse."
L’opposant est également catégorique, sur la question de sa comparution en appel, "j’irai au Tribunal, le 10 novembre" mais "je veux que les choses soient claires, j’ai dit à mes avocats que je n’accepterai plus de renvoi." Il veut que le dossier "soit retenu et plaidé." Passé cette date, il "n’acceptera plus" de convocation, a-t-il averti, brandissant sa candidature à la Mairie de Dakar. "J’ai une campagne à mener", a-t-il déclaré.

L’opposant a fondu en larmes, relatant une discussion qu’il a eue avec son fils. "Papa, je ne veux pas aller à l’école. Parce que mes camarades disent que tu es un assassin." D’ailleurs, a-t-il annoncé, il ira au Tribunal en compagnie de ses enfants, pour laver son honneur.

EMEDIA
 


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