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CONTRIBUTION: On est tous des Bassirou Faye.

Samedi 16 Août 2014

Bassirou Faye avait quitté les siens pour aller chercher laborieusement le savoir. Qui pouvait se douter, ne serait ce qu’un instant, qu’il avait rendez-vous avec la faucheuse. Il est tombé dans le temple du savoir que Cronos a transformé en camps d’entrainement des GMI. Il est allé rejoindre le cénacle des martyrs que dirige Balla Gaye,étudiant lui aussi lâchement tué par un policier en 2001 alors qu’il ne réclamait que ce qui lui revenait de droit. Le silence assourdissant des droits de l’hommistes est complice des exactions et forfaitures de ce régime qui escamote son incompétence dans la chasse aux sorcières. La jeunesse est la racine d’une Nation. Elle est le canal par lequel passe la sève nourricière dont sa survie dépend. "Pour que l’arbre fleurisse, les racines doivent être honorées" dit un proverbe africain.


On reproche très souvent à l’étudiant la violence de sa nature. Mais, même les plus sceptiques conviendront sans doute avec moi, que nul ne veut se battre pour ce qui lui revient de droit ; mais en voulant lui en priver on le force, pour ainsi dire, à l'usage de la force. Dans un pays où le chômage est endémique, où la pauvreté s’est démocratisée pour paraphraser Cheikh Yerim Seck, doit-on refuser aux laborieux étudiants ce qui garantie leur survie dans un environnement aussi inhospitalier que l’université? La force de l’argument doit certes primer sur l’argument de la force ; mais faudrait pour cela avoir en face de soi un interlocuteur raisonnable prêt à dialoguer. Le syndicalisme estudiantin est vu comme une chiourme par les autorités. On le réprime au lieu de l’écouter ! On le méprise au lieu de lui donner le respect qu’il mérite ! Bassirou Faye n’est qu’un miroir qui laisse transparaitre la condition de l’étudiant au Sénégal. Son sort désastreux pouvait bien être celui de n'importe quel autre étudiant Sénégalais. Le pays encourage le meurtre de ceux qui font du travail un moyens d’ascension sociale. Pourquoi donc nous étonner de voir les jeunes emprunter les embarcations de fortunes vers des destinations inconnues ? Ils préfèrent l’incertitude des océans à l'ingratitude et à la promesse nébuleuse de la Patria. "Si la nudité te promet des habits, demande lui son nom" dit une maxime Ghanéenne. La violence dans le milieu universitaire reflète l’impuissance de toute la classe politique Sénégalaise. L’injustice des autorités qui briment à tort ceux qui sont sans pouvoir, jointe à leur incompétence manifeste constituent les véritables racines du mal.

Balla Gaye dans le passé avait été sauvagement assassiné sous les yeux impuissants de ses camarades étudiants. Ce crime odieux était resté impuni avec la libération dans conditions assez nébuleuses du présumé coupable. Ceux qui l’ont froidement tués ont bénéficié d’une impunité qui ne cesse d’outrager toute personne éprise de justice. Aujourd’hui encore c’est un jeune étudiant qu’on vient d’assassiner lâchement au niveau du campus de l’Université Cheikh Anta Diop, un meurtre qui hantera à jamais la conscience du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ainsi que celle du Président de la République. Il ne réclamait que sa bourse, il ne voulait qu’étudier. D’ailleurs c’est ce seul vouloir qui soutient l’espoir de l’étudiant qui chancelle dans une république banania qui lui fait durement sentir sa condition de subalterne.

Quelques -unes des victimes de bavures policières,
Dominique LOPY (Kolda)
Alioune Badara DIOP (Kaolack)
Pape SECK (Dakar) Mara DIAGNE (Kaolack)
Gilbert GOMIS (Dakar)
Abdoulaye Wade YINGHOU (Dakar)
Malick BA (Dakar) Mamadou DIOP (Dakar)...
continuent de murmurer depuis leurs sépulcres: JUSTICE! JUSTICE! JUSTICE!
Jeunesse du Sénégal, combattons les bavures policières. Levons nous pour que soit dit le droit; pour que cesse l'impunité et que la justice triomphe; car après tout, nous sommes tous des Bassirou Faye!

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Issa CISSE,
Etudiant en master II Anglais
Université Gaston BERGER.


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