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CONTRIBUTION - SCANDALE DANS LA GENDARMERIE : M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, AU NOM DU PEUPLE, ÉCOUTEZ LES LANCEURS D’ALERTE !

Mardi 9 Septembre 2014

Je commencerais mon propos en adressant au Président Macky Sall, mes vives félicitations pour avoir enfin signé le décret d’application de la Loi n° 14-2013 relative à la déclaration de patrimoine. Une mise en œuvre sans délai et sans complaisance s’impose. Elle contribuera ainsi à réduire de manière significative, l’importance des montants que des prédateurs sans foi ni loi et qui infestent les plus hautes sphères de nos administrations et institutions, n’arrêtent pas de prélever sur les ressources économiques et financières de notre pays! Très souvent, ce sont des personnalités au-dessus de tout soupçon, qui constituent cette mafia dont les bras séculiers sont des agents comptables, de chef de DAGE et autres manipulateurs de deniers publics. Il fallait le faire ! Vous l’avez fait. Bravo M. le Président !

Cela dit, j’avoue être totalement en phase avec le Colonel Alioune Diop ancien haut fonctionnaire des Nations Unies, qui nous a récemment gratifiés d’une contribution de haute facture. Dans son texte, il a démontré que l’acte posé par le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw était celui d’un Lanceur d’alerte.

Qu’est-ce qu’un lanceur d’alerte ? Le vocable de lanceur d’alerte a été créé en 1990 par les sociologues F. Chateauraynaud et D. Tomy. Il est différent du terme : délateur dans la mesure où le délateur est souvent « malveillant ». Il agit pour tirer un profit personnel suite à la déchéance de celui qu’il dénonce. En revanche, le lanceur d’alerte est un honnête citoyen libre et de bonne foi. Il prend la décision personnelle et sincère de signaler aux pouvoirs publics, un danger réel, des risques majeurs ou des mauvaises pratiques préjudiciables aux intérêts de la nation. Le lanceur d’alerte n’est jamais dans une logique d’accusation crypto personnelle. Il agit pour l’intérêt du bien commun.

En d’autres termes, le lanceur d’alerte est un citoyen ou mouvement de citoyens qui après avoir découvert des indices graves et concordants de nature à porter préjudice aux intérêts de ses concitoyens, à l’économie nationale, à l’environnement ou au patrimoine commun, décide de manière désintéressée d’alerter les autorités étatiques, la société civile ou la presse. En agissant ainsi, il prend le risque de s’attirer les foudres de sa hiérarchie et de mettre en péril sa carrière, sa sécurité personnelle et celle de sa famille. Cela pourrait bien être le cas du Colonel de Gendarmerie A. A. Ndaw (?)

Le lanceur d’alerte refuse la corruption et la concussion. Il n’accepte pas de s’associer aux groupes mafieux. C’est la raison pour laquelle, il n’hésite pas à se sacrifier pour combattre l’injustice et l’arbitraire.

Par les actes qu’il pose avec courage et abnégation, le lanceur d’alerte met en péril sa santé financière, sa sécurité et son image. Voilà pourquoi il doit être écouté ! Voilà pourquoi il doit être encouragé ! Voilà pourquoi les informations qu’il fournit doivent toujours faire l’objet d’audit, d’investigations, d’enquêtes sérieuses et approfondies dans le but de dénicher ces prédateurs tapis dans l’ombre. Sans un coup d’arrêt, ils continueront de ruiner les fondements de notre économie et de dévaster les racines vitales de notre République !
C’est dire M. le Président de la République, que vous devriez être la première autorité de notre pays à prêter une oreille très attentive aux lanceurs d’alerte. Vous ne devriez également pas permettre à un seul de vos proches collaborateurs de bloquer les messages et les courriers des lanceurs d’alerte. Le collaborateur qui agit de la sorte, sous prétexte d’éviter de vous « déranger », ne fait que poser sur votre chemin de l’émergence, des bombes à retardement aux effets désastreux pour vous et pour nous.

M. Le Président, les lanceurs d’alerte détiennent très souvent des informations béton et des preuves irréfutables ! En conséquence, votre administration devrait éviter de faire la sourde oreille ou de contrarier les initiatives de haute portée civique provenant des lanceurs d’alerte. Quand l’autorité reste sourde à l’appel du lanceur d’alerte ou se met à brandir contre lui des sanctions et des menaces, au nom d’une soi-disant « obligation de réserve » ou « violation de serment », elle se rend coupable d’un acte contre-productif très proche de la forfaiture. En un mot, il crée des risques réels de violation de secrets d’État et des regrettables déballages préjudiciable au prestige et à l’honneur de la nation.

Il me parait important de rappeler les engagements du Sénégal dans le cadre de la « Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption ». Notre pays s’est engagé à adopter des mesures législatives pour protéger les lanceurs d’alerte et les témoins dans les cas de corruption et d’infractions assimilées, y compris leur identité. En plus, le Sénégal s’est fait l’obligation de mettre en place des structures comme l’OFNAC, tout en s’assurant que les citoyens signalent les cas de prévarication, sans craindre de représailles !

Monsieur le Président de la République, il y a quelques mois, j’ai publié un article qui avait pour titre : « M. Le Président de la République, votre administration ne répond plus.» J’attirais votre haute attention sur l’impossible accès des citoyens à vos ministres, directeurs généraux et autres détenteurs de l’autorité étatique. Il est de notoriété publique que la plupart de ceux que vous avez nommés pour diriger la haute administration se barricadent, font la sourde oreille et ignorent les messages des lanceurs d’alerte et les préoccupations majeures des populations. Ils ne répondent pas au courrier officiel, encore moins au téléphone.

Au temps du Président Senghor, il arrivait que je trouve une lettre réponse du Président de la République ou d’un ministre à l’adresse d’un modeste cordonnier, d’un berger ou d’un petit fonctionnaire. Cette belle époque semble révolue, car présentement, la plupart des officiels se réfugient derrière un mur de silence, face aux interpellations des Sénégalais!
Monsieur le Président de la République, écoutez et invitez vos proches collaborateurs à écouter les lanceurs d’alerte !

Moumar GUEYE
Écrivain
E-mail : moumar@orange.sn






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1.Posté par abdou le 11/09/2014 13:45
Quel nostalgique ce vieux Colonel!!! Il nous tympanise encore avec ses lanceurs d'alerte à la mord moi le noeud!
Tu as tjrs voulu te faire une publicité pour avoir un poste dans les gouvernements :et c'est tjrs raté;alors repose toi et égrenne ton chapelet tranquillement.
PS: on n'est plus à l'epoque de sa majesté Léopold Senghor!!!!

2.Posté par Monpère le 15/09/2014 18:25
Abdou! Pour ta gouverne le Colonel GUEYE est membre de la CENA! Il n'aspire à rien d'autre. Il n'est pas politicien. Il veut juste expliquer aux ignorants comme toi ce qu'est UN LANCEUR D'ALERTE!

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