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EN HOMMAGE A L’ARMEE SENEGALAISE POUR LA FETE NATIONALE LE RECIT DE LA BATAILLE DE DIALMATCH EN 1854.

Dimanche 6 Avril 2014

En conséquence, le 18 mars 1854, le gouverneur, capitaine de vaisseau Protêt, quitta Saint-Louis et se transporta avec tout son monde et tous ses moyens à Podor, où l’on s'attendait à une grande résistance de la part des Toucouleurs, mais que l’on trouva, au contraire, abandonné. Les travaux du poste fortifié, dirigés par le capitaine du génie Faidherbe, commencèrent le 27 mars ; le 1er mai, le fort était achevé.

On avait à se venger d'agressions commises par les Toucouleurs du Dimar et spécialement par ceux de Dialmatch. Pendant la construction du poste de Podor, ils vinrent enlever un enseigne de vaisseau qui chassait à une petite distance du camp français.
Ils s'étaient figurés, par ce moyen, nous empêcher de les attaquer, ayant écrit au gouverneur que s'il marchait sur Dialmatch, ils tueraient cet officier.

Naturellement on ne tint aucun compte de leurs menaces et le gouverneur se porta avec toutes ses forces devant Dialmatch.

La colonne débarqua à Fanaye le 6 mai sans rencontrer de résistance. Après une marche longue et pénible, elle n’arriva qu'à onze heures du matin en vue de Dialmatch qui dans le pays était réputé imprenable. Les femmes et les enfants l’avaient évacué et 2000 défenseurs, armés de fusils, garnissaient les créneaux de l’enceinte qui était en outre armée de deux pièces de canon de traite.

Pendant que les colonnes d'assaut se formaient, l'artillerie ouvrit le feu contre la ville. Les obus allumèrent quelques incendies mais ne purent faire brèche dans le tata, ni en déloger les défenseurs qui continuaient bravement à tirer, principalement contre les volontaires de Saint-Louis qui, poussant des cris, lançant leurs fusils en l'air, s'étaient portés en avant et tiraillaient inutilement contre un ennemi bien abrité. A ce jeu, ils perdirent une cinquantaine des leurs et se retirèrent.

Cependant les troupes régulières massées à 200 mètres de l'enceinte s'élancent à l'assaut, en trois colonnes, sous un feu très vif. Arrivées à 100 mètres, elles hésitent, puis s'arrêtent. Une vingtaine de soldais d'infanterie de la colonne du centre, avec quatre officiers, et le détachement des sapeurs du génie, dont il ne restait plus que cinq hommes debout sur dix, continuent seuls bravement leur mouvement en avant et atteignent le tata qu'ils cherchent à escalader ou dont ils embouchent les créneaux.

Bientôt les autres troupes, électrisées par cet exemple et entraînées par quelques officiers, reprennent le mouvement offensif et se rendent enfin maîtresses de Dialmatch dont les défenseurs s'enfuirent par l'extrémité opposée.

Nos pertes furent de 173 hommes tués ou blessés sur un effectif de 600 combattants.

EXTRAITS DES « ANNALES SÉNÉGALAISES DE 1854 à 1885 »


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