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Festivalisation de la ville de Saint-Louis: Problèmes d'uniformisation.

Dimanche 5 Avril 2015

Entretien informel avec Zoumba Sow


Mr. LO: Bonjour Professeur Sow. Consideriez vous qu'il y a un monopole etranger ou francais sur le secteur touristique saint-louisien? M. SOW: Ah cette question est très ouverte. Non un monopole semble exister, mais il n'est pas fançais, en tout cas pas franco-français, et je m'explique: Dans l'histoire de notre hostellerie on a des propriétaires qui étaient des français de st-louis ou l'inverse si on veut, des st-louisiens français à l'image de la famille Bancal. Puis de francs français de France.... Puis encore quelques descendants de Signares de chez nous ou surtout de Gorée. Et de plus en plus de BELGES (eh oui pour moi ce sont les belges qui sont les plus présents maintenant dans l'hotellerie et la librairie. Le Consul de la Belgique est un grand hôtelier du côté de l'hydrobase). Il me souvient d'ailleurs il y a deux ans d'un incident entre lui et notre'ancien maire qui lui refusait un aérodrome personnel dans son hôtel. L'accepter êut été certifier le monopole. On peut croire à un monoole car la Ville de Lille est toujours présente, mais dans le sens d'aider et d'accompagner le projet de Développement Touistique. Sans son investissement conseil, jamais le PDT n'aurait été concrétisé. Le vrai monopole du tourisme st-louisien, c'est l'état, quand il caporalise de ses pleins pouvoirs, au point de décider tout ce qu'il veut sans concertation ni dialogue. Il y a aussi que c'est nous qui cherchons à ressembler à la France, à copier ce qu'elle fait, sans chercher à nous inspirer des modéles marocains ou anglais plus dynamiques. J'espère t'avoir été peu ou prou utile de cette contribution. M. LO: Professeur, Je reviens avec une autre question. Qu'est-ce qui explique la naissance de maniere exceptionnelle et spontanée des festivals a Saint Louis? J'ai l'impression que chaque annee un festival est cree. Comment comprendre cette festivalisation de la ville? M. SOW: Hé oui nous l'avons tellement et tellement décrié. Ce n'est pas la meilleure façon d'animer la ville, si chaque acteur culturel veut porter SON festival. Je le disais déjà lrsque j'étais chargé de mission culture de la mairie. Le mieux est de créer des synergies autour d'un programme (comme nous on le fait pour le COCON - le Focus-contes "Ndar Palabrages" est l'affaires des écrivains danseurs musiciens conteurs scouts moniteurs etc. M. LO: Ne peut-elle pour autant etre consideree comme un signe de vitalite et de creativite culturelle, cette festivalisation? Oui... car elle montre que nous sommes là, volontaires. Le problème c'est que tout le monde s'érige en Opérateur Culturel, or c'est une branche sérieuse qui supporte les industries culturelles, les questions d management et de régie sont extrêmeent importantes. M. LO: A qui revient la responsabilite d'encadrer les operateurs? Y a t-il des institutions pour aider a leur formation? M. SOW: Non .... pas au sénégal. Sur tout le territoire national les questions de management culturel sont encore laissés infromelles. Ceux qui le font efficacement ont du bénéficier de bourses pour aller en France ...et c'est un problème.... Pour la régie, quelques stages auprès des techniciens de Sorano sufisent mais pour le management des entreprises culturelles LE RIEN TOTAL M. LO: Ceci ne pose t-il pas le risque d'un elitisme culturel? Oubien vous suggeriez que les artistes aient des managers comme cela se passe dans la lutte? M. SOW: LE MANAGEMENT ARTISTIQUE n'est pas comparable à ce qui se fait dans la lutte. Moi je joue, mon role ne doit etre que de jouer, je n'ai pas à m'inscrire dans des domaines qui ne sont pas les miens .... les finances et les négociations.... A chaque fois qu'un organisateur a besoin de moi, il passe par mon manager qui normalement connait les détails de mon spectacles et jusqu'au plan de feu.... Le lutteur lui il a un manager mais en fait c'est bien lui qui négocie, on le voit bien. Et moi je ne parle pas seulement d'un management pour le spectacle, mais de l'organisation de l'entreprise culturelle, sa professionnalisation tous azimuts Justement! Pour quoi alors les artistes s'erigent en operateurs culturels comme s'ils sont victimes d'une certaine marginalisation? Je le suppose. C'est sur que nous sommes marginalisés, car on est obligé d'organiser nous-mêmes si on n'a pas les moyens de nous payer ces professionnels.... Je te donne un exemple : pour un spectacle de théâtre u de musique à st-louis, un orchestre ou ue compagnie théâtrale est payé en moyenne 60.000 cfa - ils sont souvent 8 à 10 pers et s'il faut payer 10% de management, on ne mangera jamais..... Idem pour les grandes manifestations L'état devrait décentraliser réellement la formatin à tous les niveaux et cela arranerait tut le monde .... Tu me vois souvent aller former des gens jusqu'à Sédhiou et c'est dommage car chaque chef lieu de région devrait avoir so "académie de culture" M.LO: Une derniere question. Est-ce que ces initiatives isolees et informelles offrent une visibilite culturelle de la ville de Saint Louis sur plan touristique? Autrement, peut-on avoir un calendrier culturel bien fiscele sur ces bases afin d'attirer les visiteurs? M. SOW: En 2012 - 2013 j'étais le Chargé de Mission Culture de la Mairie et j'y ai installé un cadre de concertation culture. Ensemble nous avons dressé l'AGENDA CULTUREL de la ville et le Repertoire de associations culturelles. ON A DONC DEJA CA mais c'est dynamique, évolutif. Dés que tu viendras me voir je te montrerai tout le travail que nous avons élaboré C'est bien fait. On a même l'inventaire du patrimoine culture immatériel de st-louis. Seulement ce sont les politques qui faussent le jeu de notre tentative de "discipliner" la culture. Car au lieu de se réferer à notre travail à partir du Centre Culturel Régional, (les associations fédérées et qui font leurs preuves) les politiciens appuient directement des initiatives isolées, et n'accompagnent pas les mieux outillés. C'est cela le problème majeur de la culture. "Ay khalé you touti gnoy organisé festival, di dugg funé di wokh luné. Mag gni toog ken du leen faalé" Dans ces conditions on se complait dans l'informel .... M. LO: Merci beaucoup! Fin de la conversation


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