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Hier aux côtés du peuple, aujourd’hui dans le Macky Où sont passés les ex-défenseurs de la République ?

Lundi 27 Avril 2015

Abdou Latif Coulibaly, Penda Mbow, Jacques Habib Sy, Abdoul Aziz Diop, Souleymane Jules Diop, Alioune Tine, Mody Niang, les membres de Y en a marre et tant d’autres ont tu leurs voix, pour des strapontins, sinécures et autres postes de responsabilité aux côtés du pouvoir. Ces ex-défenseurs des valeurs de la République sont devenus aphones sur les grandes questions qui intéressent la nation, comme les reniements, les marchés gré à gré, la hausse du coût de la vie, la crise scolaire…


Les sans voix ont-elles perdu certains de leurs défenseurs ? Le constat est général dans ce pays depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir. Des leaders d’opinion ont tourné leur veste, pour être dans les grâces de la présidence. Au lendemain de leur nomination, certains d’entre eux ont même changé de domicile et de numéros de contacts, devenant invisibles sur leur compte facebook.

Abdou Aziz Diop et Jacques Habib Sy disparaissent de la circulation

Abdoul Aziz Diop, devenu conseiller du président de la République, après avoir pris la carte marron de l’Alliance pour la république de Macky Sall, connu pour son franc-parler, est devenu invisible, pour ne dire pas aphone. Avant 2012, il avait même ouvert un blog http://aazizdiop.over-blog.org/, pour rendre ses interventions visibles. Mais aujourd’hui, ce blog n’est plus animé. Son ami Jacques Habib Sy, connu grâce à son organisation «Transparency International», a aussi disparu, après le sommet de la francophonie où il occupait le poste délégué général pour l’organisation du XVème sommet. L’opinion l’accuse de mollesse dans la polémique sur l’attribution du marché du Centre international des conférences de Diamniadio. Alors que pendant tout le magistère du précédent régime, ce docteur en communication n’a eu de cesse de dénoncer certaines pratiques malsaines.

Penda Mbow et Latif Coulibaly changent de combat

L’historienne Penda Mbow a longtemps été une grande figure de la société civile sénégalaise, avant de devenir le chambellan de Marième Faye Sall, depuis mars 2012. Le professeur ne porte plus le foulard des sans voix, mais des personnes riches, à savoir celles de la famille présidentielle. Les difficultés des Sénégalais ne l’intéressent plus, mais plutôt comment rendre populaire la première dame et visibles ses actions sociales. Le célèbre journaliste Latif Coulibaly, connu pour ses positions radicales contre le régime libéral, a failli être candidat à la présidentielle 2012, sous la férule de la bande à Iman Mbaye Niang et Cie. Au lendemain de la chute de Me Wade, Latif est passé ministre de la république, avant d’être recruté comme responsable de l’Apr dans la commune de Sokone, pour affaiblir l’Afp et le Pds. Mais son ardeur a été freinée par sa cuisante défaite lors des dernières élections locales. Les questions d’éthique et d’équité ne font plus partie de ses soucis. Il préfère défendre le Macky.

Mody Niang et les membres de Y en a marre subjugués

Inspecteur de l’enseignement à la retraite, il était au cœur du combat contre les dérives des années Wade et le supposé projet de dévolution monarchique du pouvoir. Ses chroniques dans les colonnes des journaux et ses interventions dans les radios avaient convaincu les Sénégalais de sa bonne foi et de son souci de préserver nos acquis démocratiques. Mais, depuis sa nomination comme porte-parole de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), dirigé par Nafi Ngom Ndour, sa voix est devenue inaudible. Sans doute, les avantages et privilèges de son nouveau poste sont passés par là. Quid des responsables de Y en marre ? Ils n’ont pas reçu de fromage, mais on ne les entend presque plus sur les difficultés qui assaillent les Sénégalais. Et ce n’est pas après leur mésaventure congolaise qu’ils vont revenir, pour se battre aux côtés de leurs compatriotes. Car, c’est son excellence le président Macky Sall qui les a tirés d’affaire.

Alioune Tine et Jules Diop : retournement de veste spectaculaire

L’ancien coordinateur national du M23, Alioune Tine, fait partie de ce lot des défenseurs des droits de l’homme qui ont retourné leur veste, contre toute attente. En effet, au début de l’année 2013, l’ancien président de la Raddho a été nommé président du Comité sénégalais des droits de l’Homme. Le coordonnateur du M23 a remplacé, à ce poste, Youssoupha Ndiaye. Dans le cadre de ses missions, le Comité coopère avec tous les organes des Nations Unies ou toute institution régionale ou nationale ayant compétence dans le domaine de la promotion et de la protection des Droits de l’Homme. Une fois dans la cour présidentielle, Alioune Tine a oublié ses compagnons de luttes, comme les jeunes de Colobane emprisonnés pour 20 ans de prison ferme. En dehors de Landing Savané, d’Aj/Pads/A, tous les membres du M23 ont gardé le silence sur cette affaire.

Dans cette liste de coupables de retournements de veste spectaculaire, il faudra ajouter Souleymane Jules Diop. L’ancien animateur du site Seneweb qui, pour un moindre geste de Me Wade, lançait ses tomahawks depuis le Canada où il était en «exil», recruté au lendemain de la fête de l’indépendance de 2012, est devenu un pion de Macky Sall contre Idrissa Seck. Il passe tout son temps à guetter ses sorties pour répliquer énergiquement contre son ancien mentor.

Ibrahima Khalil DIEME


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