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IN MEMORIAM : 14 juillet 1978 – 14 juillet 2017 - MALICK FAL : Écrivain de génie et homme d’état exemplaire

Jeudi 13 Juillet 2017

En cette période d’effervescence électorale, au moment où les politiciens de tous bords et de tous poils sont lancés dans une course effrénée vers les moelleux fauteuils de l’assemblée nationale et pendant que les pauvres citoyens, qui n’ont que leur carte d’électeur pour manifester leur existence et user de leur liberté d’expression, se demandent avec perplexité comment résoudre l’énigme des quarante-sept listes électorales et des cinq bulletins de vote, il est bon de se souvenir de certaines grandes figures qui ont marqué de manière positive l’histoire de notre jeune république.


IN MEMORIAM : 14 juillet 1978 – 14 juillet 2017 - MALICK FAL : Écrivain de génie et homme d’état exemplaire
Parmi elles, notre concitoyen, le Saint-Louisien Malick Fall, rappelé à Dieu il y a maintenant trente-neuf ans mais dont le souvenir reste vivace dans la mémoire de ceux qui, heureusement, ne sont pas atteints par une certaine forme d’amnésie et qui savent que « le véritable tombeau des morts est  le cœur des hommes. »


Originaire du quartier de la langue de barbarie, ce fils de pêcheur guet-ndarien, né le 13 décembre 1920, faisait partie de cette race d’hommes aujourd’hui rarissime et peut-être en voie de disparition dont le credo était « se mettre au service de l’état pour mieux servir le peuple » et non pour servir ses intérêts personnels et ceux de son clan comme c’est malheureusement trop souvent le cas aujourd’hui.

Tour à tour instituteur, directeur d’école puis administrateur civil, diplomate et enfin conseiller culturel du président Senghor dont il fut aussi l’ami fidèle, le compagnon des premières heures du combat politique et le complice littéraire, Malick Fall est un modèle de grandeur humaine qui a pratiqué la politique de manière vertueuse, sans jamais se départir de son sens de la justice et de la responsabilité, avec sagesse, probité, générosité et humilité.


Ces qualités humaines qui faisaient de lui un véritable trésor humain m’ont été rapportées par des personnalités qui l’ont connu et côtoyé comme feu doyen Mbaye Touré, Abdoulaye Diaw Chimère son condisciple de l’école primaire Brière de l’Isle, sa propre fille Arame Fall et encore d’autres personnes de sa famille qui ont pu apprécier sa gentillesse, sa discrétion, sa générosité et surtout sa grande humilité.


Mais, et c’est peut-être cela qui fait la différence, Malick Fall n’était pas seulement un homme politique, c’était aussi, c’était essentiellement un homme de culture, un écrivain talentueux dont l’unique roman et chef-d’œuvre « La plaie » brillera à jamais au firmament des lettres sénégalaises et africaines.


Cette œuvre magistrale, d’une richesse inépuisable, ne cessera jamais de nous étonner, tant par sa profondeur philosophique que par sa beauté esthétique. Elle restera l’œuvre littéraire emblématique de la ville de Saint-Louis ( Ndar) et Magamou, son picaresque héros ( ou anti-héros ! ), un personnage légendaire de « l’imaginaire Saint-Louisien » ( pour paraphraser mon ami le philosophe Alpha Amadou Sy ).                                


Premier ambassadeur du Sénégal auprès des Nations-Unies au début des indépendances et une fulgurante mais brillante carrière diplomatique, Malick Fall est décédé le 14 Juillet 1978, date symbolique s’il en est, à l’âge de quarante-huit ans, terrassé par la maladie qu’il a endurée avec un courage et une dignité qui forcent le respect. Il repose, comme il le souhaitait, parmi les siens, au cimetière marin de Thiaka Ndiaye.


« J’aimerais être enterré non loin de l’océan pour être bercé par le bruit des vagues » a-t-il un jour confié à sa fille, ma sœur, Arame Fall qui m’a rapporté ces émouvants propos.                    


En ce jour commémoratif de la mort de ce grand écrivain, de ce grand Saint-Louisien, il convient également d’adresser nos vifs remerciements aux écrivains Felwine Sarr et Boubacar Boris Diop  qui ont eu la lumineuse idée de rééditer « La plaie » dans leur maison d’édition « Jimsaan », avec «l’éclairante et érudite » (Mouhamed Mbougar Sarr) préface de l’éminent professeur et critique littéraire Alioune Badara Diané.


En ce 14 juillet 2017, nous aimerions également réitérer notre demande citoyenne d’ouverture d’une bibliothèque municipale et l’institution d’un prix littéraire de la ville de Saint-Louis auxquels nous suggérons de donner le nom de Malick Fall. Ce serait le moindre des honneurs que l’on pourrait rendre à un homme qui fut un grand commis de l’état, un serviteur du peuple, un écrivain de génie et un authentique Saint-Louisien.
 
Louis CAMARA                                                                                                                                           
Écrivain, Grand prix du Président de la république pour les lettres       
                                                                                                                     
 


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1.Posté par EL HADJI NDIAME le 14/07/2017 12:11
RIP. Yallah yeremko té yèèxé nu.

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