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L’émergence est-elle possible dans la République des bravades ? Par Mbagnick DIOUF/ APR à Saint-Louis

Mercredi 5 Août 2015

L’actualité de ces derniers jours est dominée par la récente visite du Président Macky Sall à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cette visite qui restera dans les mémoires pour tous les faits qui l’ont marquée, est en réalité un véritable stéthoscope qui permet dé mesurer les battements du cœur de notre République.

Le Président Macky Sall, en effectuant cette visite, est resté dans sa logique de gouvernance de rupture. Même si ses prédécesseurs ont eu à arpenter le campus pédagogique pour des célébrations diverses, son escapade dans le campus social est unique et témoigne de sa ferme volonté de se remémorer le séjour du pur produit de l’école sénégalaise qu’il symbolise mais aussi de sa bravoure face à l’Etudiant qu’il fut.

Tout cela servirait son capital sympathie si le contexte actuel, marqué par un mécontentement sans fin des étudiants et des interrogations multiples autour du système éducatif sénégalais, pouvait y contribuer. Malheureusement, tout porte à croire que le Président de la République ne s’est pas, encore une fois, entouré des bons conseils.

En effet, en voulant coûte que coûte montrer ses réalisations (ce qui est légitime du reste) et marquer l’histoire par cette visite courageuse, Monsieur Macky Sall a forcé un barrage truffé de mines quand on sait que l’université à toujours été un terrain de prédilection pour les différentes chapelles politiques de ce pays. Cela était d’autant plus risqué que la réforme universitaire a encore du mal à passer chez la plupart des étudiants mais également des enseignants qui ont montré toute leur hostilité aux changements portés par celui qui est désormais considéré comme l’ennemi public numéro un de cette communauté, le professeur Mary Teuw Niane ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il s’y ajoute que le drame Bassirou Faye reste vive dans la conscience des différents acteurs avec une instruction qui laisse perplexe tant les revirements sont nombreux et dont seul le juge est maître.

Enfin, les incidents relevés, notamment les jets de cailloux sur le convoi du Président, même s’ils sont à condamner avec la plus grande fermeté, ne sauraient surprendre devant un contexte aussi chargé et surtout devant la politisation extrême de cette visite qui devait rester officielle. A la place, on a assisté à un « face to face » digne de nos lutteurs entre des jeunes étudiants républicains de l’APR ouvertement estampillés et les nombreux apprenants mécontents et parmi lesquels s’étaient dilués, à coup sûr, les opposants au régime actuel qui avaient annoncé à cor et à cri leur détermination à réserver au Président, ce qui était tout sauf une surprise. Les séances de provocations et de bravades ont fait légion durant cette visite devant les forces de l’ordre et ont auguré de tout ce qui pouvait se passer. Heureusement.

Alors la question qu’il importe vraiment de se poser est de savoir comment tous ces ingrédients constitutifs de milliers de boules de nerfs ont pu échapper aux conseillers à la Présidence ou en tout autre lieu mais aussi aux agents des Renseignements Généraux. Comment tout ce beau monde qui peuple la République, aux frais du gorgorlu contribuable a pu juger de l’opportunité d’une telle visite qui était en fait un vrai suicide républicain ? Le Président doit certes jauger de lui-même les problèmes dans tous les secteurs de la vie nationale. Mais étant le porteur de l’espoir de tout un peuple après DIEU, l’institution qu’il incarne devrait être protégée en tout temps, en tous lieux et en toutes actions, même contre sa volonté la plus forte si celle-ci est susceptible de danger pour sa personne.

En wolof un adage dit que « bou ndox touro an mbakka ci dess » autrement « le mal est fait ». Cependant, au lieu d’une sérénité à toute épreuve et d’un discernement sans faille, on en est à la recherche d’hypothétiques lanceurs de pierres dans la foule et à l’ouverture d’éventuelles poursuites politico-judiciaires comme si les affaires Karim Wade, Aida Diongue, Bassirou Faye, pour ne citer que celles-là, n’avaient pas suffi à rassasier les pourfendeurs de la République embarqués, encagoulés, embusqués et qui n'attendront pas la fin d’un mandat qui va s’achever tout à l’heure pour se dévoiler au grand public.
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Aujourd’hui, le temps devrait être à l’évaluation sereine d’une visite qui a été une plateforme de frustrations et de revendications. Le temps devrait être au diagnostic des manquements et errements des nos R.G. dont les prochaines erreurs d’appréciation pourraient se révéler fatales pour notre République. Le temps devrait être pour le Président Macky Sall à se débarrasser de tous ces conseillers qui ont peur de lui dire la vérité sur les grands défis que ce pays doit relever pour son émergence. Enfin le temps devrait être à l’apaisement et au dialogue politique avec l’opposition et toutes les forces vives de la nation.

Après trois ans de feuilleton politico- judiciaire, il est temps de calmer le jeu politique pour aller, comme l’avait énoncé le Premier ministre Mohamed Ben Abdallah Dionne, au travail. Notre cher pays, à la recherche de son salut, depuis 55 ans, doit faire l’économie de ces querelles politiciennes masquées derrière un agenda officiel pour se consacrer résolument à la réussite d’un PSE qui transcende les mandats et à l’unification des cœurs, seule alternative valable face à la menace terroriste tant redoutée par toutes les nations démocratiques et à l’ordre du jour de tous les discours du Chef de l’Etat depuis des mois.

Mbagnick Diouf
Responsable APR à Saint-Louis



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1.Posté par Benoit le 05/08/2015 16:36 (depuis mobile)
Bient dit mon grand. Le pays a besoin de sérénité. La désorganisation dans les rangs du parti et l'absence d'une coordination à l'interne sont à l'origine de ce dysfonctionnement malheureux que nous notons dans la gestion de la République.

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