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LES MASQUES TOMBENT ENFIN A BBY: Le Ps de Tanor prêt à vivre le «Syndrome Savané», en 2017 !

Mardi 23 Décembre 2014

Il aura fallu les coups de semonce nourris du trotskyste du Palais, pour réussir à leur tirer les vers du nez ! Fidèle parmi les plus fidèles, le Directeur de Cabinet politique du Président de la République, Mahmout Saleh, aura réussi là où nombre de responsables «apéristes», timorés, faisaient dans le clair-obscur : obliger les "ralliés du second tour" (dixit Jean Paul Dias) à se déterminer relativement à l’échéance présidentielle qui avance à grands pas !

Spécialiste de la guérilla politique, le landerneau lui doit les concepts originaux de "coup d’Etat rampant", "assis" puis "debout". C’était du temps où il mettait bruyamment en garde le Pape du Sopi, Maître Abdoulaye Wade, contre les "menées subversives, souterraines" de son numéro deux d’alors, Idrissa Seck. Et la suite des événements semble lui avoir largement donné raison.
Sa constance dans ses relations avec Macky Sall, même au plus fort du bras de fer épique opposant ce dernier à son ex-mentor, et sa loyauté sans faille, durant même les moments ardus de leur traversée du désert, ont fini par lui bâtir, auprès du patron de l’Alliance pour la République (Apr), une confiance sans équivoque et une solide amitié. Nul ne pouvait donc être plus indiqué pour larguer sur les "ralliés" ce gros missile "d’exigence de clarification", qui a incontestablement fait mouche! Et les ténors du Parti socialiste n’avaient d’autres choix que de sortir du bois!
Nostalgique de leurs 40 ans de règne hégémonique (auquel les Sénégalais avaient démocratiquement mis un terme, un certain 19 mars 2000), c’est l’instance suprême de son parti, le Comité central, que le Ps en chef, Tanor Dieng, a du choisir pour "passer à table" : «A l’aune des textes qui régissent notre parti, l’objectif reste, et restera la conquête du Pouvoir. Et ce que je vous dis ne doit souffrir d’aucune contestation, parce qu’il est évident que lorsqu’on crée un parti c’est pour la conquête du pouvoir». (Enfin !) Mais le plus désopilant, c’est quand le Sg du Ps s’empresse, séance tenante, d’ajouter: «Tout à l’heure, le Président de la République m’a appelé pour m’indiquer qu’il regrettait les propos prêtés, ou tenus, par Mahmout Saleh et qu’il tenait à nous dire qu’il tient à notre partenariat» (le Populaire du 22-12-2014).

Sacré Tanor ! Qu’est ce que Macky Sall – qui n’est pas né de la dernière pluie – pouvait dire d’autre ! Le chef de l’Etat sait pertinemment qu’il est entrain d’engraisser de potentiels adversaires qui se dresseront indubitablement contre lui en 2017. Mais, fin stratège, il semble avoir fait sien le vieil adage disant qu’«Il est mille fois préférable de nourrir votre adversaire, différant ainsi sa nuisance, que de le confiner à la périphérie de votre bienveillance, vous le mettant ainsi aussitôt à dos»!

C’est donc stratégiquement pertinent que Macky Sall ait laissé ses "ralliés" conserver le plus longtemps possible leurs dodus fromages. Même s’il est évident qu’ils sont entrain de se refaire une petite santé politique (et financière), après avoir été confinés, 12 ans durant, dans les rigueurs oppositionnelles par l’ex-président Wade. Le Président Sall serait donc bien avisé de continuer à les laisse concocter, sous son aile protectrice, leur plan déloyale à la Iznogoud (le "dévoué" Vizir du bien-aimé Khalife de Bagdad) : «devenir khalife à la place du khalife»! Il donne ainsi l’opportunité aux électeurs d’avoir une meilleure lisibilité de la recomposition politique en cours, et d’être mieux outillés pour trancher, le moment venu ! (Landing en sait quelque chose, pour avoir amèrement vécu, lors de la Présidentielle de 2007, les conséquences d’une telle incohérence politique, face à Wade).

Le seul reproche qu’il est loisible aux électeurs de faire à Macky Sall, c’est de s’être trop vite précipité à aller quérir le soutient des recalés du second tour, alors qu’il y avait pas le feu ! Le «Y’en a marrisme» ambiant lui était tellement favorable, que sa victoire face à Wade coulait de source, de l’avis de nombres d’analystes politiques crédibles, jusqu’au-delà de nos frontières. Et les socialistes savent parfaitement – et s’ils feignent de l’ignorer les électeurs eux ne l’ont pas oublié - que s’ils ont daigné combattre au second tour de la Présidentielle de 2012 aux cotés de celui qu’ils qualifiaient naguère de «Plan B de Wade» ou de «Traitre du M23», c’était moins par altruisme républicain que par opportunisme politique (ou par instinct de survie politique, pour dire les choses trivialement).

Il ne croyait pas si bien dire, le jeune leader thièssois du mouvement «Gëm sa bopp», Malick Mbaye, en rappelant pertinemment (dans Le Quotidien du 21/08/2013) qu’«au premier tour de la Présidentielle de 2012, Me Abdoulaye Wade avait dépassé Macky Sall de 175 mille voix, pendant que ce dernier dépassait Moustapha Niasse de presque 320 mille voix. Autrement dit, si Me Wade n’était pas de la compétition, Macky Sall aurait été élu dés le premier tour» (sans avoir besoin de Moustapha Niasse, ni de Idrissa Seck ou de Tanor). Cet état de fait s’est d’ailleurs confirmé, quatre mois plus tard, lors des Législatives de juillet 2012. Et c’est le maire socialiste de Kaffrine, Abdoulaye Wilane, qui le reconnaît avec franchise (La Gazette N°172 du 16 août 2012) : «Au premier tour de la Présidentielle le Ps a eu 350 mille voix, c’est-à-dire 10%. Lesquels, transposés aux Législatives, équivalent à 6 députés. Donc, si nous étions partis seuls, le Ps n’aurait pas eu 10 députés».

Or, ce parti s’est retrouvé au finish avec 20 députés - sans compter ses 3 ministres, et sa demi-douzaine de Dg et de Pca, en guise de «bougna» (bonus) ! Eh oui, le patron du Bloc des Centristes Gaïndé (Bcg), Jean Paul Dias, l’a admirablement résumé, quand il dit qu’«Ils ont été servis à la louche» !

Le Président Macky Sall semble donc conscient que les "ralliés" du second tour (et potentiels adversaires de 2017) ne lui sont électoralement d’aucune utilité. S’il se voit aujourd’hui obligé de "faire avec", c’est bien parce qu’il est convaincu, à mi-parcours de son premier mandat, qu’il est préférable de les avoir avec soi que contre soi. Ne fut-ce que pour pouvoir gouverner en paix ! Pour n’avoir pas tenu compte de cette subtilité stratégique, le Président Wade l’a payé cher : en se débarrassant prématurément de "ses" communistes-souteneurs, de la Ca2000, il les aura de fait poussé dans les bras de l’ennemi, avec lequel ces derniers se sont ligués volontiers pour lui faire sa fête !

L’autre avantage pour le président Macky Sall de laisser les "ralliés" brouter le plus longtemps possible dans les prairies marron-beiges apéristes, c’est qu’ils seront, à terme, tenus par l’opinion indubitablement co-responsables de son bilan. Et auront, par conséquent, une étroite marge de manœuvre dans leurs persifflages de campagne électorale de 2017 ; gagnés qu’ils seront par le "Syndrome Landing Savané", dont l’aberrant discours de campagne électoral de la Présidentielle de 2007 est encore frais dans les mémoires : "On peut bien avoir un compagnonnage avec des voleurs et garder ses mains propres" ! Mon œil !


Bassirou Thioune
Enseignant à la Retraite
Pikine Tally Icotaf, Plle 843
bassirouthioune62@yahoo.com


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