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Non renouvellement des licences de pêche : 8.000 pêcheurs de Saint-Louis à quai.

Mardi 13 Septembre 2016

Non renouvellement des licences de pêche : 8.000 pêcheurs de Saint-Louis à quai.
 
Le non renouvellement des licences de pêche a plongé des milliers de pêcheurs de Saint-Louis dans une oisiveté forcée. Ils prient pour que le Sénégal et la Mauritanie trouvent rapidement un accord leur autorisant à reprendre leur activité.

Du fait du non renouvellement des licences de pêche octroyées, chaque année, par les autorités mauritaniennes aux pêcheurs sénégalais, plus de 8000 professionnels de la pêche de la Langue de Barbarie sont dans le désarroi. Ils attendent toujours 400 licences de pêches pour opérer, en toute quiétude, dans la zone maritime mauritanienne. Selon Baye Condy Teuw, Saliou Gaye et autres pêcheurs domiciliés à Guet-Ndar, Santhiaba et Gokhou-Mbathie, avec ces 400 licences de pêche, ils ont la possibilité de faire travailler, au moins, 40 pêcheurs à bord de deux embarcations, dans la mesure où il est souvent nécessaire d’utiliser une pirogue pour transporter les pêcheurs, suivie d’une autre pour convoyer le reste de l’équipage et le matériel de pêche.

« Actuellement, nous sommes obligés d’éviter d’aller en haute mer. Nous ne voulons pas avoir des problèmes avec les garde-côtes mauritaniens qui peuvent, à tout moment, arraisonner nos pirogues », ont-ils affirmé. De cette situation pénible, les populations des communes de Saint-Louis, Gandon, Ndiébéne Gandiole, Fass-Ngom et Mpal, sont confrontées à d’énormes difficultés pour trouver du poisson dans les marchés et les grands centres commerciaux du département. Nos interlocuteurs ont rappelé que l’année dernière, en pareille période, les étals étaient achalandés de sardinelles et autres espèces pélagiques que les pêcheurs de Saint-Louis ont l’habitude de capturer dans la zone maritime mauritanienne.

Actuellement, ont-ils souligné, en cette veille de Tabaski, les vendeurs de moutons ne trouvent pas d’acheteurs dans ces milieux habités principalement par les pêcheurs.

Au foirail de Darou Marmyal, Babou Ould Boylil, un intermédiaire maure, originaire de Sély Baby, soutient que si les pêcheurs de la Langue de Barbarie ne se présentent pas pour acheter les béliers qui coûtent entre 200 et 300.000 FCfa, les éleveurs sénégalais, maliens et mauritaniens, ne réaliseront pas de bons chiffres d’affaires. Au grand marché « Tendjiguène » du faubourg de Sor, situé à quelques encablures de l’entrée du pont Faidherbe, les ménagères sont très nombreuses à faire le pied de grue devant les étals de poisson, dans l’espoir de voir débarquer d’importantes quantités de sardinelles (espèces pélagiques communément appelées yabooye en Ouolof) qu’elles ont l’habitude d’acheter à bas prix. Ndèye Coumba Mbaye et Seynabou Boye, âgées d’une quarantaine d’années et domiciliées à Médina Darou disent avoir l’habitude d’acheter un cageot de sardinelles à 4000 FCfa, quand les captures sont importantes. Avec le non renouvellement des licences de pêche, ces ménagères ne trouvent plus du poisson fumé et séché etc., pour préparer le repas de midi. Les mareyeurs et les femmes transformatrices de produits halieutiques ne trouvent plus la matière première dont ils ont besoin pour travailler.
                                     
30.000 tonnes de poisson pêchées par an

Lors de sa dernière visite à Saint-Louis, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye, avait évoqué quelques difficultés pour renouveler les licences de pêche. Le point d’achoppement des négociations avec leurs homologues mauritaniens, porte essentiellement sur l’application d’un nouveau code mauritanien de la pêche qui stipule que les pêcheurs sénégalais qui opèrent dans la zone maritime mauritanienne sont obligés de débarquer leurs prises en Mauritanie. Malgré tout, il avait assuré que les négociations se poursuivaient et permettront d’apporter les solutions les plus adéquates à ce problème de renouvellement des licences de pêche, rappelant que le Sénégal et la Mauritanie demeurent des pays amis et frères, liés par des liens de sang et la géographie,  condamnés à vivre ensemble et à collaborer étroitement, sur tous les plans et à tous les niveaux.

En effet, les milliers de pirogues amarrées à la plage de la Langue de Barbarie permettaient de débarquer 30.000 tonnes de poissons, chaque année. Selon certains experts de l’Agence « Sahel découvertes », Guet Ndar est très peuplé (une des plus fortes concentrations humaines au monde) et très vivant. Dans ces quartiers de la Langue de barbarie, le quotidien est rythmé par l’unique ressource : le poisson. 

La population masculine est presque exclusivement constituée de pêcheurs qui partent souvent plusieurs jours de suite pour pêcher dans la zone maritime mauritanienne. La ressource halieutique de proximité a considérablement baissé pendant ces vingt dernières années, pour cause de surpêche par les chalutiers européens et asiatiques.

Beaucoup de femmes se consacrent aussi à la vente du poisson ainsi qu’à d’autres activités dérivées de la pêche : le séchage, le salage.

Par Mb. K. diagne et A. M. Ndaw
LE SOLEIL

 


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