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La situation politique du Sénégal, depuis son accession à la tête du pays, mérite d’être bien étudiée. Depuis un certain temps, le peuple fait face à un nouveau dirigisme beaucoup plus contraignant, complexe, à la limite machiavélique. Et depuis, la population est obligée de se soumettre ou d’accepter, malgré elle, les situations non enviables dans lesquelles elle s’engouffre. D’aucuns s’abstiennent dans le mutisme et d’autres trouvent comme moyen la fuite hors du territoire pour s’y installer.
Beaucoup d’entre nous se sentent perdus dans le dédale d’un Sénégal de plus en plus compliqué et dont la presse traite jusqu’à saturation sans parvenir à nous donner les clés pour comprendre ce qui s’y passe.
Le Président Macky Sall se souviendra de son wax waxet. Ni sa formation politique (Apr), ni sa coalition (Bby) n’ont réussi à dissiper une pénible impression de malaise. Brocardé par la presse, la société civile et le peuple souverain, le Président a pu mesurer la piètre opinion que les Sénégalais ont de son fameux référendum et de son projet. Par crainte de voir le non l’emporter sur le oui, il appelle à rencontrer la classe politique, la société civile et les représentants du peuple souverain dès son retour de Burundi.
Au-delà de la déception profonde et sincère que l’on peut tous ressentir, il convient de refuser la manipulation du Président et de son camp afin de dépasser les considérations nourries de passion, de boulimie du pouvoir et réfléchir aux enseignements du wax waxet.
Le Président a fini par franchir le pas. A son corps défendant, il a signé l’arrêt de mort de Bby (benno bokk yakar). La population a donc compris que la plus grave peine est le fait d’être dirigé par plus médiocre ou plus mauvais que soi. Jamais, le peuple n’a été aussi déterminé dans sa revendication. Les jalons du véritable changement sont alors enclenchés. C’est pourquoi, les manifestations ont repris dès le lendemain de son wax waxet pour contester cette décision.
Je n’irai pas jusqu’à demander le départ du Président comme le réclament certains. Mais surtout de sauver le Sénégal et que l’histoire ne se répète plus. Car, nous savons tous que :
Le règne du premier Président de la République du Sénégal a heurté une valeur fondamentale du peuple Sénégalais : la fidélité. Car, dès 1960, l’histoire politique du Sénégal a été marquée par des espoirs trahis, des alliances trahies, des amitiés trahies. Nous savons tous que les notabilités qui ont fait accepter le premier chef d’Etat du Sénégal ont fini dans la marginalisation quand ils ne sont pas morts de misère.
Rappelons Jaraaf Ibrahima Seydou Ndaw, la cour dans laquelle l’agrégé s’accroupissait, il a été limogé, combattu et même paralysé jusqu’à sa mort.
Rappelons que Ibou Diop Sandicoly, qui veillait sur la vie du Président, au prix de sa vie, est mort dans l’anonymat.
Ils sont des milliers de Sénégalais à avoir de leur sueur, de leurs biens, créé le personnage du Président de la République.
Connaissant l’attitude des hommes politiques, la détermination de la masse populaire et la passivité remarquable de l’opinion internationale, j’ose croire, hélas, que la suite fera mousse, d’autant plus que le bras de fer des deux camps (pouvoir et opposition) est tendu.
Puisse le Sénégal retrouver la paix et asseoir désormais un régime fondé sur la démocratie dans le vrai sens du terme! La curiosité et l’inquiétude rongent mon cœur…
