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OPINION | De la situation des doctorants en sociologie à l'Universté Gaston Berger de Saint-Louis | Par Demba SECK, Doctorant en Sociologie.

Lundi 23 Mai 2016

OPINION | De la situation des doctorants en sociologie à l'Universté Gaston Berger de Saint-Louis | Par Demba SECK, Doctorant en Sociologie.
Dans la chaîne académique de transmission du savoir, le niveau le plus élevé reste sans conteste celui du doctorat. Et seuls des enseignants de haut niveau dans leur discipline peuvent arriver à ce niveau suprême de transmission du savoir. Alors, ils portent les grades académiques de Maître de Conférences d’abord et, ensuite, de Professeur Titulaire qui est le titre académique le plus élevé dans la carrière universitaire d’un enseignant du supérieur.


Pour arriver à ces grades académiques qui donnent autorité dans le domaine du savoir scientifique attesté, souvent plusieurs dizaines d’années d’enseignement et de recherches, ponctuées par une ou plusieurs dizaines de publications scientifiques de très haut niveau dans des revues locales ou internationales de renommée sont nécessaires. Ce sont de tels professeurs que l’on retrouve dans les Ecoles Doctorales, et ce sont à eux qu’est dévolue exclusivement la charge d’encadrement des doctorants que nous sommes.


A la Section de Sociologie, dont je fais partie, les enseignants fondateurs de la Section (les professeurs G. Mbdoj, I.P Lalêyè et A. Niang), dont certains ont commencé à encadrer des thèses depuis 1997, sont tous allés à la retraite entre 2008 et 2012. Eux trois ont encadré plus de 90% des doctorants inscrits en Sociologie. A ce jour ils ont à leur actif près de 70 docteurs, représentant près de 50% des doctorants dont les travaux de thèse sont placés sous leur direction scientifique depuis qu’ils encadrent des thèses (selon des informations recoupées).


Mais ces éminents enseignants-chercheurs ont encore ensemble sur leur bureau ou dans leurs ordinateurs, au bas mot, une quarantaine de drafts de thèses de doctorat émanant de doctorants très avancés dans la rédaction de leur thèse, et qui leur ont fait confiance pour les encadrer jusqu’à l’obtention de leur doctorat.



Cependant, ces valeureux doctorants dont les potentialités intellectuelles sont des plus élevées (certains d’entre nous sont déjà recrutés comme enseignants-chercheurs dans des universités au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique), et qui se sont investis pendant plusieurs années dans la cherche sur leur sujet de thèse afin de pouvoir soutenir celle-ci avec une empreinte scientifique remarquable, courent aujourd’hui le risque, malheureusement, de ne jamais pouvoir présenter un jour leur thèse devant un jury.


Ce n’est pas parce que tout d’un coup, ils seraient tous atteints d’une maladie mystérieuse et handicapante qui les empêcherait de défendre avec brio leur thèse, mais parce que tout simplement le cadre académique actuel qui est complètement en dysfonctionnement par rapport aux réalités universitaires (très peu d’enseignants-chercheurs de rang A) et aux exigences de l’émergence du Sénégal (beaucoup de docteurs de qualité) , veut les sacrifier au nom d’une rigueur qui ne s’applique véritablement que très sélectivement.



Comment, en effet, dans un pays qui aspire à devenir rapidement un pays émergent, et qui pour se faire, investit des centaines de milliards de Fcfa dans la construction et l’équipement de nouvelles universités afin de renforcer la carte universitaire, une institution universitaire quelconque peut se permettre de jeter à la porte des dizaines de futurs docteurs susceptibles de faire carrière dans ces universités, d’en devenir les premiers enseignants-chercheurs, et de contribuer ainsi, par leur dévouement à l’enseignement et à la recherche, à la réalisation des vœux les plus nobles des autorités de ce pays : faire du Sénégal un grand pays émergent par la qualité de ses ressources humaines, la qualité de ses jeunes.


Si c’est l’admission à la retraite de ces enseignants-chercheurs, dont il a été question plus haut, qui doit être à la fois la source de malheurs des jeunes doctorants pleins d’ambition pour leur pays que nous sommes , et de privation pour le Sénégal de futurs jeunes docteurs susceptibles d’assurer valablement et dignement la relève de leurs maitres, alors la haute conscience de l’université de sa mission la plus élevée, qui est de créer les condition de sa propre reproduction (former des docteurs enseignants-chercheurs aptes à assurer la relève) et celle de la formation d’une ressource humaine de qualité pour servir de levier à l’émergence et au développement , ne devrait même pas lui permettre d’hésiter une seconde sur la conduite à tenir à l’endroit de ces professeurs à la retraite, qui n’aspirent qu’à nous accompagner jusqu’à la soutenance de notre thèse, dans un ou deux ans tout au plus, ce qui nous permettrait de mieux servir notre pays.


Dans le cas contraire, beaucoup d’entre nous risqueront d’aller rejoindre les universités occidentales dans lesquelles s’entache déjà la majorité des étudiants africains de 3ème cycle. Non ! Nous voulons rester dans notre pays, et à l’UGB, pour y obtenir notre doctorat.


L’avenir de cette quarantaine de jeunes doctorants et l’avenir du Sénégal pèsent cent millions de fois plus lourds que les quelques millions qui rémunéreraient durant cette période l’engagement dans un contrat de ces éminents et très respectés professeurs à la retraite à nous accompagner pour faire achever de faire de nous l’élite que nous aspirons d’être. Mais cette situation, pour le moins, a peut-être l’intérêt de montrer comment la vision des hommes qui occupent une position de pouvoir institutionnel peut être un levier puissant dans la conduite du progrès, du développement ou au contraire en être un frein pour longtemps. Au besoin d’autres contributions suivront !

M. Demba SECK, Doctorant en Sociologie à
L’Université Gaston Berger de Saint-Louis




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1.Posté par MB le 24/05/2016 23:23
Cher Monsieur Seck
Je peux for bien comprendre votre désarroi, tout comme celui de tous les doctorants qui sont dans cette situation. En effet, il serait très dommage que tous leurs efforts restent vains à cause de lois pédagogiques appliquées à tout le monde.
Toutefois, permettez-moi, Monsieur Seck, de vous dire que vous et vos camarades êtes victimes de la politique lucrative dont vos encadreurs font montre quant à vos thèses. En vérité, étant conscients de leur départ imminent à la retraite (premièrement), et du fait qu’une thèse ne peut se faire en moins de trois ans (deuxièmement), il aurait donc fallu à ces imminents professeurs une bonne conscience en faisant comprendre aux nouveaux doctorants que le temps ne leur permettrait pas de les encadrer jusqu’au bout. Ça aurait été, pour ces professeurs, faire preuve de probité intellectuelle, faire preuve d’une bonne compréhension de ce contrat moral qui les lie aux doctorants.
Par ailleurs, dans toute université qui se respecte, l’inscription en thèse des doctorants ne se fait jamais sur la base des accointances ou à la maison. La plupart de ces doctorants ont été, à la limite, démarchés par les professeurs qui, pour des raisons pécuniaires (il faut appeler un chat un chat !), n’ont pas hésité à prendre des engagements qui, s’ils travaillaient correctement, auraient été impossibles à honorer. Comment pouvez-vous expliquer que deux de ces professeurs que vous avez mentionnés aient à eux seuls 117 thèses à encadrer (57 pour l’un, et 58 pour l’autre) ? Une thèse ce n’est ni un mémoire de maitrise, ni un mémoire de DEA. Une thèse c’est toute une vie qu’on y consacre pour tout un avenir. Il serait donc tout à fait irresponsable d’engager une thèse tout en étant parfaitement conscient des limites temporelles. Lorsqu’un professeur est à 3 ans de la retraite, il devrait pouvoir arrêter de prendre l’engagement d’encadrer des thèses. Cela ne signifie pas qu’on est méchant, mais c’est tout simplement faire preuve d’honnêteté envers les doctorants.
D’ailleurs, avec les nouveaux textes, un prof de rang A ne pourra pas cumuler plus de 10 thèses en encadrement. C’est tout à fait raisonnable compte tenu du volume de travail que cela représente.
Toutefois, je vous suggèrerai de vous organiser en collectif pour rencontrer les autorités universitaires et trouver une issue heureuse. Mais il faudra aussi tenir compte des exigences d’une thèse. Cela devra faire jurisprudence.
Cordialement,
MB

2.Posté par SL le 27/05/2016 18:32
Ces professeurs sont de grand monsieur, je l'ai connait et je suis entré plusieurs fois dans leurs bureaux pour m'abreuver de leur connaissant. Ils font parti des meilleurs enseignants que l'Université Gaston Berger peut compter. D'ailleurs on peut compter dans leurs bureaux et leurs laboratoires plusieurs centaines de mémoire de maîtrise, DEA, master qui sont dirigés pendant 20 ans ou d'avantage sans recevoir un seul sous. Ce n'est que maintenant, que les mémoires sont payants. Ces enseignants ce qu'il faisait il le faisait avec générosité et par amour pour l'enseignement et la recherche. Beaucoup de jeunes cadres de ce pays sont passés par leur main, d'ailleurs j'en fait parti. S'ils encadrent plus de 10 doctorants alors que d'autre ne peut même pas en encadrer deux alors tout le monde doit les féliciter les encourager et leur dire merci professeur. Il ne font que leur devoir de professeur de rang A en acceptant de prendre sous leur direction scientifique tout ce qui leur sollicite et montre certaines aptitudes intellectuels pour aller jusqu’a la thèse. L'article montre bien que beaucoup d'enseignants dans diverses universités au Sénégal et en Afrique ont été formé par eux: au Sénégal j'en connait aux moins 9. Concernant la limite de dix doctorants qu'il ne devrait pas dépasser dans leur encadrement, l'auteur du commentaire précédent ne doit pas être bien informé des textes qui registre le doctorant à l'université. Ce texte n'est entrer en vigueur au Sénégal que depuis 3 ans alors que ces professeurs encadrent depuis 15/ 20 ans. Que dieu donne longue vie et bonne santé à ces professeurs afin qu'ils puissent continuer à encadrer jusqu'à la soutenance les doctorants méritant qui les sollicitent. Chers professeurs nous sommes fier de vous.

3.Posté par YS le 27/05/2016 23:14
C'est avec un grand regret que j'ai appris ce qui est entrain de devenir une nouvelle culture (le mépris des pères fondateurs) au temple du savoir qu'est l'ugb. Cette université qui a fait les beaux jours de l'enseignement supérieur sénégalais à côté de sa grande sœur de l'UCAD.
Quel est l'avenir d'une université qui n'a pas la générosité d'honorer ses illustres pionniers, ses pères fondateurs qui ont posé sa première pierre quand tout était désert? Sacrifice? bénévolat? Où étaient ceux qui aujourd'hui les poussent à la porte? je peux comprendre qu'ils souhaitent une relève certes, mais est -ce la bonne démarche? Est-ce une bonne approche que de dégager la fondation? Attention chers administrateurs et directeurs des UFR de l'UGB au delà même de celle qui abrite la section de sociologie à ne pas commettre ce vilain parricide. J'en appelle à votre sens de l'honneur.
Je me permets de vous recommander de recueillir l'avis des doctorants encadrés par ces doyens; d'échanger avec toutes les parties impliquées. Ce qui évitera de sacrifier ces générations qui sont aujourd'hui entre les mains de ces professeurs émérites (qui méritent de bénéficier de l'éméritat comme c'est le cas dans tous les pays qui respectent le savoir.
Et ne sommes nous pas en Afrique où un vieillard est une bibliothèque? Pourquoi ne pas laisser les jeunes profiter de l'expérience et de la sagesse de ces professeurs de classe exceptionnelle? Je pense à mon humble avis que l'UGB gagnerait plus à maintenir le lien avec eux.
Une Université a besoin de mémoire, c'est un temple dont les gardiens ne sont autres que ces professeurs pères fondateurs qui ont contribué fortement à la formation de l'élite du continent africain.

Chers responsables de l'UFR, cher directeur, je vous demande de bien traiter cette question en pensant au Sénégal, aux familles des doctorants dont l'avenir est en jeu dans la mesure où ils sont en avance avec leurs encadreurs et que tout changement ou rupture mènerait inéluctablement à une perte pour tous.
Je vous invite à un dialogue inclusif pour des solutions et mesures constructives qui feraient le bien de tous.
Vive la sociologie, vive l'université Gaston Berger, vive le Sénégal, vive l'Afrique...

4.Posté par M.D.S le 28/05/2016 19:33
Je viens de voir le tout premier commentaire. Il est rare et extrêmement rare même de voir une thèse placée sous la direction d'un enseignant se soutenir en 3 ans .Quand on affirme le contraire on ne doit pas être quelqu'un qui enseigne dans l'enseignement supérieur , ou si c'est le cas alors il n'a certainement pas encore encadrer qui que ce soit en thèse ou il doit être un grand débutant plein d'enthousiasme dans ce domaine. Si l'auteur de ce commentaire menait une enquête à l'université Cheikh Anta Diop sur la durée moyenne d'encadrement des thèses à la Faculté de LSH il serait vite édifié . Il le serait encore d'avantage s'il continuait son enquête en France ou dans autres pays occidentaux.D'ailleurs c'est la raison pour laquelle il y'a plusieurs dérogations dans la durée d'encadrement des thèses. Mais pour ne pas aller plus loin, l'auteur de ce premier commentaire n ' a qu'à dire s'il est un universitaire titulaire d'un doctorat combien d'années il lui a fallu après sa première inscription en thèse avant de soutenir celle-ci.:3 ans , sept ans ou peut être bien d'avantage? Un enseignant du supérieur on le juge sur le volume et la consistance scientifique de ses travaux scientifiques, le nombre de mémoires e de thèses encadrés sous sa direction , sa contribution à l'avancement de la connaissance dans sa discipline .Or pour ces critères objectifs qui donnent la mesure de ce que peut valoir intrinsèquement un enseignant, ces professeurs sont bien en tete. Si l'auteur de ce premier commentaire est sur de ce qu'il avance , alors il n 'a qu'à s’identifier et étaler son CV et inviter ces professeurs que tout le monde connait à faire la même chose . Je suis un produit de l'UGB et je connais beaucoup de choses dans cette université. Je sais où se trouve la médiocrité. Tournez votre regard ailleurs . Mais , parce qu’ils sont à la retraite, ils doivent quitter ? En tout cas dans beaucoup d'universités dans le monde , des professeurs comme ceux-là dont il est question sont gardés, couvés , respectés pour ce qu'ils valent . Il n 'y a qu'en Afrique on traîne à terre les symbole de la connaissance . Alors on comprend pourquoi l'Afrique tarde à se développer.

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