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Samory Touré, le dernier grand roi Mandé

Samedi 4 Novembre 2017

Samory Touré est connue et célébré pour sa résistance à l’invasion coloniale française, où il a été en tous points héroïque. Mais son œuvre reste entachée par sa répression religieuse sanglante, qui est un fait rare dans l’histoire des souverains africains.


Né en Guinée vers 1830, Samory Touré vit du commerce jusqu’à l’âge de 20 ans. Suite au kidnappe de sa mère, il propose au ravisseur de celle-ci de servir dans son armée en échange de sa libération. Samory excelle et finit commandant. Il utilisera ses qualités militaires nouvellement acquises pour se bâtir un royaume en Afrique de l’ouest : Wassoulou.

A cette époque, les Malinkés, descendants du puissant empire médiéval du Mali, sont désorganisés et sans chef réel. Samory réussi à incarner l’unité, et par la négociation et la guerre, bâti un Etat dont la capitale est installé à Bissandougou en Guinée actuelle. Il dispose pour ce faire d’une armée bien équipée.

Les troupes portent un uniforme jaune (bonnet, veste et pantalon serré à la cheville). Les fusils perfectionnés très peu nombreux à l’époque, sont réparés ou même fabriqués à la main par des forgerons. Le pays est divisé en 162 cantons regroupés en dix gouvernorats. Chacun a sa tête un parent ou un lieutenant de Samory, assisté d’un chef de guerre et d’un marabout.
Musulman convaincu, Samory Touré prend le titre d’Almamy (commandeur des croyants). Il fait détruire les objets du culte vitaliste (animiste) et construit des mosquées. Les notables sont forcés d’envoyer leurs enfants à l’école coranique et Samory s’attire l’hostilité des Vitalistes.

A la fin de ce 19e siècle, la France poursuit son invasion coloniale en Afrique et occupe en partie la région. Le refus par les armées de Samory de se retirer du marché de Kenyeran donne un prétexte pour la confrontation. En 1882, commence donc la première guerre entre Wassoulou et la France. La supériorité technologique des français leur donne l’avantage. Samory concède une partie de son territoire lors du traité de 1886 et une autre en 1887.


A l’intérieur, la colère des Vitalistes est à son comble devant l’intransigeance religieuse du roi. La rumeur, entretenue par les français, court que Samory est mort. Les langues se délient et le royaume se soulève. C’est le Ban-Kélé (la guerre du refus) en 1888. Samory assiège les contestataires et répond par une rare cruauté. Les insurgés tentent de négocier. Il fait décapiter leurs parlementaires. Samory investit la place : les rebelles, au nombre de plusieurs milliers, sont mis à mort. La légende affirme que les bourreaux décapitèrent pendant de longues heures sans prendre un instant de repos. On montre encore aujourd’hui, au nord de ce village, un ravin qui, selon plusieurs témoignages, aurait été creusé par des ruisseaux de sang. 

La France dont les appétits coloniaux ne sont pas rassasiés, reprend sa pénétration sanglante dans la région et sème la terreur. C’est la deuxième guerre entre Wassoulou et les français en 1891. Samory tente de jouer de la rivalité locale entre l’Angleterre et la France. Mais les européens ont déjà signé le traité de Berlin en 1884, qui définit les règles de l’invasion de l’Afrique.

Le roi fédère autour de lui les autres rois locaux et fait montre de son génie militaire en adoptant une stratégie adaptée à l’infériorité technologique de ses armées. Il opte pour la guerre mobile et la terre brûlée : faire le vide devant l’ennemi, ne lui abandonner ni hommes, ni réserves, tout en le harcelant sans trêve et en réoccupant le terrain après son passage. Il divise ses armées et fait subir d’importantes pertes à l’ennemi.

La guerre le pousse à déporter son royaume à l’Est, au nord de la Côte d’Ivoire. Les français sont battus au cours de leur incursion par les peuples du sud de la Côte d’Ivoire et doivent se retirer. Au nord du nouveau territoire de Samory, Bobo Diolassou (Burkina Faso) est prise, au sud les populations lui refusent le passage. Samory Touré est sans issu, ses soldats sont épuisés par 7 années de guerre.

Il tente de négocier sa reddition, mais est capturé par la France et déporté au Gabon, où il mourra d’une pneumonie en 1902. 

Par : Lisapo ya Kama
 
 


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