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Violence et corps de femme : aspects culturels.( Par Docteur Cheikh Thiara Fall).

Jeudi 22 Novembre 2012

Thème DU 19 ET 20 MARS 2012 de l’ IIREB (institut international de recherche en éthique biomédicale)


Violence et corps de femme : aspects culturels.( Par Docteur Cheikh Thiara Fall).
L’homme est un animal politique, faisant ainsi référence à Aristote nous montrons que la vie en société est non seulement une nécessité mais une finalité. L’accomplissement et la réalisation de l’homme ne peuvent pas se penser ailleurs que dans ce contexte de polis. Le renouvellement de ressources dans une perspective de se conformer aux exigences sociales et sociétales devient un impératif. L’inhibition de contact est une propriété de la cellule, elle permet aux cellules appartenant au même contexte histologique de rester ensemble ; cette propriété est perdue en cas de cancer par ex. Faisant référence à cette inhibition de contact sur le plan biologique pour maintenir la cohésion tissulaire, la cellule refuse de s’isoler. Son isolement conduit à des explorations dans une perspective de diagnostique et de restauration de l’équilibre .La réalité à la quelle renvoie ce principe biologique (c’est-à-dire le refus de s’isoler) pourrait être mobilisée pour penser les violences sur corps de femmes. Cependant cette violence suite à une chirurgie ou par injection s’accompagne de modifications et de douleur dés fois : quelle grille de lecture mobilisée pour penser ces modifications et ces douleurs. Dans une perspective de socialisation cette violence est nécessaire .

1/ MODIFICATION CORPORELLES ET IDEAL COMMUNAUTAIRE

Les modifications corporelles liées à cette violence font références à un ensemble de code de signification et constituent une jauge du degré de socialisation (l’ensemble des mécanismes permettant d’intégrer les normes, valeurs… dans notre personnalité « soi » en société). Elles participent à l’épaisseur vivante qui caractérise la singularité de la femme dans une perspective de mobilisation du flux existentiel pour connaitre son environnement ou dans une perspective d’individuation. Cette dimension renvoi au « soi » introduit par GEORG Groddek comme une autre source de la psyché comme le ça de Freud dans sa seconde topique. Ainsi l’approche sociologique renvoyant à E. DURKHEIM, P. BOURDIEU ou psychologique nous permettent d’avoir une grille d’intelligibilité de cette violence .Cependant, les modifications corporelles et les stigmates occasionnés par cette violence peuvent entrainer soit une exclusion ou soit une inclusion.

L’existence d’une causalité linéaire entre stigmate physique et stigmatisation sociale entretenue par l’imaginaire individuel et collectif est réconfortée par notre pratique médicale qui tend à réduire l’homme soufrant à sa pathologie(le diabétique, le lépreux, l’hypertendu …) entrainant une exclusion ; tandis que le stigmate faisant référence à la culture à une valeur inclusive. Ces violences objectivisées par l’excision, le tatouage (labial, gingival…), les scarifications faciales chez les bassaris, liposuccion, dé bridage, le lifting, les piercings, les mutilations dentaires, la violence associée au gavage chez les mauresques pour avoir des rondeurs(accumulation de tissu adipeux) etc.…, les stigmates laissés sur le corps faisant référence à la culture confortent la tryptique d’EDGAR MORIN comme quoi l’homme est individu, espèce et société .Le système culturel africain a un répertoire coercitif opposable à l’ensemble des ces membres. Nous pouvons mobiliser l’ordre herméneutique théorisé par HEIDERGER en se référant à l’herméneutique de la facticité postulant un éclaircissement des présupposés du comprendre en luttant contre toute aliénation de soi qui afflige ce « comprendre » .Cette posture réhabilite ainsi les préjugés et l’historicité comme principes de la compréhension, invalidant de ce fait l’idéal d’objectivité imposé par la science moderne comme quoi la vérité serait absolument indépendante de l’interprète .Cette dimension herméneutique est nourrie par P RICOEUR.

Ce système parvient à se pérenniser. Toute la difficulté pour appréhender ce phénomène réside dans l’ambivalence structurant de manière ontologique la femme dans une perspective Hégélienne, entre norme universelle positive et normes relativiste culturelle : Le conflit qui en résulte n’est pas sans rappeler sur le principe la tragédie de Sophocle avec ANTIGONE. EX : L EXCISION Chez les femmes toucouleurs et dans beaucoup de société est synonyme de beauté et fait « sens » dans la triple dimension de ZAKI LAIDI (fondement, unité, et finalité), tandis qu’au nom des droits de l’Homme, cette pratique est devenue délictuelle et passible de sanction. Malgré cela, cette pratique persiste .Ceci témoigne de la complexité de l’être humain qui trouve les ressources pour échapper aux mailles et filtres crées dans une perspective de régulation. Cette complexité de l’être humain est d’avantage validée par les corpus de savoirs associés aux différentes disciplines pour l’investir en tant qu’objet. L’interdisciplinarité paradigmatique dont l’anthropologie du corps fait l’objet rend compte des savoirs dispersés dans ces différentes disciplines pour penser ce corps objet.

Cette démarche quoi qu’extraordinaire ne parvient pas à reconstituer l’être humain et pose un problème épistémologique. En tant que frontière du vivant, le corps est le socle et le support du produit de l’interaction entre le biologique et le culturel « le corps est bio culturel et non seulement culturel ,car ses éléments, ses structures et ses matériaux sont le produit du développement épi génétique dans lequel la culture s’incorpore en spécialisant les réseaux et les habitus »L’habitus est un concept BOURDIEUSIEN , il rend compte de la dimension structurée et structurante de notre environnement dans une perspective d’acquisition de connaissances . Ce corps est le support de la personnalité juridique. Devant l’incertitude de l’existence de la personnalité juridique, le juriste a créé le régime du disparu et de l’absence en cas d’impossibilité de visualiser le corps .Ce corps est en médiation permanente avec l’environnement, il témoigne et porte les stigmates de toute forme d’idéalisation sociétale dont il ne cesse de révéler le choix. Dans une diachronie rétrospective, il informe de l’historicité culturelle d’une société ; ainsi ces aspects culturels participent à la cohérence entre le psychique et le somatique en réduisant toute perspective qui tend à les opposer. Ces modifications corporelles peuvent s’accompagner de douleur, dans ce cas échéant le comportement face à la douleur est source de socialisation

2/ENDURANCE FACE A LA DOULEUR
La douleur peut être provoquée c’est le cas d’une des communautés BAOLE dont le nombre de balafre sur le visage correspond au nombre d’épisode douloureuse sur le plan odontologique. En se basant sur la théorie du gate contrôle de Melzak et Wall sur l’influx nociceptif et le mode de production et d’action de l’enképhaline comme perspective d’intelligibilité de cette capacité d’endurance nous fondons en raison l’apologie de cette posture stoïque idéalisée par une communauté.

En invoquant la physiologie de la nociception, nous montrons que l’environnement psychologique participe à moduler la sensation de douleur. Les cérémonies de tatouages avec les rituels associés sont des moments forts pour la femme de montrer son courage face à la douleur ; des légendes se créent sur des familles, des femmes, racontées et érigées en exemple. Cette capacité à maitriser la douleur est facteur d’inclusion et d’intégration. Des projections sont faites sur la capacité de la femme à perdurer dans le lien du mariage et à faire face aux péripéties de la vie. Au delà de la douleur, la souffrance associée est comme une épreuve pour anticiper sur la dimension de ce potentiel .Malgré les évolutions des représentations et une tendance à la nucléarisation du cercle familial ; la dimension communautaire de notre organisation familiale reste importante.


Car certaines cérémonies sont des prétextes pour reconstituer cette ambiance communautaire ; en référence avec un ensemble de valeur, des notes sont distribuées. Les frustrées circonstancielles ne peuvent compter que sur leur capital de souffrance étouffé et intériorisé (mougne) pour faire face à ces épreuves. Le manque d’autonomie de la femme dans cette société communautarisée valide le rituel auquel il faut sacrifier en faisant référence à la valeur cardinale de mougne au besoin. L’existence d’idéaux types pour penser la nature des rapports entre différents individus dans la communauté reste un référentiel d’appréciation du potentiel d’endurance de la femme. Ces idéaux types sont nourris et se vitalisent lors des différents prétextes de regroupement (baptême, mariage,…) .La culture incorpore l’institutionnalisation de cette violence en banalisant la brutalité associée

DOCTEUR ET MAITRE CHEIKH FALL
DOCTORAT D ETAT EN CHIRURGIE DENTAIRE ET DOCTORANT EN SC PO
ANCIEN CHEF DE SERVICE STOMATOLOGIE A L HRSL
ENSEIGNANT VACATAIRE EN ETHIQUE ET BIOETHIQUE A L UCAD ET A L UFR DE SANTE DE L UNIVERSITE DE ST LOUIS
MEMBRE SFFEM (société française et francophone d’éthique médicale)
SPECIALISTE DES APPROCHES ETHIQUE JURIDIQUE SOCIOLOGIQUE ET POLITIQUE DE LA SANTE /


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1.Posté par GADIAGA le 23/11/2012 09:09 | Alerter
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félicitation pour l'approche vous restez le meilleur un grand intellectuel

2.Posté par GADIAGA le 23/11/2012 09:13 | Alerter
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fèlicitation je vous soutien dans vos ambition

3.Posté par Martine le 25/11/2014 17:03 | Alerter
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Un stéréotype de femme parfaite peut être constaté dans la société. Une femme est parfaite quand elle a de gros seins, des hanches larges, des lèvres pulpeuses, etc. Cette conception de la femme pousse certaines à se détruire. Certaines veulent tellement ressembler à cette femme parfaite qu'elle se fait opérer et finalement devient plus laide qu'elle ne ressemble à la femme parfaite. Je trouve cette situation triste. Chaque femme devrait avoir sa personnalité et aller au-delà de ce stéréotype.

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