
Le besoin d’écrire, voilà une passion dont j’ai toujours souffert. La feuille blanche me chuchote, elle m’appelle pour que je la couvre de lettres, de mots, de phrases. Même quand je n’ais rien à dire, j’écris, j’exprime le vide qui est en moi. Le vide a un sens pour celui qui sait l’écouter et le contempler. J’aime écouter le vide de mon esprit, de mon cœur, de mon être tout entier. Il me parle, et je ne fais que recopier fidèlement ce que j’entends. Mon stylo ne peut plus arrêter de baver son encre sur ma feuille. Je le vois coincé entre le bout de mon pouce et de mon index. Je le manie, il gigote, j’écris… Quoi ? Rien. Je parle pour ne rien dire, tout ce qui me plait c’est de remplir ma feuille de mots. Des mots et des mots, rien que des mots. Cette concaténation est le plus beau spectacle qui peut s’offrir à mes yeux. Badigeonner ma feuille de mots, plaisir ne peut être plus immense que cela. Quelquefois, je ressens le besoin de m’arrêter, mais il suffit que pense à cela pour que mon esprit commence à me dicter les mots bizarres qu’il a enfoui quelque part dans ses nombreux tiroirs. Je continue alors à parler pour ne rien dire, à me confesser face à la pureté blanche de ma feuille. Oui, je me confesse et, je ne cherche pas à ce que mes mots ou mes maux intéressent. Soliloques, monologues, apartés… Bref, ma solitude est ma richesse, je la ressens partout même au milieu de la foule.
Papa Moussa SY
Papa Moussa SY