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Barrage de Diama : environ 21 milliards de m3 d’eau douce perdus chaque année.

Lundi 10 Juin 2013

Barrage de Diama : environ 21 milliards de m3 d’eau douce perdus chaque année.
Quelque 21 milliards de mètres cube d’eau douce sont perdus chaque année au niveau du barrage de Diama, en raison de l’ouverture, en 2003, d’un canal de délestage sur le fleuve Sénégal, pour lutter contre les inondations dans la ville de Saint-Louis, a révélé samedi l’adjoint au chef du bureau d’information parcs et réserves du Nord, le lieutenant Oumar Kane.

’’L’embouchure du fleuve Sénégal migre vers le Sud en créant un port fluviomaritime, ce qui nécessite un passage au niveau de Saint-Louis dont la conséquence est la salinisation de la nappe’’, a expliqué le lieutenant Kane, au cours d’une visite organisée à l’intention de la presse, d’experts et de chercheurs, sur la brèche de Saint-Louis.

’’Lorsqu’il ya de fortes pluviométries au niveau du bassin [du fleuve Sénégal], le barrage de Diama ne peut pas retenir les crues du fleuve, car c’est un barrage anti-sel. Si la cote d’alerte est dépassée, le barrage s’ouvre entièrement’’, a expliqué le lieutenant Kane.

Les lâchers d’eau peuvent dépasser les 3 m3 la seconde, a-t-il indiqué, soulignant que si cela coïncide avec les hautes marées, l’eau du fleuve ne peut pas s’écouler vers la mer, ce qui fait qu’elle remonte vers la Langue de Barbarie.

’’Les deux eaux se rencontrent et créent une rupture au niveau de la brèche. Ce phénomène s’est produit en octobre 2012, créant une nouvelle brèche, suivie d’une deuxième, du 10 au 20 octobre’’, a rappelé le lieutenant Oumar Kane.

Cela a évolué en créant une jonction entre les deux brèches. ‘’A un certain moment, a-t-il raconté, on avait deux brèches de 3 kilomètres mais, depuis le 23 mars 2013, il y a une rupture de la bande de 800 mètres […], ce qui fait qu’il y a une ouverture de 7 kilomètres au sud de Saint-Louis jusqu’au village Pilote.’’

Selon lui, il faut que les lâchers du barrage soient programmés en fonction de l’évolution des marées. ’’En période de haute marée, les lâchers doivent être modulés. Si on ouvre le barrage et que cela coïncide avec les hautes marées, il y a possibilité qu’il y ait une rupture au niveau de la langue de Barbarie’’, a-t-il prévenu.

Une éventuelle disparition de la Langue de Barbarie provoquerait une entrée de vagues de l’océan Atlantique dans le fleuve, a expliqué le lieutenant Kane.

Il a signalé qu’’’en saison sèche, on a de l’eau de mer très salée qui pénètre directement dans la nappe phréatique et la contamine’’.

D’après lui, même les cocotiers bordant la Langue de Barbarie ne se reproduisent plus depuis 2004. ’’On n’a plus de production de noix de coco dans la Langue, dû à une modification de la qualité des eaux’’, a regretté l’environnementaliste.

S’y ajoute des impacts sur la mangrove, qui est un habitat sensible et qui constitue une zone de reproduction de poisson.

De manière générale, l’augmentation du niveau de l’eau sur le fleuve a créé, avec l’intrusion marine, un impact négatif sur l’îlot de reproduction au niveau du Parc national de la Langue de Barbarie.

Cet endroit était le deuxième site d’accueil des touristes dans la région de Saint-Louis, a relevé le lieutenant Oumar Kane, adjoint au chef du bureau d’information parcs et réserve du Nord.

La visite du Groupe environnement presse (GREP) est organisé par le Fonds mondial pour la nature (WWF), en collaboration avec l’ambassade des Pays-Bas au Sénégal.

APS