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Coronavirus : la France décrète l'état d'urgence sanitaire

Jeudi 19 Mars 2020

Édouard Philippe a présenté mercredi en Conseil des ministres un projet de loi visant à permettre au gouvernement d’instaurer un état d’urgence sanitaire. Un projet de loi présenté ce jeudi devant le Parlement qui reprend ses travaux. L’exécutif veut avoir les moyens de réagir rapidement et massivement en limitant la liberté de circulation.


« Nous sommes en guerre » contre le coronavirus, c’est ce qu’Emmanuel Macron avait affirmé lors de son allocution du lundi 16 mars dans la soirée. Une guerre dont on ne sait pas combien de temps elle va durer et quels moyens seront nécessaires pour la mener.

Mesures par décret

C’est dans le prolongement de cette déclaration qu’Édouard Philippe a donc annoncé qu’il allait demander au Parlement de voter un projet de loi permettant au gouvernement de mettre en place l’état d’urgence sanitaire. Cette démarche vise à autoriser le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires par décret pour une durée de 12 jours au-delà de laquelle il reviendra au Parlement d’exercer son « contrôle ».


Le Premier ministre a essayé de répondre aux critiques qui pourraient intervenir en affirmant que l’état d’urgence sanitaire ne permettra pas de prendre des mesures « individuelles restrictives de liberté », mais uniquement des mesures générales utiles dans la lutte contre la propagation du virus et surtout en précisant que cette démarche n’a pas vocation à durer au-delà de l’épidémie.

Édouard Philippe sur l'état d'urgence sanitaire en France

Emmanuel Macron et Édouard Philippe essaient d’obtenir des outils exceptionnels pour gérer une crise inédite et attendent le soutien du Parlement qui reprend ses travaux dès 9h, avec une séance de questions au gouvernement au Palais-Bourbon.

Ce dernier sera lui aussi en plein confinement : il fonctionnera avec des effectifs réduits afin de respecter les règles sanitaires et de garantir à chaque formation politique d'être représentée. Il n'était évidemment pas question de faire revenir les 577 députés français. Le président de chaque groupe votera pour tous ses collègues.

Éric Coquerel ne vient que s'il est testé

Concrètement : trois députés par groupe, pas de collaborateur, ni de conseiller. Du jamais vu au Palais Bourbon. « Le plus important, c'est que le Parlement puisse continuer de travailler. Il ne faudrait pas que la démocratie soit mise de côté. C'est tout aussi indispensable que de se nourrir. Il n'y a pas d'expérience en la matière, nous devons défricher, inventer de nouvelles méthodes de travail », explique Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste.

Les parlementaires ne porteront pas de masques a priori. Les micros seront désinfectés. Il y aura plusieurs entrées afin que les députés se croisent le moins possible. « Si on respecte toutes ces règles, ce ne sera pas plus dangereux que d'aller acheter son pain », affirme-t-on du côté des LR.

Mais pour d'autres, comme l'Insoumis Éric Coquerel, ces mesures sont insuffisantes : « Je pense qu'il faut qu'il y ait des tests qui soient effectués. En tout cas, moi je n'irai pas si je ne suis pas testé, c'est évident. »

Éric Coquerel rappelle que beaucoup de parlementaires ont fait campagne pour les municipales. Et que rien qu'au sein de l'Assemblée, il y a 26 cas positifs. Une analyse que partage Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national. « La priorité est de ne pas recréer une espèce de foyer d'infections à l'Assemblée nationale, qui a un nombre en proportion plus élevé qu'en France de personnes contaminées. »

Une « union sacrée » ?


Toutes les réformes en cours sont suspendues. L'Assemblée n'examinera que les textes d'urgence pour faire face à l'épidémie.

Quant au fond, pour le député LR Damien Abad, patron des députés de droite, il va de soi qu'il faut soutenir le gouvernement, peu importe la couleur politique : « Le Premier ministre vient de décréter l'urgence sanitaire, et du côté des Républicains, nous le soutenons. Il est de notre devoir à l'Assemblée nationale de voter les mesures d'urgence à caractère sanitaire et économique. Il s'agit de sauver des vies et de sauver des emplois. Notre rôle ne sera pas d'être dans un jeu d'opposition et de majorité, il sera au contraire d'être rassemblé » et « d'accompagner le gouvernement ».

Et malgré la polémique Buzyn qui risque de se retrouver dans les échanges, on espère, sans surprise, chez le chef des députés de La République en Marche, Gilles Legendre, des débats apaisés au vu de la gravité de la situation, mais des débats qui auront leur place : « je ne sais pas si ce sont les propos d'Agnès Buzyn qui vont changer le climat ou provoquer des agitations. Après, il n'y a rien de choquant à ce que l'Assemblée nationale soit aussi la scène de positions nuancées, divergentes, ou de critiques. Après, c'est une question de mesures », car, poursuit-il, « les Français ne tolèreraient pas que nous nous perdions dans des disputes subalternes. »

RFI

 


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