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DRÉPANOCYTOSE: le Cerpad ambitionne d’être un centre de référence.

Lundi 28 Décembre 2015

Le Pr Ibrahima Diagne, coordonnateur du Centre de recherche et de prise en charge ambulatoire de la drépanocytose (Cerpad) affirme dans cet entretien que leur ambition est de faire de cette unité une référence en matière de recherche et de dépistage néonatal de cette maladie qui affecte un Sénégalais sur 10. Il révèle que 1700 enfants naissent, chaque année, au Sénégal avec cette maladie encore entourée de préjugés. D’où la nécessité d’encourager le dépistage néonatal de la drépanocytose.



Qu’est-ce qui justifie la création du Centre de recherche et de prise en charge ambulatoire de la drépanocytose (Cerpad) ? 


Le centre a été créé pour la mise en œuvre d’un projet de recherche opérationnelle sur le dépistage néonatal et la prise en charge précoce de la drépanocytose dans la ville de Saint-Louis. Cette maladie génétique est la plus fréquente dans le monde, plus particulièrement en Afrique noire où 10 à 40 % des personnes portent le gène avec au moins 200.000 naissances par an d’enfants atteints de la forme SS et apparentées. Par ailleurs, l’Oms considère que 50 % des enfants qui naissent avec cette maladie meurent avant l’âge de 5 ans à cause de l’absence d’une prise en charge appropriée. Par conséquent, la drépanocytose contribue significativement à la mortalité infanto-juvénile dont la réduction d’au moins de 2/3 est un des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).   


Dans notre pays, 1 personne sur 10, sans distinction d’ethnie, d’origine géographique  ou de classe sociale, porte le gène de la drépanocytose. La majorité ne l’a hérité que d’un des parents et ne présente aucun signe. Ce sont les porteurs du trait drépanocytaire, communément dit « AS ». Cependant, de leur union naissent les enfants porteurs de la drépanocytose maladie (forme SS) avec 25 % des risques à chaque grossesse. Ainsi,  environ 1.700 enfants naissent, chaque année, avec la drépanocytaire au Sénégal.  C’est pourquoi le pays s’est engagé dans la lutte contre la drépanocytose et a activement participé au plaidoyer qui a amené successivement l’Unesco, l’Union africaine, l’Assemblée mondiale de la santé, puis les Nations unies à voter une résolution reconnaissant cette maladie comme une priorité de santé publique entre 2006 et 2008.  La résolution des Nations unies votée en décembre 2008 recommande, entre autres stratégies, l’information et la sensibilisation des populations pour limiter le nombre de naissances d’enfants malades et le dépistage néonatal pour une prise en charge précoce de la maladie afin de diminuer sa morbidité et sa forte létalité, surtout dans la petite enfance. Le dépistage néonatal de la drépanocytose n’étant pas disponible au Sénégal, malgré le développement de centres de prise en charge de cette maladie depuis près de 30 ans, il nous est paru nécessaire, en tant que chercheur et point focal pour la lutte contre la drépanocytose au ministère de la Santé et de l’Action sociale, d’initier cette stratégie par un projet de recherche localisé dans le but de proposer des modalités de son implantation dans une large échelle dans notre pays.

A combien s’élève le financement de cette structure ?

Le Cerpad est une infrastructure de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, précisément de l’Ufr des Sciences de la santé. Le financement de ce projet à hauteur de 530.000 euros (environ 348 millions de FCfa) a été octroyé par la Fondation Pierre Fabre en 2011. Ce qui a permis de construire et d’équiper l’infrastructure qui doit l’abriter, puis d’assurer la prise en charge des enfants dépistés pendant 5 ans. Le Cerpad comporte un laboratoire permettant le diagnostic néonatal de la drépanocytose et d’autres maladies de l’hémoglobine et des espaces de soins ambulatoires (consultations, vaccinations, hospitalisation de jour) pour assurer le suivi des enfants ayant présenté une drépanocytose maladie révélée par ce dépistage.  Il dispose d’un personnel constitué de 2 biologistes (1 hématologiste et 1 biochimiste), 2 techniciens supérieurs en biologie, 2 techniciens en analyse de laboratoire, 2 pédiatres, 2 infirmières, 1 gestionnaire, 1 secrétaire et 4 aides au laboratoire et aux soins infirmiers) permettant de mener à bien les activités.

Quels sont les missions  du Cerpad ?
L’objectif général du Cerpad est de contribuer à la lutte contre la drépanocytose au Sénégal, principalement par la recherche-action, accessoirement par la recherche fondamentale. Les objectifs spécifiques immédiats sont relatifs au dépistage néonatal à Saint-Louis, qui consistent à dépister systématiquement la drépanocytose chez les nouveau-nés dans les maternités de la ville, à prendre en charge les enfants dépistés comme porteurs de la maladie drépanocytaire au Cerpad et, en cas de besoin, au service de pédiatrie du Centre hospitalier universitaire de Saint-Louis où nous avons également mis en place un suivi d’enfants drépanocytaires depuis février 2011. Il permet aussi d’analyser des données épidémiologiques, cliniques et socio-anthropologiques recueillies en collaboration avec d’autres équipes de recherche de l’Université Gaston Berger (Laboratoires Ufr des sciences appliquées et technologie, département de Sociologie de l’Ufr des sciences humaines), de proposer un modèle de dépistage néonatal et de prise en charge précoce de la maladie drépanocytaire adapté au système de santé publique du Sénégal.

Avez-vous des ambitions sous-régionales ? 
Le Cerpad a pour ambition de se positionner comme un centre de référence pour la recherche et la formation sur la drépanocytose et les maladies de l’hémoglobine, à vocation nationale et internationale, de servir de centre de référence pour le dépistage néonatal et d’autres problématiques liées à la lutte contre la drépanocytose au Sénégal, à l’image de ce que font les laboratoires des Ufr et les Facultés de Médecine des universités en France, au Brésil, aux Etats-Unis, etc.


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