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Grande Côte: 47 carcasses de tortues marines sur le sable !

Mercredi 13 Août 2014

Du 22 au 25 juillet, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN-Sénégal) et African Chelonian Institute (ACI) ont parcouru l'infinie plage de la Grande Côte sénégalaise pour y rechercher les victimes collatérales d'un bien réel écocide perpétré au large, à l'abri des regards: la mise à sac des eaux territoriales sénégalaises par les flottes anciennement et/ou nouvellement 'amies' du pays. Résultat d'un transect de 184 kilomètres entre Yoff/Thongor et Ndar/Sal Sal: outre les cadavres de cétacés, de poissons et d'oiseaux de plusieurs espèces, pas moins de 47 carcasses de tortues marines de quatre espèces ont été dénombrées. Il s'agissait de tortues vertes (chelonia mydas, green turtle), de tortues caouannes (caretta caretta, loggerhead turtle), de tortues luths (dermochelys coriacea, leatherback sea turtle) et de tortues olivâtres (lepidochelys olivacea, olive Ridley turtle); tous animaux inscrits à la Liste rouge des espèces en voie de disparition et rapportés à l'Annexe I-CITES de la Convention de Berne (pas de pêche/chasse/transport/commerce; cf. ci-dessous en rappel):

Tortue verte (chelonia mydas, green turtle), inscrite à la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées, dans la catégorie 'Endangered/En danger' (EN, 1986) [voir ICI sur Ornithondar et LA]. Espèce la plus fréquente dans les eaux sénégalaises et mauritaniennes, adultes et immatures. Cas de nidification régulière, en faible nombre.
Tortue caouanne (caretta caretta, loggerhead turtle), désormais inscrite à la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées, dans la catégorie 'Endangered/En danger' (EN, 1996) après avoir été dans la catégorie 'Vulnerable' (VU, 1986-1994). Pas rare dans les eaux mauritaniennes, adultes et immatures. Preuves de nidification en particulier sur le Banc d'Arguin. Très rare coté sénégalais.
Tortue olivâtre (lepidochelys olivacea, olive ridley turtle), inscrite à la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées, dans la catégorie 'Vulnerable' (VU, 2008) [voir ICI sur Ornithondar]. Rares adultes signalés en Mauritanie. Pontes récentes signalées au Sénégal sur la Langue de Barbarie.
Tortue luth (dermochelys coriacea, leatherback sea turtle), globalement inscrite à la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées, dans la catégorie 'Vulnerable' (VU) [voir ICI sur Ornithondar]. Individus erratiques venant des Caraïbes et des Guyanes. Nidification non confirmée en Mauritanie.
Tortue imbriquée (eretmochelys imbricata, hawksbill turtle, tortue à bec de faucon), inscrite à la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées, dans la catégorie 'Critically endangered/En danger critique d'extinction' (CR, 2008). Présence rare d'individus immatures.


Hécatombe indiscriminée en mer, comptabilité morbide à terre

Emmenée par Wim C. Mullié, l'équipée UICN/ACI* a tenté durant ces trois jours de dresser un tableau exhaustif des impitoyables dégâts collatéraux générés par la surpêche industrielle dans cette partie de l'Atlantique oriental. Constat définitivement alarmiste: nous assistons, impuissants, à une pêche indiscriminée qui s'apparente à un braconnage géant, une gabegie hors de tout entendement et, indirectement, à la disparition programmée des tortues marines et de plusieurs espèces de cétacés dans la région.

* Voir quelques photographies ICI sur African Chelonian Institute - Facebook
Lire: Etat de conservation des tortues marines en Afrique de l'ouest.pdf / par Mamadou Diallo & Justine Dossa, WWF Wampo et PRCM, 2012 11 (cf. jaquette ci-après)

Nota: ce n'est pas la première fois que des ONG font l'inventaire des échouages post-mortem, sur le littoral qui va de Dakar (au sud, Sénégal) à Nouadhibou (au nord, Mauritanie). Il y a tout juste dix ans (juin 2004), l'Oceanium d'Ali El Haïdar qui n'avait pas encore été ministre de l'Environnement (brièvement) puis de la Pêche (encore plus brièvement) avait accompagné deux comptages entre Dakar et Nouakchott, en compagnie de l'association Longitude 181 Nature (lire ICI). A la même époque, sous la houlette de l'UICN, plusieurs opérations de ce type avaient été financées pour évaluer ces échouages récurrents et étudier la mortalité des cétacés, singulièrement en mai et juin: le chiffre vertigineux de 100 à 200 cadavres de cétacés avait pu être rapporté [par exemple Bouju 2003] !

Plus récemment sur le littoral mauritanien, à l'occasion de trois transects entre novembre 2012 et mai 2013 c'est encore Wim C. Mullié qui a réalisé le dénombrement morbide de 26 cadavres de cétacés* (lire ICI), dont 10 étaient de marsouins communs (phocoena phocoena, harbour porpoise), une espèce peu fréquente dans cette partie de l'Atlantique, avec des populations fragmentées d'Agadir (Maroc) à Joal-Fadiouth (Sénégal).

Quant aux anonymes amoureux des bords de mer, même souillés et plastifiés, il est bien rare qu'ils n'y découvrent une ou plusieurs carcasses de gros poissons, de tortues (lire ICI et LA, ainsi que LA; voir photo ICI et ci-dessous), de dauphins (lire et voir ICI et LA, voir photo ICI), de globicéphales (voir ICI et en bas de notule), et même de baleine à bosse ! Ou, pire, les restes presque surnaturels d'un cétacé quasiment jamais observé en mer, le mésoplodon de Blainville (mesoplodon densirostris, lire et voir ICI) !

Source: Ornithondar


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