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LE NAIN BOITEUX (9)

Samedi 6 Avril 2013


Coumba resta longtemps dans la salle de bains. Elle prit tout son temps, se savonna onctueusement et laissa couler l’eau chaude de la douche sur son corps frissonnant pour mieux en savourer la suavité et sans doute aussi atténuer la gravité pesante de l’instant. Elle espérait que son « mari » boirait la tisane avant qu’elle ait fini et qu’elle le trouverait peut-même déjà dans les bras de Morphée, ce qui serait le plus souhaitable. Lorsqu’elle en terminé avec son bain, elle s’épongea tout le corps avec une serviette parfumée et enfila une magnifique chemise de nuit en soie que le nain avait commandé spécialement pour elle dans l’un des plus grands magasins de vêtements pour femme de Dakar. Puis elle donna un coup de peigne dans sa belle chevelure crépue, bouffante, et se regarda dans le miroir.

Elle se trouva belle et eut un sourire un peu triste. Elle ouvrit ensuite la porte de la salle de bains et, sous la lumière tamisée de l’abat-jour qui éclairait la chambre de sa lumière bleutée, elle retrouva son nain de mari qui, loin de s’être endormi, l’accueillit avec un large sourire. Elle vit alors qu’il avait bu tout le contenu de la tasse.

« Merci Coumba, ta tisane était vraiment savoureuse et m’a fait beaucoup de bien. C’est une bonne idée que tu as eue là. Et maintenant, assieds-toi et bois ta tasse avant qu’elle ne refroidisse… ». La voix du nain était rauque, un peu caverneuse et sans qu’elle sût au juste pourquoi, la jeune fille lui trouva quelque chose d’étrangement pathétique, presque d’émouvant. Elle prit donc place dans le moelleux fauteuil, en face de son «mari» et avec des gestes délicats souleva la tasse en porcelaine dont elle but à petits coups tout le contenu. *************************************************************************

Au beau milieu de la nuit, il devait alors être plus de deux heures du matin, plusieurs coups feutrés résonnèrent à la porte de la chambre à coucher, maintenant chambre conjugale, de Ndiaga Niaaw. Comme s’il s’y attendait, le nain se leva du fauteuil où il était tranquillement assis à regarder la télévision et, clopin-clopant, alla ouvrir. Il se retrouva alors nez à nez avec… Fadel, l’amant de Coumba Sakhanokho qui, certain que son stratagème avait réussi, était venu enlever sa Dulcinée. Quelle ne fut pas la surprise du jeune homme lorsque, le sourire aux lèvres, les bras largement ouverts et prêts à l’enlacer, il se trouva en face de lui, non pas la belle Coumba Sira, mais….NDIAGA NIAAW, le plus laid des nains de la terre !.... Se croyant la victime d’il ne savait quel terrifiant sortilège, Fadel resta debout sans bouger un long moment. Il était comme pétrifié de stupeur, incapable d’ouvrir la bouche ni d’esquisser le moindre geste. Malgré la fraîcheur ambiante, il s’était mis à transpirer de la tête aux pieds et avait subitement senti ses oreilles siffler. Ce fut la voix caverneuse de Ndiaga Niaaw qui le tira de son hébétude. « Eh bien jeune homme, que venez vous faire chez moi à pareille heure ?... » « Euh…Euh…C'est-à-dire que…C'est-à-dire que…que je… je voulais voir Coumba…Coumba… Sakha…Sakhanokho…ma…ma…fian…fiancée… » bégaya Fadel en claquant des dents… » « Comment ça votre fiancée ?!...Vous ne savez donc pas que Coumba Sakhanokho est mariée, qu’elle est ma femme depuis le jour d’aujourd’hui ?... » dit Ndiaga Niaaw sur un ton plus sévère mais toujours très calme… ( à suivre…)


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1.Posté par bulawayo le 07/04/2013 19:17 | Alerter
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Ndeysane Fadel! Tel est pris qui croyait prendre! Ah!Ah!Ah! Belle fable morale!