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Le désert mauritanien accueille de nouveau les touristes

Mercredi 7 Mars 2018

La destination Mauritanie, avec ses déserts, ses canyons, ergs, regs et autres falaises, est de retour. Et cette fois-ci, beaucoup espèrent pour de bon. Même si le pays n'a jamais été vraiment fermé officiellement aux voyageurs, les vols à destination d'Atar,"capitale" du tourisme mauritanien et porte d'entrée de la vallée de l'Adrar, avaient cessé en 2009. 

Deux ans plus tôt, en décembre 2007, quatre Français sont tués sur une route près d'Aleg à 250 km à l'est de la capitale Nouakchott.

Même s'il s'agit ici d'un crime crapuleux, ces assassinats marqueront par la même occasion la fin du rallye automobile Paris-Dakar dans sa version africaine. L'avènement du groupe terroriste Aqmi, ensuite, finira de tuer l'âge d'or du tourisme dans la région.

Chinghetti, samedi 24 février. Philippe Robert, directeur commercial en région parisienne est impatient de découvrir le désert de Mauritanie. 

"Comme chaque fois en cette période de l'année, nous cherchons avec ma femme le soleil mais surtout le dépaysement", nous confie le quinquagénaire. "Ça fait une dizaine d'années qu'on voulait aller en Mauritanie. On a été rassuré quand on a appris que le gouvernement mauritanien avait mis le paquet au niveau de la sécurité", continue Sylvie, sa femme, institutrice à Soisy-sous-Montmorency (95). 

Depuis le 24 décembre dernier, un vol charter est affrété chaque samedi depuis Paris à destination d'Atar par de nombreux tours opérateurs, spécialistes de la randonnée et de l'Afrique. 

"L'été dernier, quand le ministère des Affaires étrangères français a retiré la vallée de l'Adrar de la zone rouge, nous avons décidé de relancer nos circuits dans cette région, haut lieu pour les treks dans le désert", explique Kevin Girard, patron de Point Voyages, ravi de pouvoir de nouveau proposer cette destination. 

"Même si tous les vols n'étaient pas pleins, nous sommes satisfaits de ce premier galop d'essai. Nous sommes à demi surpris tellement l'attente était grande", s'enthousiasme-t-il.

"Pour ceux qui aiment randonner dans le désert, la Mauritanie est l'une des destination les plus intéressantes. Nous sommes seulement à quatre heures de Paris et les circuits présentent le meilleur rapport qualité-prix. La semaine ici est à un peu plus de 1000 euros. Il faut compter par exemple le double pour un séjour de huit jours dans le désert d'Oman", précise Kevin Girard. 

"J'ai été bluffé par les paysages. Ce n'est pas l'Afrique noire, ce n'est pas non plus le Maghreb", précise Philippe, encore grisé par "la diversité des paysages traversés." 

Son épouse, Sylvie partage son émerveillement. "J'ai bien aimé la partie volcanique et les falaises. Ça m'a rappelé le désert de Jordanie", raconte cette grande amatrice de voyages, fière d'avoir été au "bout de ce trek" où il fallait "marcher entre cinq et sept heures par jour, parfois sous un soleil de plomb".

Pendant une semaine, de Chinghetti à Atar, en passant par Zargat, les deux époux en ont pris plein les yeux. "Et nous nous sommes sentis en totale sécurité", affirme le couple. 

Savourant le traditionnel thé à la menthe préparé par les chameliers lors des arrivées au bivouac du soir, Sylvie sourit. "J'étais fatiguée en quittant Paris. Grâce à ce voyage, j'ai retrouvé une condition physique", embraie l'institutrice. "Si le physique suit, le moral suit". 

Et de terminer en chœur avec son mari, "un voyage d'une semaine comme celui-là permet de prendre du recul sur notre vie. Et en venant ici, on a l'impression de faire preuve de solidarité."

Cet afflux hebdomadaire de touristes français a fait revenir les travailleurs dans la région. Et réouvert toute une panoplie de métiers disparus, guides, cuisiniers, chameliers, depuis de nombreuses années ici. 

Comme Salem Bilal, 42 ans, marié et trois enfants, qui a aussitôt lâché son taxi à Nouakchott, la capitale mauritanienne, pour retrouver son emploi de guide.

"Je suis heureux de pouvoir retrouver mon vrai métier de cœur que j'ai commencé il y a près de vingt ans", lâche-t-il tout en préparant son fameux "pain de sable" dans les cendres encore ardentes du feu de camp. La saison s'achevant dans trois semaines, - après il fait trop chaud pour accueillir des randonneurs-, le guide a déjà hâte d'être à l'année prochaine.

"Nous allons à nouveau proposer la destination aux touristes français dans notre catalogue", acquiesce Kevin Girard. "Et ce dès les vacances de la Toussaint." 

Envoyé spécial: Nadir Dendoune
Le Courrier de l'Atlas


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