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Levée des sanctions par la MAURITANIE: L’espoir renait chez les pêcheurs de GUET NDAR

Mardi 24 Mai 2011

Levée des sanctions par la MAURITANIE: L’espoir renait chez les pêcheurs de GUET NDAR
Avec la levée de la suspension sur les accords de pêche par la Mauritanie, les pêcheurs Saint-louisiens ne cachent pas leur satisfaction. A Guet Ndar où cette activité a toujours été un facteur d’équilibre et d’harmonie sociale, la communauté des gens de mer appelle au respect strict et à une meilleure gestion de ces accords.

En cette matinée de samedi, le quai de pêche de Guet Ndar grouille de monde. Une ambiance incroyable y règne. Le thermomètre est très clément et le soleil resplendissant favorise une affluence bien fournie.

Dans cette atmosphère trépidante, la communauté des pêcheurs de ce vieux et populeux quartier y perpétue son mode de vie traditionnel basé sur une pêche artisanale et essentiellement côtière. Dans ces lieux, les pêcheurs qui sont directement engagés dans les activités de capture se comptent par centaines.

Et à ce nombre, il faut ajouter tous les emplois créés en amont et en aval de la pêche. Les secteurs de la transformation, du transport et plus encore de la distribution, engendrent une multitude d’emplois car, frais ou transformé, le poisson nécessite beaucoup de soins et d’emballages, et des moyens de transport efficaces.

Le décor, loin d’être moderne, est somptueux et les effluves de poisson taquine inlassablement les narines du visiteur qui s’aventure à cet endroit. Sous des tentes qui ne le sont que de nom, de nombreuses femmes s’affairent à préparer du poisson sur de vieilles planches de bois, polluant l’atmosphère avec cette fumée âcre qui s’échappe de leurs fourneaux. « Notre vie, c’est ici et nous ne pourrons jamais vivre loin de la mer », lance Ndèye Dièye, une transformatrice de poissons qui guette l’arrivée des pirogues. Non loin, une longue file de camions frigorifiques venus de Richard-Toll, Matam, Thiès, Dakar, Kaolack, Mali, et même de la Gambie attendent depuis des semaines leur tour pour effectuer leur chargement.

A intervalle régulier, des pêcheurs, habitués aux rudes conditions de travail, remettent leurs filets en état ou effectuent les travaux nécessaires au bon fonctionnement de leur matériel. L’ambiance atteint son paroxysme au moment du retour des pirogues, suivi du débarquement du poisson. Les prises sont vendues directement ou arrangées dans des caisses puis glacée, avant d’être expédiées dans les camions. Telle est la vie au quotidien du quai de pêche de Guet Ndar, qui ne désempli jamais.


Un respect strict des accords souhaité


Malgré la suspension des accords de pêche avec la Mauritanie survenue le 7 avril dernier, suite au non respect de certaines dispositions de cet accord par les pêcheurs Saint-Louisiens, l’activité de pêche n’est pas au point mort dans la Langue de Barbarie, même si certaines embarcations sont à quai. « Depuis un mois, il nous a été demandé de ne pas entrer dans les eaux mauritaniennes, nous vivons difficilement cette suspension parce que nos embarcations ne peuvent plus aller en Mauritanie, mais on ne croise pas les bras car il nous faut survivre », a confié Ousseynou Diagne, qui justifie sa présence au quai pour éviter le désœuvrement, mais aussi pour apporter un soutien à son frère. Mais, depuis cette suspension, qui a cloué au sol un certain nombre de pêcheurs, des démarches ont été engagées par les autorités sénégalaises pour régler la situation. Et cela a abouti à la levée de la suspension le mercredi 4 mai, à l’issue d’une visite en Mauritanie du ministre de l’Economie maritime, Khoureychi Thiam, accompagné des directeurs des pêches maritimes, de la protection et de la surveillance, des parlementaires et des professionnels du secteur. Et aujourd’hui, même si leur retour en mer n’est pas encore effectif, une bonne partie des pêcheurs de la Langue de Barbarie, notamment de Guet Ndar, a bien accueilli cette décrispation, qui, à leur avis, vient à son heure. Selon le secrétaire général du collectif des pêcheurs artisanaux du Sénégal, la suspension a été bien ressentie par les pêcheurs, qui ne vivent que de cette activité. « Les difficultés n’ont pas seulement été ressenties par les sennes tournantes, tout le monde en a pâti », a indiqué Sada Fall, qui a rappelé que l’importance de cet accord pour la pêche puisqu’établissant pour les pêcheurs de Saint-Louis les conditions dans lesquelles ils doivent exercer dans les eaux mauritaniennes. « On est très satisfaits et contents que la Mauritanie soit revenue à de meilleurs sentiments.


Preuve de responsabilité


Cette levée des sanctions va permettre aux pêcheurs de reprendre leur activité et de faire vivre leurs familles. Mais à l’avenir, il faut aussi qu’ils respectent les normes exigées par les mauritaniens et évitent de violer leurs eaux sans avoir de licences », a souligné M. Fall, qui a, par ailleurs, estimé que le nombre de licences accordées par la Mauritanie est infime par rapport au nombre de pêcheurs qui exercent dans la Langue de Barbarie. « Si on continue seulement à donner des licences à une partie de la pêche, en laissant en rade 2800 autres pêcheurs, ces derniers ne pourront pas croiser les bras sans partir en mer.

Le problème sera dur surtout pour les propriétaires de sennes tournantes, qui seront obligés de partager leurs prises avec leurs frères », a-t-il soutenu en souhaitant que des licences soient aussi délivrées à ceux qui pratiquent la pêche à la ligne et ceux disposant de filets dormants et dérivants. « Nous souhaitons vraiment que l’Etat négocie avec la Mauritanie pour que ce problème soit réglé pour toujours et que tout le monde ait sa licence de pêche », a indiqué Sada Fall qui a, en outre, lancé un appel au président de la République pour que les pirogues arraisonnées depuis cinq ans entre Ndiago et Sam, soient restituées à leurs propriétaires. La plupart des pêcheurs a approuvé cette levée de la suspension. Yam Dièye, qui dispose d’une licence de pêche, a salué les efforts des autorités sénégalaises qui ont facilité cette levée de la suspension. Il a souhaité l’effectivité de la reprise de l’activité et a invité l’ensemble des pêcheurs à faire preuve de responsabilité en appliquant correctement les protocoles signés dans le cadre de la sauvegarde des intérêts respectifs du Sénégal et de la Mauritanie.

Khalifa Gaye, Yatma Seck et beaucoup d’autres pêcheurs encore qui ne vivent que de cette activité, ont abondé dans le même sens. Pour eux, les milliers d’emplois que génère la pêche sont la preuve que le secteur mérite l’attention toute particulière des autorités et que les pêcheurs doivent eux aussi jouer leur partition pour la bonne marche du secteur.

Reportage de Samba Oumar FALL


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