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Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal : Réviser les textes pour consolider les acquis

Samedi 16 Décembre 2017

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal veut écrire une nouvelle page plus glorieuse de son histoire. Celle-ci passe par son adaptation « à son contexte et ses évolutions, mais aussi pour faire face aux défis qui se profilent » pour optimiser l’atteinte des objectifs de développement intégré du bassin du fleuve Sénégal, a déclaré, hier, le Haut Commissaire de l’Omvs, Hamed Diané Séméga.


 Il s’exprimait à l’ouverture de la 70e session ordinaire du conseil des ministres de l’organisation. « L’ouverture concomitante de nombreux chantiers et la nécessité de consolider les acquis et le capital d’expérience dans le domaine des aménagements fluviaux à objectifs multiples placent encore davantage notre organisation devant un impératif de modernisation et de restructuration fonctionnelle », a-t-il estimé. Ainsi, le bassin du fleuve Sénégal pourra mieux assurer sa fonction d’instrument de développement et d’intégration.

Une modernisation voulue par les chefs d’Etat, a renchéri Cheick Taliby Sylla, ministre de l’Energie et de l’Hydraulique de la République de Guinée par ailleurs président en exercice du Conseil des ministres de l’Omvs. Il note que celle-ci passe, entre autres, par le toilettage des textes qui régissent l’organisation en vue d’en assurer une meilleure gouvernance. « La gestion partagée suppose l’utilisation d’outils scientifiques et techniques, d’un cadre juridique de qualité et d’une transparence qui garantit l’équité. C’est dire l’importance d’actualiser la clé de répartition des coûts et charges. De 1984 à nos jours, nous fonctionnons avec une clé faite pour trois Etats alors que nous sommes dorénavant quatre », a-t-il observé. Cheick Taliby Sylla estime qu’il est urgent de diligenter ce dossier. « Un modèle actuel, bâti sur des bases scientifiques et conforme à la réalité, est nécessaire pour rassurer nos partenaires techniques et financiers. C’est un gage de crédibilité pour l’Omvs », a-t-il affirmé, soulignant que deux nouvelles sociétés ont été créées en 2011 (Sogenav) et 2016 (Sogeoh) après la réforme institutionnelle de 2010.
Le président en exercice du Conseil des ministres de l’Omvs a salué les efforts du Haut-commissariat pour l’actualisation de différents documents stratégiques dont l’analyse diagnostique transfrontalière, le Plan d’action stratégique, le Plan d’action pour l’amélioration des cultures irriguées et, bientôt, le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux.


Hamed Diané Séméga a précisé que deux études conduites dans ce cadre par le Haut-commissariat sont en voie de finalisation. L’une porte sur la relecture des textes organisant son fonctionnement et l’autre est relative à la revue institutionnelle du Système Omvs à laquelle a été combinée l’étude sur le financement dudit système.
« Il est attendu de l’étude sur la relecture de doter le Haut-commissariat de nouveaux textes à même de lui permettre de pouvoir fonctionner normalement et de n’être pas dépassé par les réalités du moment. De même, la double étude sur la revue institutionnelle et le financement s’inscrit dans une logique d’harmonisation et de cohérence pour une meilleure gouvernance du Système Omvs. D’autre part, elle vise à garantir la durabilité du financement du fonctionnement du Système Omvs tout en réduisant le poids des contributions des Etats membres aux budgets de fonctionnement et d’investissement des structures du Système », a-t-il expliqué.


« En un mot, il s’agit de revoir et de repenser nos modes de gouvernance et de gestion afin de faire de l’Omvs une organisation modernisée, renforcée et mieux harmonisée », a ajouté M. Séméga. Selon lui, une telle ambition exige « davantage d’effort et de persévérance ainsi que le nécessaire changement de certaines habitudes car l’impératif de réussite nous impose un changement de mentalité afin d’être à la hauteur de cette mission si noble ».
Changement climatique : adopter le mode de gestion des eaux « le plus précautionneux »

 
Hamed Diané Séméga estime également que l’Omvs doit s’adapter au changement climatique. « Si nous partons du postulat que le bassin du fleuve est soumis à des modifications importantes de son environnement, nous devons, par conséquent, tenir compte de la perspective plus globale qui prend en compte le facteur du changement climatique », affirme-t-il. Le Haut Commissaire de l’Omvs soutient que la baisse substantielle du débit du fleuve impose d’adopter « le mode de gestion des eaux le plus précautionneux et le plus équilibré possible pour la satisfaction des différents besoins et usages ». « Il nous importe alors de veiller, plus que jamais, à améliorer notre gouvernance de l’eau et notre gestion des ressources en eau en tirant le meilleur profit des outils de suivi et de planification à notre disposition », dit-il, soulignant que les conditions climatiques qui connaissent, ces dernières années, une péjoration qui se ressent dans le bassin du fleuve, particulièrement en l’état actuel de sécheresse sévère consécutive à une saison pluviométrique des plus faibles », a encore dit M. Séméga.

 
Des résultats appréciables en 45 ans d’existence

Le 11 mars 2017, l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (Omvs) a bouclé ses 45 ans au cours desquels les chefs d’Etat successifs des quatre pays - trois au départ - ont fait montre d’une volonté politique de cheminer ensemble dans un esprit de solidarité et de consensus. Aujourd’hui, les résultats sont appréciables : de bons textes, des réalisations tangibles, une organisation réputée et respectée dans le monde. « Bien du chemin aura été parcouru depuis la date de création de notre organisation, le 11 mars 1972, à Nouakchott. Bien des acquis auront aussi été concrétisés à la faveur de l’ambition sans cesse renouvelée de ses dirigeants successifs », a dit Hamed Diané Séméga. « Sans nous reposer sur nos lauriers, nous sommes en droit de dire que l’effort de maîtrise de l’eau du bassin du fleuve Sénégal comme principale stratégie aura donné des résultats probants. En l’occurrence, la construction des barrages de Diama, de Manantali et de Félou et des autres ouvrages structurants garantissent aujourd’hui la disponibilité de l’eau et le développement des usages de l’eau pour l’agriculture irriguée, la production d’énergie hydroélectrique, l’accès à l’eau potable et à la santé, la préservation des écosystèmes et la navigation pérenne sur le fleuve », s’est-il félicité.
 

Il a annoncé que d’autres acquis s’ajouteront, très bientôt, aux importantes réalisations déjà enregistrées. Par exemple, pour le volet navigation, un programme phare qui donne à l’Omvs sa vocation de vecteur d’intégration, il a indiqué qu’un bateau est arrivé à Ambidédi, à 6 kilomètres du quai. « Ce test de navigabilité, conduit avec panache par la Sogenav, a rallumé l’espoir des populations riveraines de voir se concrétiser très prochainement la navigation de Saint-Louis à Ambidédi », a-t-il déclaré. Le Haut Commissaire de l’Omvs estime que l’autre défi de taille à relever concerne la réalisation du barrage de Koukoutamba. Selon lui, ce projet scellera l’ancrage de la République de Guinée dans le tissu infrastructurel de l’organisation.
 

« Ce projet structurant majeur sera mis sur les rails avec l’achèvement du processus de sélection du constructeur et la mobilisation du financement dans les meilleurs délais », a assuré M. Séméga. Idem pour le barrage de Gourbassi qui, souligne le Haut Commissaire, est le maillon central manquant de la chaine infrastructurelle de l’organisation. « Notre ambition est de réaliser cet ouvrage régulateur majeur au cours de ce mandat. Nul doute que la concrétisation de cet important projet et des autres chantiers de notre organisation impactera positivement les conditions de vie de nos populations et le développement de l’activité économique dans nos pays », a-t-il estimé.


Par Mamadou GUEYE
LESOLEIL
 


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