Connectez-vous
NDARINFO.COM
NDARINFO.COM NDARINFO.COM
NDARINFO.COM
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte

PORTRAIT - Mously Diaw, meilleure élève des premières du concours général.

Vendredi 1 Août 2014

Lauréate du Concours général avec deux distinctions qui font d’elle la meilleure élève des classes de Première, Mously Dior Diaw est de nature timide et réservée. Loin de l’ébranler, ce titre honorifique est une source de motivation pour cette adolescente de 16 ans.



Mously Dior Diaw est visiblement timide. Ce trait de caractère semble lui coller à la peau. Malgré nos multiples tentatives de l’extirper de son cocon par des questions taquines, elle ne s’en départit pas. Le regard fixé au sol, elle écoute les questions, lève les yeux et suspend son regard au coin d’un plafond. Quelques instants de silence. Puis elle livre la réponse avec un flegme qui reflète sa sincérité. Ce tempérament, même sa maman ne se l’explique pas. « Depuis sa tendre enfance, elle a toujours été comme ça. Timide ou réservée, je ne peux même pas la qualifier. En tout cas, elle est calme de nature. D’ailleurs, je pense qu’elle fait beaucoup d’efforts pour parler », confie Mme Diaw.

La tête sur les épaules

Le surlendemain de la cérémonie de remise des prix du Concours général. On retrouve la meilleure élève des classes de Première chez-elle, à Grand Yoff. Mously Dior Diaw nous accueille à la porte. L’habillement est à l’image de la personne : simple. Haut de couleur rose sur un jean bleu, mèche en queue de cheval. C’est tout. De près, elle est plus grande que l’image qu’elle avait renvoyée lors de la remise des prix au Grand théâtre.

A l’intérieur de ce grand immeuble cossu règne un calme olympien. Les premiers signes de vie se trouvent au premier palier où, dans le salon, la maîtresse de maison et les autres membres de la famille sont devant le petit écran. Malgré l’exposition médiatique et les nombreux appels et sms de félicitations qu’elle a reçus, la meilleure élève des classes de Première de cette année ne perd pas le nord. Mously a les pieds sur terre et la tête sur les épaules. Pour elle, il n’y a pas de quoi avoir la grosse tête, elle a d’autres défis à relever. « Cela n’a pas été facile d’avoir été au devant de la scène, mais je ne vais pas dormir sur mes lauriers, parce que je sais que d’autres défis m’attendent », dit-elle d’une voix résolue. Sa maman renchérit : « On prend ce qui lui arrive avec sérénité, parce que comme elle l’a si bien dit, il y a beaucoup de choses qui l’attendent. Après cela, il faut tourner la page et regarder devant, car il y a le baccalauréat l’année prochaine ».

Pourtant, à la place de Mously, certains auraient pu être gagnés par la suffisance et de la vanité. Car elle a non seulement décroché deux distinctions (1er prix en Histoire et 1er accessit en Anglais), mais aussi eu l’honneur d’avoir posé le premier acte qui a lancé le début de la cérémonie de remise des prix du Concours général 2014 : celui de remettre les écharpes d’honneur au chef de l’Etat et à la marraine de l’édition, Marie Thérèse Basse.

Un an auparavant, c’est une autre lauréate, Sokhna Diarra Mbacké du lycée Thierno Seydou Nourou Tall, qui avait eu cet honneur et cela avait marqué Mously. « A l’époque, quand j’ai vu cette fille remettre l’écharpe au président de la République, j’étais remplie d’admiration. Etre à sa place un an plus tard, c’est un honneur. Et voir tous ces lauréats comblés a été une source de motivation pour moi. Je voulais avoir les mêmes distinctions qu’eux », dit-elle.

S’il y a une personne que les résultats de Mously ne surprend guère, c’est bien sa maman, même si elle s’attendait à ce que sa famille rafle la mise dans les matières scientifiques, plutôt que celles littéraires. Il faut le souligner, pour une élève de S1 dont les matières dominantes sont les mathématiques et les sciences physiques, Mously excelle dans les disciplines littéraires, qui lui ont d’ailleurs valu des lauriers. Mais cette fille âgée d’un plus de 16 ans ne privilégie pas une discipline au détriment d’une autre. Pour elle, « il ne faut négliger aucune matière à l’école ».

14,95, sa plus faible moyenne

Même en éducation physique et sportive, Mously est une très bonne élève. D’ailleurs, sa maman n’était pas contente lorsqu’elle n’a pas voulu participer aux épreuves sportives du Concours général et pour cause : « depuis la classe de 6ème, elle est toujours première de sa classe dans cette matière », confie Mme Diaw. En plus d’avoir une tête bien faite, cette fille est une passionnée de sport, surtout de karaté et de taekwondo. Née le 7 janvier 1998 à Dieuppeul-Derklé, Mously Dior Diaw a fait ses premiers pas à l’école la Maison des anges de Sicap Amitié 2. Toujours parmi les deux premiers de la classe, elle a été confrontée au collège, selon ses propres dires, à une concurrence assez rude. Il ne pouvait pas en être autrement lorsque l’on fréquente un établissement d’excellence comme la Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée. Sa plus faible moyenne est 14,95/20, mais elle ne s’en satisfait pas pour autant. A partir de la classe de 4ème, elle décide de redoubler d’effort, car ayant pris conscience qu’elle ne devait pas « se laisser faire ». Le résultat est là.

Elle ne fréquente pas les boîtes de nuit. L’éducation stricte qu’elle a reçue de ses parents l’en empêche. Mously « ne voit pas une autre occupation autre que les études ». Ses amies, ce sont ses camarades de classe. Même pas un pot pour fêter le titre de meilleur élève des classes de Première ? « Il ne sert à rien de le fêter en grandes pompes. Elle a la chance de vivre dans de bonnes conditions. Elle est bien encadrée. Il y a une bonne ambiance familiale et si elle veut aller voir ses copines, on l’autorise. Seulement, on ne veut pas trop de fréquentation », souligne sa maman.

Le chemin menant vers une classe préparatoire, en vue d’intégrer une école d’ingénierie, est balisé. Entre ses bons résultats à l’école et le bon encadrement familial nul ne doute qu’elle a toutes les cartes en main pour devenir ingénieur en électronique, son vœu le plus cher.

Elhadji Ibrahima THIAM


source: Le Soleil