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Réalité et perception: La jeunesse sénégalaise exposée à la trilogie fatale : tabac, drogue, alcool (1ère partie)

Samedi 26 Mai 2012

Des actions de sensibilisations s'imposent face à des menaces non- négligeables qui pèsent sur la jeunesse de notre pays.


Le tabac abat les jeunes ... La drogue ronge la jeunesse...L’alcool rend impudiques les jeunes

Réalité et perception: La jeunesse sénégalaise exposée à la trilogie fatale : tabac, drogue, alcool (1ère partie)
Que d’articles consacrés à la situation politique nationale et internationale ! Pourquoi ne pas s’intéresser à certaines réalités sociétales ? Il ne restait plus qu’une telle interpellation pour que nous décidassions de consacrer d’autres papiers sur des phénomènes à non négligeables. Entre la réalité et la perception, il y a un océan de confusions. La présente étude est consacrée à une analyse de pratiques qui constituent de réels problèmes de santé publique au Sénégal. De tels problèmes impactent négativement sur la croissance et le rendement d’une classe d’âge particulièrement vulnérable : les jeunes et les moins jeunes, à titre d’exemple. Notre réflexion porte sur la trilogie fatale constituée du tabac, de la drogue et de l’alcool.

Le tabac abat les jeunes :

Il serait prétentieux pour nous de mener une étude scientifique sur la question. Au demeurant, nous tenons à souligner que nous ne nous ne limiterons qu’aux informations fournies et réformes salutaires en vigueur ailleurs. C’est comme si nous ne nous souciions pas de notre santé ou quelle importait peu tellement les agressions se font de toutes parts. Si ce ne sont pas des panneaux publicitaires géants, ce sont des actes de sponsoring lors des manifestations sportives ou tout simplement des propositions gratuites de cigarettes devant certaines boutiques en période de promotion.

En dépit des statistiques brandies par les associations de lutte contre le tabac ; l’industrie du tabac se fait des milliards, en sommes sonnantes et trébuchantes, au prix fort de la santé et de l’espérance de vie des fumeurs. Paradoxalement l’avertissement mis en bonne ou mauvaise place, sur le paquet des cigarettes, est juste une tentative pour les industriels de ce secteur de se faire bonne conscience, si ce n’est de se conformer aux règles protocolaires.

Les chiffres font froid dans le dos ; le tabac est responsable de plusieurs maladies : cancer des poumons, du foie ; impuissance etc. En effet, bon nombre de personnes chères, ont été arrachés à notre affection du fait d’abus des cigarettes. N’empêche certains fumeurs pour frimer tiennent fièrement leurs paquets de cigarettes à la main.

Au Sénégal, certains cliches font que des jeunes vulnérables et en mal de modèles, s’adonnent au tabac pour affirmer leur personnalité. Oubliant par là, qu’ils prennent leurs désirs pour des réalités. Un complexe justifierait que dans certains milieux mondains, pour être considéré comme tendance, il faudrait fumer. Au cas échéant, les jeunes filles rivalisent avec les garçons, bizarrement.

La lute contre le tabac ne doit pas être laissée à la charge exclusive des associations spécialisées. Elle devrait être l’affaire de tous car les fumeurs passifs sont tout aussi exposés. Les réclames du genre : le droit de fumer ne vous donne pas le droit d’enfumer les autres ont comme réplique ,de la part du fumeur fautif un simple pardon. Au moment où, le mal aura, déjà, été fait.

Un contre-exemple à bannir des habitudes locales consiste à envoyer l’enfant à la boutique, pour l’achat de cigarettes. Combien sommes-nous, alors jeunes, à avoir mimé les actions des fumeurs une fois la cigarette entre les doigts ?

Étant donné que la santé n’a pas de prix, ne gagnerait-on pas à mettre en pratique des mesures dissuasives pour limiter les dégâts ? Face aux milliards des multinationales nos décideurs ne pipent mots alors que nos autorités coutumières et religieuses tardent à s’approprier le combat, du moins timidement. Il n’y a pas que le tabac qui fait des ravages ; la drogue n’est pas en reste.

La drogue ronge la jeunesse :

Notre sous-région est l’une des plaques tournantes de la drogue en provenance d’Amérique latine. Malgré tout, nous continuons à ne pas nous sentir concernés, laissant ainsi le combat a quelques privilégiés. La drogue ne frappe pas seulement à nos portes. Elle est déjà là. Il y a quelques décennies certains quartiers avaient une mauvaise réputation, eu égard au deal des drogues qui y était florissant. Mais depuis peu, le mal est même présent dans les nouveaux quartiers.

Les cas de caïds arrêtés par les autorités telles que la police, la douane ou la gendarmerie alimentent les journaux dans les rubriques faits divers. Les drogues en question vont du chanvre indien (plus que jamais accessible, malheureusement banalisé par certains) aux drogues dures : cocaïne, héroïne… Le cas des trafics de drogue national ou international ou même la consommation inscrit aux rôles sont nombreux. Un bilan s’impose pour voir si la loi Abdou Latif Gueye contre la drogue est salutaire ou pas comme l’a, du reste, souligné le Ministre de la Justice.

Le malaise est profond. Le nombre de jeunes, ayant eu un avenir prometteur avant de sombrer dans la drogue, augmente considérablement. Les plus chanceux suivent des cures de désintoxication alors que les moins chanceux croupissent en prison ou sont devenus fous.

La drogue a fini de s’installer elle a tissé son réseau dans notre société. Son commerce lucratif incite certains à s’y adonner malgré les risques à prendre. Cette drogue gangrène notre économie nationale car l’argent récolté à travers ce commerce illicite est réinjecté dans les circuits via le blanchiment d’argent.

La drogue constitue un mal des temps modernes d’où ce débat qui n’a pas de chance de prospérer en Afrique à propos de sa probable législation (ne serait-ce que pour le chanvre indien).

L’alcool rend impudiques les jeunes :

Le Sénégal est un pays où plus de 90% de la population est musulmane. Rien d’officiel jusque là. Une chose est sûre, plus de la majorité de la population nationale est de confession musulmane. Paradoxalement le commerce lié à l’alcool est prospère. Les bars clandestins ou officiels et les coins faussement appelés « alimentation générale », « alim. » et qui renvoient à la vente d’alcool pullulent comme des champignons. La consommation d’alcool est banalisée malgré l’interdiction faite par l’islam.

Un célèbre rappeur, de son nom d’artiste, Gun Man XUMAN, pour ne pas le nommer, disait, dans une de ses chansons-cultes s’il fallait porter un nom à consonance chrétienne pour se payer une bouteille d’alcool, beaucoup de musulmans se prénommeraient Yvon Roger ou Pierre.

La modernité aidant, certains milieux l’exigeant : bar, hôtel, club etc., il n y a, décidément (selon certains musulmans dits modernes ou non pratiquants) aucun mal à boire. Certains magasins où on vend de l’alcool sont détenus par des musulmans qui bravent l’interdit religieux.

Pour la petite histoire un passage, après une soirée dansante, au détour d’un célèbre restaurant aura permis à un ami de nous présenter à ses camarades consommateurs d‘alcool. Pour cela, il insistait sur le fait que nous ne fumions pas et ne buvions pas. Malaise lui en a pris car nous n’avions pas raté l’occasion pour lever cette équivoque puisque prendre de la boisson sucrée : sprite, coca cola, Fanta etc., c’est aussi boire.

Les boissons alcool, mises en sachets ou du type cannettes, se vendent comme des petits pains. Si ce n’étaient que des adultes qui consommaient l’alcool, le problème serait moindre car ceci présumerait qu’ils le prennent en toute responsabilité comme le souligne, du reste, le sponsor leader de la ligue des champions Heineken. Cependant des adolescents et même des chauffeurs de taxi, des conducteurs de charrettes et autres clients se permettent d’acheter ces boissons et même de reprendre leurs activités après achat. Comme si cela ne suffisait pas, nous constatons la mise en vente sur le marché de bouteilles d’alcool à bon prix et de très mauvaise qualité moyennant minimum 200F CFA.

La santé, la liberté en somme la vie n’a pas de prix. Notre continent brille par une absence de réglementation et de politique rassurante sur le plan sanitaire. L’usage incontrôlé du tabac, de la drogue et de l’alcool impacte considérablement sur le développement du continent. La vulnérabilité consécutive à la pauvreté n’y serait pas étrangère.

Qu’on se le tienne pour dit ; pour être tendance ou au diapason on n’a pas besoin de fumer encore moins de consommer de la drogue ou de boire de l’alcool. Une hygiène de vie est fondamentale au prolongement de l’espérance de vie.

M. DIALLO IBNOU

Doctorant ès Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne

Professeur de Lettres Modernes (ibndiallo@gmail.com)

Blog : ibnoze.seneweb.com



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