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SOCIETE: Il y a d'autres candidats dont deux femmes prêts à s'immoler

Samedi 19 Février 2011

SOCIETE: Il y a d'autres candidats dont deux femmes prêts à s'immoler
Omar Bocoum n’est pas le seul à vouloir se tuer par le feu. D’autres anciens militaires et invalides de guerre sont aussi candidats à l’immolation et ne vont pas tarder à entrer en action. Parmi eux, il y a deux femmes. Au chevet de leurs camarades, ils n’ont pas caché leur amertume encore moins leurs intentions macabres.

Juste après avoir entendu les témoins, nous nous sommes rendus à l’hôpital Principal de Dakar, situé à quelques encablures du Palais pour nous renseigner sur l’état du brûlé. Même là, les entrées sont filtrées. Il faut être malade, ou venir rendre visite à un malade pour y accéder. Aucune information ne doit y être distillée. Mais tout à coup, un groupe de personnes sort de l’hôpital en parlant de l’individu et de l’injustice qu’ils subissent depuis quelques années. Facile alors de deviner qu’ils venaient pour Omar Bocoum, il fallait les suivre et les prendre en aparté pour avoir des informations sur ce qui s’était réellement passé. Et c’est avec joie qu’ils ont expliqué leur lien avec Omar Bocoum et ce qui l’avait poussé à faire cet acte incompréhensible. En effet ce groupe de personnes fait partie de l’association National des invalides et veuves militaires du Sénégal. Ils étaient venus au chevet de leur compagnon. Difficile de s’entendre, chacun voulait prendre la parole et expliquer. Ils n’ont pas pu voir leur compagnon parce qu’il est en réanimation, en salle d’urgence.

En outre, ils expliquent que Omar Bocoum leur avait dit, au sortir d’une réunion qu’il allait s’immoler. Pourquoi ? Parce que tout simplement, depuis des années l’Etat du Sénégal payent aux militaires invalides et aux veuves de militaires décédés sur le front, une pension dérisoire allant de 10 000 à 40 000 de francs FCFA. Et avec cette somme dérisoire, ces derniers n’arrivent pas à survivre. « Nous n’arrivons plus à payer notre loyer, ni a assurer l’éducation de nos enfants» explique Coly Faye avec colère. Selon lui toujours, « 40 militaires invalides faisant partis de l’association sont morts dans des souffrances atroces, car n’ayant pas les moyens de se soigner et de survivre ». L’association compte actuellement plus de 6000 membres et augmente de jour en jour du fait de la situation en Casamance.

Très remonté contre le gouvernement, surtout le président de la République, son Premier ministre et le ministre des finances qui disent-ils sont des juristes de formation, l’association compte amplifier le mouvement. Une marche était déjà planifiée avant l’évènement d’aujourd’hui, mais d’après Coly Faye, «c’est le grand khalife de Touba, qui nous a demandé de ne rien faire car il allait prendre la situation en main». C’est ainsi que la marche a été annulée. A la suite de cette annulation, Omar Bocoum est allé s’immoler. Cette situation semble avoir changé la donne, les membres de l’association ne comptent plus attendre, une dizaine d’entre eux est prête à suivre la voie tracée par leur camarade Omar Bocoum. « Il y en a qui ont avec eux leurs bouteilles d’essence et leurs allumettes prêts à s’immoler » nous dit Coly Faye avec un sérieux inquiétant.

Avant de quitter les membres de l’association, un groupe des veuves attire notre attention. On s’approche d’elles et celle qui attire plus les regards est Adama Goudiaby. Cette femme veuve d’un militaire décédé en guerre est amputée d’une main. C’est en Casamance qu’elle a reçu une balle près de l’épaule. En ce jour mémorable qui restera à jamais graver dans sa mémoire, elle a non seulement perdu un bras, mais aussi son fils. C’est par la suite qu’elle perd son mari. Le destin semble s’acharner contre elle, mais malgré cette douleur enfouie au plus profond de son être, malgré sa petite taille, elle est prête à se battre aux côtés de ses camarades pour que justice soit faite. Aussi nous révèle- t-elle, «parmi le groupe qui veut s’immoler, se trouve deux femmes».

Pressafrik


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