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Samuel, vous êtes descendu trop bas !

Mardi 30 Avril 2019

C’est avec stupéfaction que j’ai lu votre contribution parue sur Seneweb. Samuel, je vous rappelle que la bassesse est le vice des petites âmes. Vous êtes descendu trop bas.


Samuel, vous êtes descendu trop bas !
Une opposition est souvent définie comme des partis politiques qui n’appartiennent pas à la majorité parlementaire. Elle a plusieurs fonctions dont la plus importante est le contre-pouvoir, elle empêche la majorité de faire ce qu’elle veut. Elle joue aussi le rôle de pluralisme politique, faisant de toute nation qui ne l’a pas, une dictature. S’attaquer à cette opposition sous forme de lettre n’a aucune utilité, surtout durant ces périodes post-électorales. C’est le moment de rassembler tous les camps pour une stabilité dont notre pays a besoin. Je ne juge pas, mais je ne fais qu’évaluer ce qui t’a été confié et laisses moi rappeler qu’évaluation n’est pas disqualification.


Et si on parlait de la crise énergétique que votre gouvernement et vous en tant que Directeur de la SENELEC avait causée ?  Vous avez ralenti la croissance économique du pays, augmenté la pauvreté, élevé le taux de chômage, tout cela à cause de votre amateurisme et de votre avidité. Pendant que les élections législatives et présidentielles étaient à l’horizon, c’était le moment pour vous, d’essayer de contrôler cette fameuse crise de l’énergie et il était impératif que la crise soit sous contrôle dans le dernier trimestre de 2006 pour que cela ne représente pas une tache noire sur votre campagne électorale. Il a fallu que le président Wade donne le dossier à son Premier ministre de l’époque, Macky Sall, pour un éventuel rétablissement d’un fonds d’urgence. Hélas, ce fonds d’urgence ne verra pas le jour malgré cette réunion interministérielle par peur de fâcher l’électorat. Il fallait laisser les vrais prix s’afficher et non les masquer. Tous les pays qui se respectent ont des économistes qui peuvent prévoir la flambée du prix du pétrole brut, et mettre une stratégie en place. Quelle était votre stratégie ?


Le problème est que vous êtes tellement dans la politique que vous oubliez les notions de base de l’économie. Vous voulez tellement plaire à l’électorat que vous subventionnez tout, n’importe quand, et n’importe comment. C’était finalement le moment de prendre des mesures difficiles qui pourraient régler la crise. Le seul problème est que nous étions au milieu de la saison électorale. Pour faire face aux charges internes et surtout pour pouvoir payer les fournisseurs, il fallait augmenter le prix du kilowatt/heure d’au moins 20 %, ce que votre gouvernement savait bien avant, car tout le monde savait que la crise était imminente, comme elle l’est d’ailleurs en ce moment et j’espère que l’actuel chef de l’état qui était Premier ministre à l’époque, ne se fera pas surprendre cette fois. Sachant que la seule raffinerie du Sénégal n’était plus opérationnelle depuis avril 2006, il a fallu que Total redémarre son importation de fuel lourd à hauteur de 15 000 tonnes pour que nous puissions avoir le peu de courant que nous avions eu. Il faut comprendre l’actuel président, s’il a été obligé d’octroyer les contrats pétroliers à Total. Ce fonds d’urgence pour le carburant, qui a été abandonné en 1998 sous le président Diouf, conformément à l’initiative de la libéralisation du secteur de l’énergie menée par la Banque mondiale, devait revoir le jour bien avant la crise. En tant que pays qui se respecte, on a encore dû quémander auprès de nos amis et l’Iran nous a fourni du pétrole que nous avons dû échanger avec Total, car on n’était pas en mesure de transformer ce pétrole. 


Sachant que la SENELEC consomme plus de 700 000 tonnes de carburant par an à l’époque, et que notre chère compagnie, la SAR, avait décidé de fournir que 25 %, il fallait chercher d’autres marchés et non attendre jusqu’à être devant les faits accomplis. Et pourtant, la SAR a accepté de fournir toute la quasi-totalité de la demande quand Total et SHELL ont refusé de nous fournir du pétrole pour non-paiement. Vous avez frappé à toute les portes pour recevoir le financement pour la centrale de Kounoune, mais malheureusement, vous vous êtes levés très tard, et même si les fonds étaient disponibles, la centrale ne serait pas opérationnelle à temps. Le problème est le fait que nous avons refusé une révolution technologique. Comment se fait-il que la SAR ne puisse affiner que le pétrole brut du Nigeria, qui d’ailleurs est plus cher ? Pendant ce temps, la Côte d'Ivoire et le Ghana disposaient déjà ces technologies chez eux. J’oublie que c’est l’époque où le président Wade voulait son fameux monument de la Renaissance Africaine. Comme nous sommes un pays quémandeur, il fallait s’attendre à ce que les donateurs viennent nous rendre visite. Cette crise a affecté notre croissance en 2006 à cause de l’amateurisme et des dépenses somptuaires. Ils ont sermonné le Sénégal, et ils ont même dit que le financement de l’usine de Kounoune manquait de transparence. Où est passé cet argent ? J’oublie que le président Wade voulait créer des milliardaires.


Pourtant, Samuel, vous avez été alerté par la Banque mondiale. Ils ont voulu aider le Sénégal dans la modernisation du service public, mais vous retardiez toujours les opérations. Le Sénégal a sollicité un prêt auprès de la Banque mondiale pour la réalisation de la centrale de Kounoune et pourtant vous avez retardé la construction de plus d’un an, dans le seul but de trouver une entreprise qui vous convienne. Pourquoi ?


Votre manque de vision et de leadership dans le secteur de l’énergie et surtout l’amateurisme du gouvernement a mis le Sénégal à terre durant cette époque. Les Industries chimiques du Sénégal étaient en agonie, la SONACOS en déroute et la SAR n’était pas opérationnelle. Les imams qui manifestaient à cause de vos erreurs sur leurs factures, et votre gouvernement n’a rien trouvé de mieux à dire que Karim Wade, avait donné aux imams de l’argent pour la construction de leur mosquée. Vraiment ? Wade vous démet de votre fonction de Directeur indirectement en vous demandant de démissionner, pour être nommé moins d’un an plus tard, ministre de l’Energie. Blâmons cela sur l’âge ou plutôt sur autre chose !


C’est votre droit le plus absolu de militer dans n’importe quel parti de votre choix, mais de grâce respectons-nous les uns les autres pour la paix et la stabilité du Sénégal.

Mohamed Dia
 


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