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Tireur d’élite dans l’armée britannique, il est retourné dans son pays pour devenir cordonnier

Samedi 4 Mai 2019

Tireur d’élite dans l’armée britannique, il est retourné dans son pays pour devenir cordonnier
Le jeune homme de 31 ans confectionne  à la main des chaussures 100% camerounaises. Son objectif : rien de plus que de chausser toute l’Afrique. Surnommé le « Maître-bottier« , la finition de ses œuvres en dit long sur la compétence de cet artisan, qui fabrique à la main des chaussures Derby et Richelieu ou encore des tapettes pour hommes et femmes.

Après avoir passé plus de dix années en Angleterre, Vidal revient sur la terre de ses ancêtres pour se consacrer «en partie» à sa passion. C’est en 2011, lors de son enrôlement dans l’armée britannique, qu’il a développé sa passion pour les souliers. Ingénieur aérospatial de formation, il avait alors profité de la possibilité donnée aux jeunes volontaires issus des pays du Commonwealth, de rentrer dans l’armée de Sa Majesté.

Tireur d’élite dans l’armée britannique, il est retourné dans son pays pour devenir cordonnier
De retour d’une de ses nombreuses missions, il profite des trois mois de repos et de récupération accordés au soldat pour s’initier à la botterie. Il avait la permission de s’investir dans des activités autres que militaires. Formé par un ancien militaire, devenu artisan-bottier, dans la ville de Derby. Il apprend à utiliser des moules, à couper, à assembler et à coudre. «Je suis passé d’une chaussure à deux, et de deux à quatre, ainsi de suite, et la croissance s’est faite de manière exponentielle jusqu’à ce niveau», affirme-t-il.


En référence au surnom de l’équipe nationale camerounaise de football, les chaussures de l’ingénieux homme sont justes «indomptables». D’une rare élégance, ses produits reflètent une réelle originalité. La matière et le style sont locaux. Un détail qui apporte une touche autochtone à la création. Son imagination s’exprime dans le travail du cuir, du velours, du tissu et même de la fourrure. Il fait savoir que la majeure partie de son investissement va dans l’acquisition de ces matériaux. En usant de son savoir-faire, il se sert des outils traditionnels de la cordonnerie pour satisfaire ses clients.

Face à la concurrence, Vidal a décidé d’avoir une clientèle à la taille de son offre. Ainsi, de grands noms comme le joueur de football camerounais Samuel Eto’o ou encore des diplomates, des directeurs généraux, font partis de son carnet de vente. Avec le lancement de sa marque «Shoes by Vidal», il y’a un écoulement plus rapide de ses créations. Après la confection de ses «chaussures bien faites», il les met en ligne sur son site et sur les réseaux sociaux. Le soldat vise la diaspora camerounaise, qui constitue 70 % de sa clientèle.

Le prix d’une paire de chaussures Shoes by Vidal varie entre 50 000 (80€) et 200 000 francs CFA (229€). Selon lui, ses prix ne sont pas hors de la portée de la majorité des Camerounais, dans un pays où le salaire minimum garanti est de 36 270 francs CFA par mois.

Pour garder toute l’authenticité de son savoir-faire, l’afropreneur n’envisage pas d’ouvrir une boutique de vente. Il ne veut pas perdre «l’écrin traditionnel et le cadre chaleureux d’échange de personne à personne» de son petit atelier.

Malgré tout l’homme de principe ne compte pas arrêter l’armée. «Je suis ingénieur aérospatial de formation et maître-bottier par passion», précise-t-il. En 2015, il passe de l’armée britannique à l’armée camerounaise.

Afropreneuriat

 


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