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Trois questions à Oustaz Aliou Sall sur le ‘’mérite’’ de Cheikh Ahmadou Bamba

Jeudi 11 Décembre 2014

L’islamologue Aliou Sall, présent à Touba pour les besoins du grand Magal, est revenu pour l’APS sur le mérite du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le sens de l’évènement qui marque son départ en exil au Gabon et son rôle dans la restauration des valeurs.


Question : Au-delà de l’aspect religieux, que représente la commémoration du Magal à vos yeux?

Aliou Sall : C’est vrai, nous sommes là comme tous les pèlerins en vue de célébrer le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Mais nous sommes surtout là, pour nous inspirer des bienfaits de Serigne qui est une grande référence dans la pratique musulmane. En tant que propagateur de la religion de l’Islam dans un contexte difficile marqué par des politiques de restriction à son égard.

C’est pourquoi nous sommes à Touba pour profiter de ce mérite de Cheikh Ahmadou Bamba qui a légué à la communauté musulmane, un héritage inestimable en termes de valeurs, de bonnes pratiques ; d’ouvres islamiques et de respect des préceptes de l’Islam.

Question : Le message de Bamba est-il destiné seulement aux Mourides?

Aliou Sall : Il serait très réducteur de considérer que Serigne Touba ne s'est adressé qu’aux fidèles mourides. Son message dépasse largement une confrérie donnée. Au-delà du message, il a posé des actes forts qui sont plus profonds que le discours. Faire ce qu’il a fait dans contexte colonial difficile et vivre toutes ces contraintes en ayant comme seul compagnon Dieu.

Il a été tout le temps entre les mains du colonisateur ou en résidence surveillée, mais tout cela ne l’a pas dévié de son chemin qui est de servir Allah et de propager les préceptes édictés dans le Coran et la Sounah de son prophète Mouhammad (PSL).

Tout musulman peut bénéficier des valeureux et nobles gestes de Serigne Touba. Lui-même, il l’a dit dans l’une de ses œuvres majeures "Mazalikoul Djinane". Le Cheikh a expliqué dans ce livre qu’il ne fait pas de distinction entre mourides, tijanes, khadre et les confréries. Pour lui, tous les chemins vers Dieu.

Question : Cet esprit d’ouverture ne dénote-t-il pas la dimension de rassembleur que l’on prête à Serigne Touba?

Aliou Sall : C’est exactement cela. Il a presque utilisé une métaphore dans l'ouvrage précité, en disant en substance que les confréries, c’est comme la gare routière. Les gens peuvent prendre des véhicules différents ou parfois empruntés des chemins différents, mais ils se retrouvent souvent à la même destination. C’est comme en ce moment à Touba. Beaucoup de personnes ont quitté le même endroit sans nécessairement prendre le même chemin et le même véhicule, mais ils sont tous à Touba.

Nous devons nous inspirer de ces exemples pour partir de l’avant. Nous devons surtout inviter les jeunes à s’inspirer du message de Bamba, pour créer une sorte de plateforme de restauration des valeurs. Serigne Touba nous a indiqué le chemin qui est celui déjà tracé par le Coran et la Sounah.

J’ai surtout magnifié les colloques qui ont été organisés et qui ont réuni toutes les familles confrériques du Sénégal. Cela participe du brassard confrérique extraordinaire et renforce l’unité de la Oumah autour de l’essentiel. Le message de Cheikh Ahmadou Bamba est plus que d’actualité et interpelle tous, surtout dans un contexte de perte de valeurs.