Pour toute réponse, Liza se contentait d’adresser à son oncle un léger sourire, un peu énigmatique, qui la faisait ressembler la Joconde l’espace d’un cillement. Comprenant alors que son humour était peut-être un peu lourd, tonton Jacques n’insistait pas, préférant passer à autre chose. Au fil du temps, Malick et lui avaient fini par devenir les meilleurs amis du monde et il ne se passait de semaine sans que ce dernier n’allât rendre visite à son bel oncle avec lequel il disputait d’âpres parties de bridge tout en prenant l’apéro.
Tonton Jacques appréciait au plus haut point lez visites de Malick qui venait souvent avec une bouteille de porto (dont il raffolait) et dans son for intérieur il se réjouissait d’avoir un gendre aussi poli et attentionné à son égard. Malick était aussi très soucieux de plaire à sa belle-mère à qui, tous les dimanches, il offrait un bouquet des plus belles fleurs du jardin botanique du palais du gouverneur. La mère de Liza adorait son gendre qu’elle avait complètement adopté, pour la plus grande joie de sa fille et de la vieille tata Marie.
Le comportement exemplaire de Malick avait eu raison des préjugés et de l’hostilité qu’elle et son frère avaient tout d’abord nourrie à l’endroit du jeune officier. Elle en éprouvait même parfois secrètement de la honte et faisait tout pour se rattraper. Elle se montrait à présent si prévenante que Malick au fond de nature timide en éprouvait même parfois un petit peu de gêne. Il n’en voulait pas le moins du monde à sa belle-mère de s’être montrée hostile à son égard au début de sa liaison avec Liza car il en comprenait parfaitement les raisons.
Lui-même avait dû batailler ferme pour faire admettre à son père que le fait de se marier à l’église ne constituait en rien un acte religieusement délictueux. Le vieux Birama avait finalement accepté de faire cette concession de taille, inimaginable pour certains de ses congénères de la mosquée qui lui tinrent longtemps grief d’avoir autorisé son fils, non seulement à épouser une chrétienne, mais par-dessus le marché de se marier à l’église. Après avoir essuyé ensemble la tempête des préjugés et surmonté enfin tous les obstacles, Malick et Liza purent enfin donner cours librement à leur amour passionné.
Ils vécurent donc trois années d’un bonheur parfait, sans aucun nuage, dont le couronnement fut la naissance d’un bébé, un petit garçon bien portant auquel fut donné le nom de Habib, le fils de mère Soda et demi-frère de Malick qui s’était noyé dans les eaux du fleuve alors qu’il avait à peine dix ans. Pour honorer Liza et sa famille, Malick décida que l’enfant porterait également le nom de Jacques, l’oncle maternel de son épouse. Lorsqu’il fut mis au courant de la nouvelle, tonton Jacques versa des larmes d’émotion et ne cessa de bénir le généreux mari de sa nièce. Le jour du baptême, qui eut lieu dans les deux maisons, tonton Jacques manifesta bruyamment sa joie et ne cessa de danser et boire du champagne que Malick avait commandé spécialement pour lui au mess des officiers. Cette fois, ce fut ce fut au tour de la famille de faire une autre concession de taille en acceptant que le nouveau-né fût baptisé selon le rite musulman.
Ce fut le vieux Birama lui-même qui se chargea du cérémoniel et qui souffla dans l’oreille droite de l’enfant le nom qui lui avait été choisi par son père : Jacques Habib Sy. Ensuite il fit une prière coranique en lui tenant la tête et céda la place aux autres invités qui, debout en file indienne, s’avancèrent pour bénir eux aussi l’enfant que Liza, habillée dans une somptueuse tenue traditionnelle, tenait dans ses bras. (à suivre…)
Tonton Jacques appréciait au plus haut point lez visites de Malick qui venait souvent avec une bouteille de porto (dont il raffolait) et dans son for intérieur il se réjouissait d’avoir un gendre aussi poli et attentionné à son égard. Malick était aussi très soucieux de plaire à sa belle-mère à qui, tous les dimanches, il offrait un bouquet des plus belles fleurs du jardin botanique du palais du gouverneur. La mère de Liza adorait son gendre qu’elle avait complètement adopté, pour la plus grande joie de sa fille et de la vieille tata Marie.
Le comportement exemplaire de Malick avait eu raison des préjugés et de l’hostilité qu’elle et son frère avaient tout d’abord nourrie à l’endroit du jeune officier. Elle en éprouvait même parfois secrètement de la honte et faisait tout pour se rattraper. Elle se montrait à présent si prévenante que Malick au fond de nature timide en éprouvait même parfois un petit peu de gêne. Il n’en voulait pas le moins du monde à sa belle-mère de s’être montrée hostile à son égard au début de sa liaison avec Liza car il en comprenait parfaitement les raisons.
Lui-même avait dû batailler ferme pour faire admettre à son père que le fait de se marier à l’église ne constituait en rien un acte religieusement délictueux. Le vieux Birama avait finalement accepté de faire cette concession de taille, inimaginable pour certains de ses congénères de la mosquée qui lui tinrent longtemps grief d’avoir autorisé son fils, non seulement à épouser une chrétienne, mais par-dessus le marché de se marier à l’église. Après avoir essuyé ensemble la tempête des préjugés et surmonté enfin tous les obstacles, Malick et Liza purent enfin donner cours librement à leur amour passionné.
Ils vécurent donc trois années d’un bonheur parfait, sans aucun nuage, dont le couronnement fut la naissance d’un bébé, un petit garçon bien portant auquel fut donné le nom de Habib, le fils de mère Soda et demi-frère de Malick qui s’était noyé dans les eaux du fleuve alors qu’il avait à peine dix ans. Pour honorer Liza et sa famille, Malick décida que l’enfant porterait également le nom de Jacques, l’oncle maternel de son épouse. Lorsqu’il fut mis au courant de la nouvelle, tonton Jacques versa des larmes d’émotion et ne cessa de bénir le généreux mari de sa nièce. Le jour du baptême, qui eut lieu dans les deux maisons, tonton Jacques manifesta bruyamment sa joie et ne cessa de danser et boire du champagne que Malick avait commandé spécialement pour lui au mess des officiers. Cette fois, ce fut ce fut au tour de la famille de faire une autre concession de taille en acceptant que le nouveau-né fût baptisé selon le rite musulman.
Ce fut le vieux Birama lui-même qui se chargea du cérémoniel et qui souffla dans l’oreille droite de l’enfant le nom qui lui avait été choisi par son père : Jacques Habib Sy. Ensuite il fit une prière coranique en lui tenant la tête et céda la place aux autres invités qui, debout en file indienne, s’avancèrent pour bénir eux aussi l’enfant que Liza, habillée dans une somptueuse tenue traditionnelle, tenait dans ses bras. (à suivre…)