Mais la solitude et la santé fragile de sa mère, cause unique de ce départ impromptu, constituaient une raison sociale majeure à laquelle l’on ne pouvait opposer aucun argument contraire. Au mois d’Octobre 1980, Jacques fut donc muté à Saint-Louis où il se retrouva chef du réseau hydro-électrique de la région du fleuve, ce qui était en même temps une belle promotion. Cette nomination fit pousser un grand ouf de soulagement à mon futur maître et c’est avec une joie immense qu’il revint habiter dans la maison de son enfance, aux côtés de sa mère qui était tout pour lui.
Bien qu’elle ne manifestât pas trop ouvertement ses sentiments, Liza éprouva elle aussi un grand bonheur de voir son regagner la maison familiale qu’il partagerait désormais seul avec elle. La mélancolie et l’humeur plutôt sombre qui l’avaient habitée tout le temps que son fils était en France et qui s’étaient accentuées avec la mort de sa mère et de tante Marie, disparurent comme par enchantement. Elles firent place à un calme serein, à une grande paix intérieure, qui pouvaient se lire sur les traits du visage et dans chacun des gestes de la mère qui se réjouissait infiniment du retour de l’enfant prodigue. Le bonheur d’avoir retrouvé son fils, l’unique enfant que Dieu lui avait donné, irradiait de sa personne tout entière et l’avait guérie de la mélancolie et de la tristesse qui l’avait trop longtemps habitée.
De son côté Jacques se sentait profondément rasséréné de voir que sa mère, petit à petit, recouvrait la santé et le moral. Tous les jours de la semaine, la mère et le fils se retrouvaient en tête à tête dans la grande salle à manger qui jouxtait le salon, à midi pour le déjeuner et le soir pour le dîner.
Chacun était assis à un but de la longue table oblongue et bois d’acajou verni et Jacques mangeait appétit les délicieux repas que Liza lui préparait avec amour, de sa propre main. Les repas se déroulaient selon une étiquette bien réglée et c’est Liza elle-même qui disposait la table et les plats appétissants, laissant Jacques se servir d’abord et faisant le signe de la croix et une courte prière avant de commencer à manger. La mère et le fils parlaient peu à table comme le veut la bonne éducation et ils n’entamaient leurs conversations qu’à la fin des repas.
Ces échanges de propos étaient en général sobres, concis, mais toujours empreints de douceur et d’une profonde affection. Liza nourrissait un intense amour maternel pour son fils qui, en retour, lui vouait une véritable dévotion. C’est cette piété filiale qui faisait que chaque soir, lorsqu’il rentrait du bureau, son premier geste était de déposer un baiser affectueux sur le front de sa mère avant de lui demander si elle avait passé une bonne journée. Assise au salon dans un grand fauteuil en cuir rouge, liza suspendait le mouvement de ses aiguilles à tricoter et répondait à son fils par un grand sourire épanoui qui était la plus éloquente des réponses.
Les années passèrent les unes après les autres, pareilles aux perles d’un invisible chapelet.
Le temps s’écoulait, calme, fluide, serein comme un long fleuve tranquille sur lequel voguaient sans remous les vies de la mère et du fils. Sur son lieu de travail, Jacques jouissait d’un respect absolu de la part de tout le personnel, ouvriers et cadres supérieurs confondus.
A suivre ...
Il menait de main de maître l’ensemble du réseau hydro-électrique de la région du fleuve qui s’étendait de Saint-Louis jusqu’à Matam, en pays toucouleur. Tout le monde appréciait son sérieux, son expertise et sa grande compétence sur le terrain (à suivre…)
Bien qu’elle ne manifestât pas trop ouvertement ses sentiments, Liza éprouva elle aussi un grand bonheur de voir son regagner la maison familiale qu’il partagerait désormais seul avec elle. La mélancolie et l’humeur plutôt sombre qui l’avaient habitée tout le temps que son fils était en France et qui s’étaient accentuées avec la mort de sa mère et de tante Marie, disparurent comme par enchantement. Elles firent place à un calme serein, à une grande paix intérieure, qui pouvaient se lire sur les traits du visage et dans chacun des gestes de la mère qui se réjouissait infiniment du retour de l’enfant prodigue. Le bonheur d’avoir retrouvé son fils, l’unique enfant que Dieu lui avait donné, irradiait de sa personne tout entière et l’avait guérie de la mélancolie et de la tristesse qui l’avait trop longtemps habitée.
De son côté Jacques se sentait profondément rasséréné de voir que sa mère, petit à petit, recouvrait la santé et le moral. Tous les jours de la semaine, la mère et le fils se retrouvaient en tête à tête dans la grande salle à manger qui jouxtait le salon, à midi pour le déjeuner et le soir pour le dîner.
Chacun était assis à un but de la longue table oblongue et bois d’acajou verni et Jacques mangeait appétit les délicieux repas que Liza lui préparait avec amour, de sa propre main. Les repas se déroulaient selon une étiquette bien réglée et c’est Liza elle-même qui disposait la table et les plats appétissants, laissant Jacques se servir d’abord et faisant le signe de la croix et une courte prière avant de commencer à manger. La mère et le fils parlaient peu à table comme le veut la bonne éducation et ils n’entamaient leurs conversations qu’à la fin des repas.
Ces échanges de propos étaient en général sobres, concis, mais toujours empreints de douceur et d’une profonde affection. Liza nourrissait un intense amour maternel pour son fils qui, en retour, lui vouait une véritable dévotion. C’est cette piété filiale qui faisait que chaque soir, lorsqu’il rentrait du bureau, son premier geste était de déposer un baiser affectueux sur le front de sa mère avant de lui demander si elle avait passé une bonne journée. Assise au salon dans un grand fauteuil en cuir rouge, liza suspendait le mouvement de ses aiguilles à tricoter et répondait à son fils par un grand sourire épanoui qui était la plus éloquente des réponses.
Les années passèrent les unes après les autres, pareilles aux perles d’un invisible chapelet.
Le temps s’écoulait, calme, fluide, serein comme un long fleuve tranquille sur lequel voguaient sans remous les vies de la mère et du fils. Sur son lieu de travail, Jacques jouissait d’un respect absolu de la part de tout le personnel, ouvriers et cadres supérieurs confondus.
A suivre ...
Il menait de main de maître l’ensemble du réseau hydro-électrique de la région du fleuve qui s’étendait de Saint-Louis jusqu’à Matam, en pays toucouleur. Tout le monde appréciait son sérieux, son expertise et sa grande compétence sur le terrain (à suivre…)