Nombreuses sont les histoires qui mettent en valeur l’altruisme, le dévouement et je dirais même l’héroïsme de la race canine. Qui n’a jamais entendu parler de ces fameux chiens Saint-Bernard qui, au péril de leur vie, ont sauvé et continuent de sauver des hommes d’une mort certaine dans les montagnes enneigées ou encore de ces intrépides bergers allemands faisant sortir des eaux ou des décombres de bâtiments effondrés des personnes en train de se noyer ou de mourir étouffées?...Mais le cas le plus émouvant reste pour moi celui de ces chiens si attachés à leurs maîtres qu’à la mort de ces derniers ils préfèrent se laisser mourir de faim ou vont se coucher sur leurs tombes pour y attendre la grande faucheuse. Il avait bien raison cet homme sage qui affirmait que « Le chien est le modèle, le véritable prototype de l’amitié » ! Les chiens seraient-ils donc masochistes ? Personnellement, je ne le pense pas. A mon avis ce sont tout simplement notre instinctive bonté et notre nature altruiste qui nous poussent à aller toujours vers les hommes, malgré leur cruauté et leur ingratitude manifestes envers notre race. Même les musulmans, qui ne se distinguent pourtant pas particulièrement pour leur amour des chiens, ont un adage très juste : « Si un homme n’a pas de frères, les chiens sont ses frères. Le cœur d’un chien ressemble à celui de son maître ». Fort heureusement, les hommes ne sont pas tous pareils et certains d’entre eux, comme mon maître, sont des modèles de bonté et de générosité. Mon maître était si gentil, si attentionné avec moi que j’avais parfois l’impression qu’il me prenait presque pour un être humain. Cela me touchait profondément et j’éprouvais donc pour lui une tendresse incommensurable. Toujours aux petits soins avec moi, il me couvrait de caresses, me parlait avec douceur et me traitait avec la même mansuétude que ses frères humains envers lesquels il savait aussi se montrer d’une grande générosité, même s’il les jugeait le plus souvent avec sévérité. Plus d’une fois je l’ai entendu dire (c’était paraît-il, les paroles d’un grand poète) : « Tu parles à un chien, il te regarde avec ses bons yeux. Tu t’adresses à un homme, il te mord. » Cela me faisait frissonner de plaisir et j’aboyais bruyamment pour manifester mon approbation, au grand étonnement de mon maître qui était alors loin de se douter que je comprenais parfaitement le langage des humains. Le jour où j’avais débarqué chez lui tout maigre et tristounet, sale et plein de puces, mon maître s’était empressé de me faire prendre un grand bain d’eau chaude avec une mousse désinfectante, après quoi je m’étais ébroué dans tous les sens comme une femelle en transes. Jamais auparavant je n’avais éprouvé une telle sensation de bien-être ! C’était tout simplement divin et j’étais au paradis des chiens ! Après ce bain de derrière les fagots ; j’avais eu droit à un repas plus que copieux : gargantuesque (pour employer un mot que j’appris par la suite de la bouche de mon maître lorsque, seul dans sa chambre, il lisait à haute voix pendant que j’étais couché à ses pieds) et de surcroît délicieux. Jamais au cours de mes précédentes vies de chien je n’avais mangé quelque chose d’aussi bon. J’avalai goulûment tout le repas que l’on m’avait servi, défaillant littéralement de plaisir, et lorsque tout fut fini, je me mis à lécher le fond de l’écuelle en fer-blanc qui roula sur elle-même dans un bruit métallique. Mon maître émit alors un rire amusé et pour la première fois, j’entendis le son de sa voix.
VIES DE CHIEN (3)
Par Louis Camara
Mercredi 14 Septembre 2011
Nombreuses sont les histoires qui mettent en valeur l’altruisme, le dévouement et je dirais même l’héroïsme de la race canine. Qui n’a jamais entendu parler de ces fameux chiens Saint-Bernard qui, au péril de leur vie, ont sauvé et continuent de sauver des hommes d’une mort certaine dans les montagnes enneigées ou encore de ces intrépides bergers allemands faisant sortir des eaux ou des décombres de bâtiments effondrés des personnes en train de se noyer ou de mourir étouffées?...Mais le cas le plus émouvant reste pour moi celui de ces chiens si attachés à leurs maîtres qu’à la mort de ces derniers ils préfèrent se laisser mourir de faim ou vont se coucher sur leurs tombes pour y attendre la grande faucheuse. Il avait bien raison cet homme sage qui affirmait que « Le chien est le modèle, le véritable prototype de l’amitié » ! Les chiens seraient-ils donc masochistes ? Personnellement, je ne le pense pas. A mon avis ce sont tout simplement notre instinctive bonté et notre nature altruiste qui nous poussent à aller toujours vers les hommes, malgré leur cruauté et leur ingratitude manifestes envers notre race. Même les musulmans, qui ne se distinguent pourtant pas particulièrement pour leur amour des chiens, ont un adage très juste : « Si un homme n’a pas de frères, les chiens sont ses frères. Le cœur d’un chien ressemble à celui de son maître ». Fort heureusement, les hommes ne sont pas tous pareils et certains d’entre eux, comme mon maître, sont des modèles de bonté et de générosité. Mon maître était si gentil, si attentionné avec moi que j’avais parfois l’impression qu’il me prenait presque pour un être humain. Cela me touchait profondément et j’éprouvais donc pour lui une tendresse incommensurable. Toujours aux petits soins avec moi, il me couvrait de caresses, me parlait avec douceur et me traitait avec la même mansuétude que ses frères humains envers lesquels il savait aussi se montrer d’une grande générosité, même s’il les jugeait le plus souvent avec sévérité. Plus d’une fois je l’ai entendu dire (c’était paraît-il, les paroles d’un grand poète) : « Tu parles à un chien, il te regarde avec ses bons yeux. Tu t’adresses à un homme, il te mord. » Cela me faisait frissonner de plaisir et j’aboyais bruyamment pour manifester mon approbation, au grand étonnement de mon maître qui était alors loin de se douter que je comprenais parfaitement le langage des humains. Le jour où j’avais débarqué chez lui tout maigre et tristounet, sale et plein de puces, mon maître s’était empressé de me faire prendre un grand bain d’eau chaude avec une mousse désinfectante, après quoi je m’étais ébroué dans tous les sens comme une femelle en transes. Jamais auparavant je n’avais éprouvé une telle sensation de bien-être ! C’était tout simplement divin et j’étais au paradis des chiens ! Après ce bain de derrière les fagots ; j’avais eu droit à un repas plus que copieux : gargantuesque (pour employer un mot que j’appris par la suite de la bouche de mon maître lorsque, seul dans sa chambre, il lisait à haute voix pendant que j’étais couché à ses pieds) et de surcroît délicieux. Jamais au cours de mes précédentes vies de chien je n’avais mangé quelque chose d’aussi bon. J’avalai goulûment tout le repas que l’on m’avait servi, défaillant littéralement de plaisir, et lorsque tout fut fini, je me mis à lécher le fond de l’écuelle en fer-blanc qui roula sur elle-même dans un bruit métallique. Mon maître émit alors un rire amusé et pour la première fois, j’entendis le son de sa voix.
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