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VIES DE CHIEN (49)

Mercredi 1 Août 2012


Mais le plus tragique spectacle qu’il m’ait été jamais donné de voir à Ndar, c’est celui d’un vieux chien à moitié aveugle et couvert de plaques de gale, torturé avec la plus extrême cruauté puis battu à mort par une meute de gamins surexcités sur la plage de Guet-Ndar. Cette terrible scène de mise à mort s’était déroulée sous le regard indifférent, ou pire, amusé, des adultes qui devaient certainement prendre cela pour un jeu et penser qu’une vie de chien ne valait rien de rien. Aujourd’hui encore le souvenir du martyr de ce pauvre chien continue de me hanter, après avoir longtemps peuplé mon sommeil de douloureux cauchemars. Ce jour-là je compris vraiment à quel point l’homme pouvait être une créature malfaisante aussi bien pour les animaux que pour ceux de sa propre espèce.

La soirée chez Attila Demirel se termina fort tard pour mon plus grand plaisir et celui d’Aslan qui se montra le plus agréable des hôtes. Il m’invita à savourer la délicieuse pâtée pour chiens que son maître avait fait venir de Turquie spécialement pour lui et j’avoue que je dus faire d’immenses efforts pour ne pas trop manger, de peur de passer pour un goujat, car cette pâtée était, de loin, la meilleure de toutes celles qu’il m’avait été donné de goûter jusqu’ici. Nos maîtres respectifs avaient eux aussi l’air de bien s’entendre si l’on en jugeait aux éclats de voix chaleureux et aux toasts qu’ils s’offraient l’un l’autre à intervalles réguliers. Attila avait, semblait-il, mais les petits plats dans les grand pour réserver le meilleur accueil à son hôte. Il est vrai qu’il s’agissait aussi d’affaires et que l’objectif du Turc était avant tout de signer un accord avec la société d’électricité du nord que dirigeait mon maître. En tout cas tout dans la manière dont s’était terminée la soirée, laissait présager d’une parfaite entente entre les deux parties.

Lorsqu’ils eurent épuisé le sujet de leur discussion, Attila Türkyilmaz Demirel nous raccompagna jusqu’à la porte d’entrée de la somptueuse villa qu’il occupait à la cité Vauvert et que le vigile de faction s’empressa d’ouvrir toute grande pour nous laisser passer mon maître et moi. Les deux hommes échangèrent une vigoureuse poignée de main en promettant de se revoir pendant qu’Aslan et moi-même nous saluâmes chaleureusement, certains que nous nous reverrions souvent.


A deux ou trois rues de la nôtre vivait, dans l’une de ces antiques maisons basses jadis appelées maisons portugaises, une magnifique chienne au poil touffu couleur chocolat au lait que j’avais remarqué au cours de mes randonnées solitaires dans le quartier de sindoné. Je voyais souvent dans la grande cour sablonneuse qui occupait le milieu de la maison où elle habitait, cette chienne d’une race indéfinissable (ce n’était en tout cas pas une laobé) qui m’avait tapé dans l’œil et dont je m’étais promis de faire la conquête dans les délais les plus brefs.

Elle avait l’air relativement jeune et respirait la santé. Son poil bouffant, son petit corps robuste, ses oreilles dressées et sa queue en panache pouvait faire pense à une lointaine parenté avec les loulous de Poméranie, mais de cela je n’étais pas absolument certain. Elle avait aussi un petit air rêveur qui me plaisait beaucoup et qu’elle arborait toujours lorsque je l’apercevais, couchée sur le ventre, sa position habituelle, près du vénérable baobab qui poussait dans la maison portugaise où vivait une famille de sept ou huit personnes. Elle n’était jamais attachée et semblait très libre de ses mouvements. (….)





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1.Posté par assurance grand chien le 01/08/2012 17:06
le titre de l'article vie de chien est bien trouvé, c'est horrible de maltraiter un animal.

clothilde