Pourtant, dans le communiqué du Conseil des Ministres du 03 octobre, le Président de la République « invite le Gouvernement et l’ensemble des acteurs du système éducatif, à redoubler d’efforts et d’engagement, à cultiver en permanence un sens élevé de responsabilités afin d’assurer le déroulement normal de l’année scolaire [et universitaire], dans un climat social [et pédagogique] serein ».
En tant qu’acteur actif du système de l’éducation, j’ai donc le droit de parler puisque ce discours de Macky Sall m’interpelle aussi. Justement, cet appel vient à son heure car l’UGB, en plus d’être en retard, est aussi en désordre. Ce faisant, elle a besoin d’un leader charismatique, conscient de ses responsabilités et qui ne se soucie pas de la durée qu’il peut faire à son fauteuil. À cet effet, des Recteurs comme Pr Ndiawar SARR, Pr Mary Teuw NIANE, Pr Lamine GUEYE et Pr Baydallaye KANE, on commence à regretter leur départ. Quel que soit ce qu’on pourrait leur reprocher, tout le monde est unanime sur un point : ils faisaient passer les intérêts de l’Université avant tout autre. Et, face à des situations de ce genre, ils étaient prêts à déployer tous les moyens nécessaires et légaux afin de faire respecter l’ordre dans la cité et de trouver des solutions efficaces et rapides. Aucun Recteur n’a jamais failli à cet objectif :
Tout ce qu’on avait reproché au Pr Mary Teuw NIANE, c’était d’avoir introduit des gendarmes au campus le 03 août 2010, occasionnant l’emprisonnement de vingt-trois (23) étudiants à la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC) de Saint-Louis pour une durée d’un mois (c’était un mois de Ramadan). On a reproché au Pr Lamine GUEYE d’être trop tolérant et trop sociable et au Pr Baydallaye KANE d’avoir récemment tenté de bien faire son travail en faisant venir des forces de l’ordre en vue de sécuriser l’Université. Aujourd’hui, je reproche au Pr Ousmane THIARÉ d’être « invisible », silencieux et inefficace face à un problème qu’il risque d’aggraver par manque d’expérience ou par crainte d’être la risée des étudiants.
La situation qui gangrène aujourd’hui l’UGB peut s’expliquer par le fait que le pouvoir a changé de camp et, malheureusement, ceux qui sont nommés pour prendre des décisions, sont devenus non pas des acteurs mais des sujets. À ce titre, les questions suivantes méritent d’être posées : Qui dirige l’Université Gaston Berger ? Celui qu’on a mis à la tête de l’UGB est-il vraiment un Recteur au sens classique du terme ?
Depuis sa nomination à la tête du Rectorat jusqu’à présent (à part le jour de la passation de service où il a fait un discours prometteur et rassurant), Pr Ousmane THIARÉ se distingue par son silence, son inefficacité, voire son inaction concrète. L’institution qu’il est censé redresser, échappe à son contrôle. Cela se comprend : on ne peut pas, du jour au lendemain, sortir des amphis et devenir Recteur. Cette fonction s’apprend ; il faut s’habituer à des responsabilités comme être Directeur d’UFR ou d’Instituts. Le titre académique ne suffit pas pour être Recteur. On peut avoir tous les diplômes du monde et ne pas avoir des compétences en matière de leadership.
Pourtant, d’après son parcours, il a visité plusieurs Universités du monde entier. Donc, je suis sûr qu’il n’a vu nulle part où les étudiants dirigent le fonctionnement des enseignements et se permettent de jouer le rôle de l’administration pédagogique et rectorale. C’est à l’UGB seulement qu’on voit des étudiants faire leurs lois sans que l’autorité supérieure ne prononce un mot pour freiner ce phénomène qui enlève à l’Université Gaston Berger sa bonne fortune et sa lettre de noblesse. Même les meneurs de grèves dans nos Universités, une fois en Europe, se soumettent obligatoirement au système. On n’a jamais entendu un Sénégalais diriger la grève en France et pourtant, tout ne va pas toujours bien de leurs côtés. Il faut réfléchir et prendre des mesures là-dessus.
De même, le Recteur THIARÉ n’a pas l’air d’avoir une vision anticipative. Par rapport au renvoi de la date d’ouverture des campus social et pédagogique, je crois que la faute est toujours sous la responsabilité du Recteur, du Directeur du Centre Régional des Œuvres Universitaires de Saint-Louis, des délégués de la Commission Sociale des étudiants et de la Coordination des étudiants. Pourquoi ?
On nous dit que le CROUS doit de l’argent aux repreneurs des restaurants universitaires. Mais, ces responsables que j’ai cités un peu en haut sont censés le savoir avant même la fermeture des restaurants (le 01 septembre 2018) parce qu’ils ont des agents qui les rendent compte au quotidien. Donc, comment peuvent-ils attendre jusqu’au 24 septembre (soit six jours avant l’ouverture du campus social et sept jours avant le démarrage des examens pour certaines UFR) pour nous dire que l’Université ne peut pas s’ouvrir à la date prévue à cause d’une dette contractée par le CROUS. C’était un acte prémédité car, d’habitude, la note qui autorise la fermeture du campus est toujours accompagnée d’une mention de la date d’ouverture.
Ce qui n’a pas été le cas cette année. Donc, les autorités savaient d’avance que rien n’est sûr. Mais, pourquoi attendre vingt-quatre (24) jours avant de commencer à entamer des démarches en ce sens. Étaient-ils plus préoccupés par les parrainages (par la satisfaction de Macky Sall) que par le bien-être des étudiants ? De toutes façons, quoi qu’il en soit, ceci se présente comme un manque de respect total confirmé par l’attitude du Recteur qui, jusqu’ici, ne s’est pas prononcé publiquement. Il a fallu le communiqué (je veux dire la demande de prolongation du Directeur du CROUS) pour qu’on soit informé. Le Recteur n’a même pas fait un communiqué pour dire s’il a ou non accepté cette demande de prolongation. Des étudiants, croyant que le campus va s’ouvrir du jour au lendemain, quittent leurs domiciles pour venir traîner aux alentours de l’Université. Les plus chanceux ont été logés dans les salles d’étude du village G. Ce manque de communication est imputé à la responsabilité du Recteur. Ce qui fait que, ce sont, désormais, les étudiants qui se mettent à sa place et sèment malheureusement le désordre et la confusion avec les communiqués à en plus finir. Sur ce, la première faute du Recteur, c’est de ne pas communiquer avec son public alors qu’il dispose d’une cellule de communication dont les membres sont très compétents.
Une Université doit avoir une seule autorité à la tête de l’Institution. Mais, qu’est-ce qu’on voit ? Dans chaque UFR, il existe un groupe d’étudiants qui dictent ses lois devant « l’impuissance » des autorités pédagogiques et rectorales.
Les délégués de la Commission Sociale des étudiants et ceux de la Coordination des étudiants sont aussi responsables de ce dysfonctionnement. On a été délégué des années même avant que ces délégués actuels ne soient orientés à l’UGB. Mais, ce qu’on faisait c’est quoi ?
Dès la première quinzaine du mois de septembre (entre le 10 et le 15 généralement), on tournait le dos à nos famille pour venir au campus et y rester jusqu’à l’ouverture parce qu’on s’était engagé de défendre dignement les intérêts matériels et moraux des camarades étudiants. Pendant cette période, on veillait à ce que le campus soit désherbé, les restaurants et les chambres désinfectés. Bref, on veillait à ce que tout soit en ordre pour le respect des délais de la date d’ouverture du campus. Malheureusement, cette année (et c’est une première à ma connaissance), les délégués ne sont présents au campus qu’après le communiqué du 24 septembre et pire encore, au moment de demander à la masse de ne pas regagner le campus, eux, ils étaient déjà chez eux. Que personne ne vienne me démentir car depuis deux jours après la tabaski jusqu’au jour où j’écris ce texte, chaque journée je la passe au campus.
Une telle situation a provoqué un climat chaotique que certains étudiants n’ont pas manqué de signaler en « statut » sur whatsapp en ces termes : « UGB est devenue l’Université la plus chaotique du Sénégal. Ça tombe en faillite comme un château de cartes. Que de ruines ! » (sic). En tout cas, ce n’est plus une fierté d’appartenir à l’UGB.
Pour ce qui est toujours de la vision anticipative que je refuse au Recteur THIARÉ, regardez la situation des enseignants vacataires. Certains d’entre eux ont fini leurs enseignements du premier semestre et organisé toutes les évaluations programmées depuis le 31juillet 2018. En plus, durant les premières semaines de la reprise des cours (après la longue période de grèves du mois de Ramadan), si ce n’étaient pas eux, le retard allait être plus considérable. Renseignez-vous auprès des Chefs de Sections et vous-en saurez davantage. Mais, ce qui se passe cette année est inhabituel à l’UGB : parmi ces enseignants vacataires qui ont bien rempli leur part du contrat, on a choisi un groupe pour le payer depuis la premier quinzaine du mois de septembre 2018. Jusqu’à ce jour Dimanche 14 octobre où j’écris ces lignes, le reste n’a toujours pas encore reçu son dû. Ne me dites pas que le Recteur n’est pas au courant. On ne peut pas payer un groupe d’enseignants sans que sa signature ne soit apposée sur les états. Cette négligence doublée d’une injustice n’est rien d’autre qu’une preuve qui justifie encore une fois l’inaction concrète du Recteur THIARÉ. En tout cas, les enseignants vacataires envisagent de se faire entendre dans les prochains jours. Pourquoi construire des routes à l’Université alors qu’on est incapable de satisfaire les priorités telles que le paiement de la dette des restaurants et les heures des enseignants vacataires qui sont des pères de familles comme ces autorités ?
Un Recteur (un vrai) doit oser prendre des initiatives, sinon sa place est ailleurs. Je me rappelle en 2011, le Pr Mary Teuw NIANE (alors Recteur de l’UGB) s’opposait à son Ministre de tutelle tout simplement parce que celui-ci voulait orienter un nombre de nouveaux bacheliers que la capacité d’accueil de l’UGB ne pouvait pas supporter. Pour le sanctionner, le Ministre a diminué le budget de l’époque octroyé à l’Université Gaston Berger. Mais, est-ce que cette audace du Pr Mary Teuw NIANE est-elle un obstacle à ses ambitions ? Non ! Bien au contraire, cette position lui a donné plus de crédit. Donc, pourquoi, aujourd’hui, être Recteur, c’est forcément être les yeux, la bouche et les pieds du Ministre ? Cela doit cesser immédiatement !
Dans ces conditions, l’Université Gaston Berger ne peut se relever que si chacun connait ses droits et ses devoirs. L’autorité doit connaitre ses responsabilités et les assumer comme il se doit : faciliter le paiement des bourses à temps, respecter les cahiers de charge, s’ouvrir aux enseignants, tenir compte de tous les avis et ne pas se prendre pour le plus intelligeant. En un mot, tant que l’UGB ne soit pas dotée d’un Recteur à la fois « fou », apolitique, chevronné et conscient de ses responsabilités envers les étudiants d’abord et les enseignants ensuite, je vous jure que, non seulement elle ne retrouvera jamais son lustre d’antan mais aussi elle surtout l’espoir de la voir debout ne sera qu’un simple rêve.
Avant de terminer, j’aimerais saluer de passage le Directeur du CROUS qui, il faut le dire, fait beaucoup d’effort en posant des actes concrets depuis sa nomination. En tout cas, malgré quelques silences dans la réalisation de certaines revendications et recommandations (prioritaires sans doute), je crois qu’il est sur la bonne voie. S’il continue sur cette lancée, il peut espérer faire mieux qu’Ibrahima DIAO (le Directeur sortant). Quant au Recteur, je lui demande de revoir mes remarques. Et, j’espère bien me tromper dans le futur pour le bien de tous.
Dr Mame Alé MBAYE
Chercheur à l’UGB
En tant qu’acteur actif du système de l’éducation, j’ai donc le droit de parler puisque ce discours de Macky Sall m’interpelle aussi. Justement, cet appel vient à son heure car l’UGB, en plus d’être en retard, est aussi en désordre. Ce faisant, elle a besoin d’un leader charismatique, conscient de ses responsabilités et qui ne se soucie pas de la durée qu’il peut faire à son fauteuil. À cet effet, des Recteurs comme Pr Ndiawar SARR, Pr Mary Teuw NIANE, Pr Lamine GUEYE et Pr Baydallaye KANE, on commence à regretter leur départ. Quel que soit ce qu’on pourrait leur reprocher, tout le monde est unanime sur un point : ils faisaient passer les intérêts de l’Université avant tout autre. Et, face à des situations de ce genre, ils étaient prêts à déployer tous les moyens nécessaires et légaux afin de faire respecter l’ordre dans la cité et de trouver des solutions efficaces et rapides. Aucun Recteur n’a jamais failli à cet objectif :
Tout ce qu’on avait reproché au Pr Mary Teuw NIANE, c’était d’avoir introduit des gendarmes au campus le 03 août 2010, occasionnant l’emprisonnement de vingt-trois (23) étudiants à la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC) de Saint-Louis pour une durée d’un mois (c’était un mois de Ramadan). On a reproché au Pr Lamine GUEYE d’être trop tolérant et trop sociable et au Pr Baydallaye KANE d’avoir récemment tenté de bien faire son travail en faisant venir des forces de l’ordre en vue de sécuriser l’Université. Aujourd’hui, je reproche au Pr Ousmane THIARÉ d’être « invisible », silencieux et inefficace face à un problème qu’il risque d’aggraver par manque d’expérience ou par crainte d’être la risée des étudiants.
La situation qui gangrène aujourd’hui l’UGB peut s’expliquer par le fait que le pouvoir a changé de camp et, malheureusement, ceux qui sont nommés pour prendre des décisions, sont devenus non pas des acteurs mais des sujets. À ce titre, les questions suivantes méritent d’être posées : Qui dirige l’Université Gaston Berger ? Celui qu’on a mis à la tête de l’UGB est-il vraiment un Recteur au sens classique du terme ?
Depuis sa nomination à la tête du Rectorat jusqu’à présent (à part le jour de la passation de service où il a fait un discours prometteur et rassurant), Pr Ousmane THIARÉ se distingue par son silence, son inefficacité, voire son inaction concrète. L’institution qu’il est censé redresser, échappe à son contrôle. Cela se comprend : on ne peut pas, du jour au lendemain, sortir des amphis et devenir Recteur. Cette fonction s’apprend ; il faut s’habituer à des responsabilités comme être Directeur d’UFR ou d’Instituts. Le titre académique ne suffit pas pour être Recteur. On peut avoir tous les diplômes du monde et ne pas avoir des compétences en matière de leadership.
Pourtant, d’après son parcours, il a visité plusieurs Universités du monde entier. Donc, je suis sûr qu’il n’a vu nulle part où les étudiants dirigent le fonctionnement des enseignements et se permettent de jouer le rôle de l’administration pédagogique et rectorale. C’est à l’UGB seulement qu’on voit des étudiants faire leurs lois sans que l’autorité supérieure ne prononce un mot pour freiner ce phénomène qui enlève à l’Université Gaston Berger sa bonne fortune et sa lettre de noblesse. Même les meneurs de grèves dans nos Universités, une fois en Europe, se soumettent obligatoirement au système. On n’a jamais entendu un Sénégalais diriger la grève en France et pourtant, tout ne va pas toujours bien de leurs côtés. Il faut réfléchir et prendre des mesures là-dessus.
De même, le Recteur THIARÉ n’a pas l’air d’avoir une vision anticipative. Par rapport au renvoi de la date d’ouverture des campus social et pédagogique, je crois que la faute est toujours sous la responsabilité du Recteur, du Directeur du Centre Régional des Œuvres Universitaires de Saint-Louis, des délégués de la Commission Sociale des étudiants et de la Coordination des étudiants. Pourquoi ?
On nous dit que le CROUS doit de l’argent aux repreneurs des restaurants universitaires. Mais, ces responsables que j’ai cités un peu en haut sont censés le savoir avant même la fermeture des restaurants (le 01 septembre 2018) parce qu’ils ont des agents qui les rendent compte au quotidien. Donc, comment peuvent-ils attendre jusqu’au 24 septembre (soit six jours avant l’ouverture du campus social et sept jours avant le démarrage des examens pour certaines UFR) pour nous dire que l’Université ne peut pas s’ouvrir à la date prévue à cause d’une dette contractée par le CROUS. C’était un acte prémédité car, d’habitude, la note qui autorise la fermeture du campus est toujours accompagnée d’une mention de la date d’ouverture.
Ce qui n’a pas été le cas cette année. Donc, les autorités savaient d’avance que rien n’est sûr. Mais, pourquoi attendre vingt-quatre (24) jours avant de commencer à entamer des démarches en ce sens. Étaient-ils plus préoccupés par les parrainages (par la satisfaction de Macky Sall) que par le bien-être des étudiants ? De toutes façons, quoi qu’il en soit, ceci se présente comme un manque de respect total confirmé par l’attitude du Recteur qui, jusqu’ici, ne s’est pas prononcé publiquement. Il a fallu le communiqué (je veux dire la demande de prolongation du Directeur du CROUS) pour qu’on soit informé. Le Recteur n’a même pas fait un communiqué pour dire s’il a ou non accepté cette demande de prolongation. Des étudiants, croyant que le campus va s’ouvrir du jour au lendemain, quittent leurs domiciles pour venir traîner aux alentours de l’Université. Les plus chanceux ont été logés dans les salles d’étude du village G. Ce manque de communication est imputé à la responsabilité du Recteur. Ce qui fait que, ce sont, désormais, les étudiants qui se mettent à sa place et sèment malheureusement le désordre et la confusion avec les communiqués à en plus finir. Sur ce, la première faute du Recteur, c’est de ne pas communiquer avec son public alors qu’il dispose d’une cellule de communication dont les membres sont très compétents.
Une Université doit avoir une seule autorité à la tête de l’Institution. Mais, qu’est-ce qu’on voit ? Dans chaque UFR, il existe un groupe d’étudiants qui dictent ses lois devant « l’impuissance » des autorités pédagogiques et rectorales.
Les délégués de la Commission Sociale des étudiants et ceux de la Coordination des étudiants sont aussi responsables de ce dysfonctionnement. On a été délégué des années même avant que ces délégués actuels ne soient orientés à l’UGB. Mais, ce qu’on faisait c’est quoi ?
Dès la première quinzaine du mois de septembre (entre le 10 et le 15 généralement), on tournait le dos à nos famille pour venir au campus et y rester jusqu’à l’ouverture parce qu’on s’était engagé de défendre dignement les intérêts matériels et moraux des camarades étudiants. Pendant cette période, on veillait à ce que le campus soit désherbé, les restaurants et les chambres désinfectés. Bref, on veillait à ce que tout soit en ordre pour le respect des délais de la date d’ouverture du campus. Malheureusement, cette année (et c’est une première à ma connaissance), les délégués ne sont présents au campus qu’après le communiqué du 24 septembre et pire encore, au moment de demander à la masse de ne pas regagner le campus, eux, ils étaient déjà chez eux. Que personne ne vienne me démentir car depuis deux jours après la tabaski jusqu’au jour où j’écris ce texte, chaque journée je la passe au campus.
Une telle situation a provoqué un climat chaotique que certains étudiants n’ont pas manqué de signaler en « statut » sur whatsapp en ces termes : « UGB est devenue l’Université la plus chaotique du Sénégal. Ça tombe en faillite comme un château de cartes. Que de ruines ! » (sic). En tout cas, ce n’est plus une fierté d’appartenir à l’UGB.
Pour ce qui est toujours de la vision anticipative que je refuse au Recteur THIARÉ, regardez la situation des enseignants vacataires. Certains d’entre eux ont fini leurs enseignements du premier semestre et organisé toutes les évaluations programmées depuis le 31juillet 2018. En plus, durant les premières semaines de la reprise des cours (après la longue période de grèves du mois de Ramadan), si ce n’étaient pas eux, le retard allait être plus considérable. Renseignez-vous auprès des Chefs de Sections et vous-en saurez davantage. Mais, ce qui se passe cette année est inhabituel à l’UGB : parmi ces enseignants vacataires qui ont bien rempli leur part du contrat, on a choisi un groupe pour le payer depuis la premier quinzaine du mois de septembre 2018. Jusqu’à ce jour Dimanche 14 octobre où j’écris ces lignes, le reste n’a toujours pas encore reçu son dû. Ne me dites pas que le Recteur n’est pas au courant. On ne peut pas payer un groupe d’enseignants sans que sa signature ne soit apposée sur les états. Cette négligence doublée d’une injustice n’est rien d’autre qu’une preuve qui justifie encore une fois l’inaction concrète du Recteur THIARÉ. En tout cas, les enseignants vacataires envisagent de se faire entendre dans les prochains jours. Pourquoi construire des routes à l’Université alors qu’on est incapable de satisfaire les priorités telles que le paiement de la dette des restaurants et les heures des enseignants vacataires qui sont des pères de familles comme ces autorités ?
Un Recteur (un vrai) doit oser prendre des initiatives, sinon sa place est ailleurs. Je me rappelle en 2011, le Pr Mary Teuw NIANE (alors Recteur de l’UGB) s’opposait à son Ministre de tutelle tout simplement parce que celui-ci voulait orienter un nombre de nouveaux bacheliers que la capacité d’accueil de l’UGB ne pouvait pas supporter. Pour le sanctionner, le Ministre a diminué le budget de l’époque octroyé à l’Université Gaston Berger. Mais, est-ce que cette audace du Pr Mary Teuw NIANE est-elle un obstacle à ses ambitions ? Non ! Bien au contraire, cette position lui a donné plus de crédit. Donc, pourquoi, aujourd’hui, être Recteur, c’est forcément être les yeux, la bouche et les pieds du Ministre ? Cela doit cesser immédiatement !
Dans ces conditions, l’Université Gaston Berger ne peut se relever que si chacun connait ses droits et ses devoirs. L’autorité doit connaitre ses responsabilités et les assumer comme il se doit : faciliter le paiement des bourses à temps, respecter les cahiers de charge, s’ouvrir aux enseignants, tenir compte de tous les avis et ne pas se prendre pour le plus intelligeant. En un mot, tant que l’UGB ne soit pas dotée d’un Recteur à la fois « fou », apolitique, chevronné et conscient de ses responsabilités envers les étudiants d’abord et les enseignants ensuite, je vous jure que, non seulement elle ne retrouvera jamais son lustre d’antan mais aussi elle surtout l’espoir de la voir debout ne sera qu’un simple rêve.
Avant de terminer, j’aimerais saluer de passage le Directeur du CROUS qui, il faut le dire, fait beaucoup d’effort en posant des actes concrets depuis sa nomination. En tout cas, malgré quelques silences dans la réalisation de certaines revendications et recommandations (prioritaires sans doute), je crois qu’il est sur la bonne voie. S’il continue sur cette lancée, il peut espérer faire mieux qu’Ibrahima DIAO (le Directeur sortant). Quant au Recteur, je lui demande de revoir mes remarques. Et, j’espère bien me tromper dans le futur pour le bien de tous.
Dr Mame Alé MBAYE
Chercheur à l’UGB