Enfants de l'Ecole des otages
Enfants de l'Ecole des otages
Yoro Dyao (Yoro Booli Jaw en wolof), né à Khouma vers 1847 et mort le 3 avril 1919, est un chroniqueur sénégalais dont les Cahiers constituent la source principale de la tradition historique des Wolofs. En particulier, son Histoire des damels du Cayor, remise à Faidherbe en 1864, conserve aujourd'hui largement sa pertinence.

Avec l'abbé Boilat, c'est l'un des pionniers de l'historiographie sénégalaise. Lui-même issu de l'aristocratie du Waalo, également proche du colonisateur par sa formation et sa fonction de chef de cercle et sa lecture des publications africanistes
, Yoro Dyao a eu accès à une double culture, wolof et française, et a pu confronter les données de la tradition orale à celles des observateurs extérieurs – un avantage rare à cette époque.

Issu de l'aristocratie – il est le fils de Fara Penda, chef du Waalo –, Yoro Dyao fait partie à ce titre de la deuxième promotion de l'École des Otages, fondée par Faidherbe en 1855 et destinée aux fils de chefs et de notables, en vue de l'acculturation des nouvelles élites1. Il passe ainsi quelques années à Saint-Louis où il apprend le français6. Premier de sa promotion à la fin de ses études, c'est lui qui est chargé de lire le discours de remerciement à Faidherbe. Les liens avec sa famille se distendent et il se rallie à la cause des Français.

D'abord nommé chef du canton de Foss au Waalo en 18597, il fournit à l'administration coloniale un grand nombre d'informations sur l'histoire, la société et l'organisation politique des Wolofs du Waalo et du Cayor6 et participe à plusieurs expéditions militaires au Djolof et au Waalo. Cependant sa carrière au sein de l'administration coloniale est mouvementée : plusieurs fois limogé puis réintégré dans un autre poste, il est définitivement renvoyé en 19147. Il meurt en 1919, probablement à Khouma.

Dès sa scolarité, Yoro Dyao consigne par écrit ce que son père lui enseigne du Waalo, ce qu'en disent les griots, ainsi que ses propres connaissances et observations8. Son ambition de brosser un tableau historique et ethnographique de l'ensemble des pays wolofs n'aboutit pas, mais il utilise les parties terminées de son travail pour rédiger une Histoire des damels du Kajoor qu'il remet à Faidherbe en 1864 et qui est publiée dans le Moniteur du Sénégal et dépendances la même année.

Entre 1902 et 1908 – sous le gouvernorat d'Ernest Roume – il consacre à l'histoire du Cayor trois nouveaux cahiers comprenant 61 pages manuscrites9. Enrichie, cette nouvelle chronologie s'arrête cependant à l'avènement de Lat Soukabé. Le texte original a disparu des archives, mais une version remaniée en a été publiée par Raymond Rousseau, professeur au lycée Faidherbe de Saint-Louis10, dans le Bulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'AOF en 1933 et dans le Bulletin de l'IFAN en 1941-429.

Deux autres cahiers sont publiés pour la première fois en 1912 par Henri Gaden (1867-1939), militaire, administrateur colonial et ethnologue12. Le premier cahier est consacré à la légende de Ndiadiane Ndiaye. Le second, sous le titre La nomination des rois dans les six pays du Sénégal, et des différences nécessaires à y faire remarquer, détaille les hiérarchies politiques au Cayor, au Baol, au Djolof, au Waalo, au Sine et au Saloum.

Raymond Rousseau comme Henri Gaden ont ajouté leurs propres commentaires et procédé aussi à quelques remaniements du texte original lorsque celui comportait des fautes de syntaxe ou leur semblait se perdre en digressions inutiles ou obscures..

Anticipant les travaux de Cheikh Anta Diop – qui ne semble pas avoir eu connaissance des siens sur ce point –, Yoro Dyao s'est également interrogé sur une possible origine égyptienne des populations sénégambiennes5. Alors que Diop appuiera principalement sa démonstration sur des faits linguistiques, Yoro Dyao se réfère à la tradition orale. La postérité a moins retenu ce volet de ses recherches.

Dans ses écrits Yoro Dyao fait preuve d'un grand souci didactique8. En revanche la confrontation des dates qu'il avance avec d'autres sources fait apparaître quelques discordances9,8. L'ensemble de ses manuscrits sont aujourd'hui considérés comme perdus.

Souce: Wikipedia


Commentaires

1.Posté par Le Dya Ogo Amadou Bakhaw DIAW le 16/05/2012 19:21
YORO BOLY DYAO UNE GRANDE FIGURE DES LETTRES SENEGALAISES MECONNUE

Tout récemment le Président de la République Maître Abdoulaye WADE a instruit au conseil des ministres le gouvernement « d’étudier le modalités de rapatriement de certains des dépouilles des dignes fils du pays et de l’entrée symbolique des autres au panthéon ». Forts de cette directive, nous voulons lever un coin de voile sur une des plus illustres figures de notre pays, mais largement méconnue des sénégalais : Yoro Boly Dyâo.
Yoro Boly Dyâo est né à Khouma, une des capitales de l’ancien royaume du Waalo en 1847 et c'est dans même dans cette localité qu'il sera mort et enterré le Jeudi 03 avril 1919.
De par son patronyme (guénio) Dyâo, il appartenait d’après Siré Abas Sow (auteur des célèbres chroniques du Fouta sénégalais,) à la plus vieille famille de chef de la vallée du fleuve Sénégal, celle des Dya Ogo, qui y ont introduit la métallurgie du fer et la culture du mil sorgho.
Son père le Tagne Fara Penda Madyao Khor Dyâo , appartenait à l’une des trois lignées matrilinéaires qui permettaient d’accéder au trône du Waalo, celle des Loggar.

De par sa mère Boly Mbodj (Peinda Dieng), Yoro Dyâo appartenait à la famille matrilinéaire Boul et était descendant d’un des plus grands Brack du Waalo, le Brack Ndiack Aram Bakar Mbodj (qui conquit tout le pays wolof au milieu du 18éme siècle).
Apres la défaite des troupes de la Linguére Ndatté Yalla devant Nder ,le 25 Février 1855, le gouverneur Faidherbe annexa le Waalo comme possession française et nomma son père Fara Peinda Madyao Khor Dyâo comme chef supérieur du Waalo.

Ce dernier en gage de fidélité à la France, envoya son fils Yoro Boly Dyâo à Saint-Louis fréquenter l'Ecole des Otages de 1856 et 1860, faisant partie de la deuxième promotion. Cette école fondée par Faidherbe en 1855 avait pour fonction d’accueillir les fils de rois sénégalais, « des fils de chef » , de les prendre en otage et de leur dispenser une éducation devant faire d’eux des auxiliaires dociles de la colonisation française.

Brillant élève, Yoro Boly Dyâo fut chargé de lire le discours de la sortie de sa promotion.

Promu chef de canton en 1860, il exerça à Khouma et à Foos. Francophile, il fut un agent zélé de l’administration coloniale et participa activement à la répression de la résistance armée du Prince du Waalo Sidya Ndatté Yalla Diop en 1876.

Après une carrière très mouvementée,faite de révocations, suivies de nominations de Yoro Dyâo finit par obtenir de la France une pension de retraite de mille deux cents francs (1.200) en 1914.
Patriarche, il eut 33 enfants. Il donna en mariage la plus part de ses filles à des princes sénégalais. Beau père du Bourba Alboury Ndiaye ,du Ganket Amadou Makhourédia Diop, des Princes Samba Yomba Mbodj, Diombo Souna Mbodj, Bouna Alboury Ndiaye , Sydy Ngagnesiry Ndiaye, on trouve actuellement beaucoup de ses descendants dans les grandes familles maraboutiques de Touba et de Tivaouane .

Au delà de son parcours politique de collaborateur fidèle et convaincu du système colonial, Yoro Boly Dyâo mérite surtout d’être considéré comme une figure historique sénégalaise des lettres, de par sa contribution inestimable à la connaissance de l’histoire du peuple sénégalais Pour l’Université Cheikh Anta Diop, il demeure la source principale de la tradition écrite historique du peuple wolof.

Des sa sortie de l'Ecole des Otages, Yoro Dyâo fut chargé par l’administration coloniale de rédiger une monographie sur l’histoire des peuples de la Sénégambie. Allié et apparenté de la plus part des cours royales de l’époque ,Yoro Dyâo était bien placé pour recueillir des familles princières et des grands griots de cour de par la tradition orale ,l’histoire des royaumes sénégalais.

Dés 1860 il rédigea un certain nombre de cahiers relatant l’histoire des migrations et des coutumes des royaumes du Cayor, du Baol, du Djoloff et du Waalo. En 1864 Il publia l’histoire de Damels du Cayor dans le journal le Moniteur du Sénégal .Ces cahiers seront commentés et publiés en 1912 par Henri Gaden, dans « légendes et coutumes sénégalaises ».
Un professeur français du Lycée Faidherbe de Saint-Louis Raymond Rousseau publiera et commentera une autre partie des cahiers en 1922 dans « Le Sénégal d’autrefois .Etude sur le Oualo ».

Ces cahiers constituent une part importante du patrimoine historique et culturel du peuple wolof et du Sénégal.

D’après Jean Boulegue , Maître de Conférence à l’université de Paris1 « Yoro Boly Dyâo fut le premier de ces chroniqueurs sénégalais qui ont recueilli, traduit compilé, interprété, aussi les traditions orales de leur peuple » .

Mais l’une des contributions les plus importantes de Yoro Dyâo et qui restent méconnues du grand public reste la thèse de Yoro Dyâo sur l'origine égyptienne des populations sénégambiennes Il déclarait «... vu que l'opinion générale en toute la Sénégambie est que notre contrée doit son peuplement à des migrations de l'Egypte, desquelles descendent toutes ses populations. »
Ces populations seraient parties d’Egypte (Kemet ) par six grandes migrations successives( les Jaa-Oogo ; les Manna ;les Tondions ;les Laam Tourmiss ;les Laam-Termes;les Touri-Sing ou Laam-Toro).

Yoro Boly Dyâo donna même les noms des Pharaons (qu’il appelle Fari en wolof) sous le règne desquels chacune de ces migrations auraient eu lieu.
Dans une contribution « les migrations entre le Nil et le Sénégal : les jalons de Yoro Dyâo » paru dans les annales de la faculté des lettres et sciences humaines en 1991 Aboubacry Moussa LAM Maître de conférences, Département d’Histoire
Faculté des Lettres & Sciences Humaines de Dakar indiquait que « Dès le début du siècle un sénégalais, du nom de Yoro Dyâo, avait donné sur la question des relations entre l'Egypte ancienne et l'Afrique Noire un éclairage capital, malheureusement resté jusqu'ici inconnu des principaux protagonistes. »

Etant un des premiers hommes de lettre sénégalais d’écriture française, Yoro Boly Dyâo mérite d’être mieux connu des nouvelles générations sénégalaises. Un demi-siècle avant les premières publications de Cheikh Anta Diop, sur l’Egypte pharaonique, Yoro Dyâo avait rédigé ses « cahiers » montrant les liens organiques entre les peuples sénégambiens et de l’Egypte antique.

En attendant que l’homme et son œuvre soient mieux connus des africains et des sénégalais les pouvoirs publics sénégalais devrait lui rendre un hommage en lui donnant des noms d’amphithéâtre d’université, de lycée et d’avenue à Dakar et à Saint -Louis sa capitale régionale .

Le Dya Ogo Amadou Bakhaw DIAW



2.Posté par amadu le 25/05/2012 21:26
Dya Ogo Amadou Bakhaw DIAW, jaaraama. j'aimerais avoir vos contact merci.

3.Posté par Amadou ady Diaw le 02/08/2012 19:11
Nous avons un grand plaisir de revisiter l'histoire des grandes figures sénégalaises à travers ndar info qui est un site de référence. Mais quelques fois l'histoire réelle du Sénégal est travesti par des soit disant maîtres de l'histoire qui ne cherchent que la prime pour chanter ou écrire l'épopée d'un tel ou d'un tel.
Au Sénégal nous avons un riche héritage de notre histoire pour ne pas envier d'autres. Chaque famille à une histoire qui mérite d'être enseigné.
Je félicite Amadou Bakhaw Diaw pour sa limpide manifestation intellectuelle.


Amadou Ady Diaw


4.Posté par Diaw le 20/07/2017 19:57
un des mes grands freres m'a parle un peu de cette histoire je parle a chaque fois de Cheich Anta Diop , mais j'aimerai savoir plus sur Yoro Diaw que je viens a l'instant meme de faire connaissance sur le site ,mes remerciements.

5.Posté par BABA DIAW le 11/10/2018 11:47
YORO DIAW est un ancêtre a saluer c est un grand MR j'aimerai savoir comment je pourrai faire pour me procurer l'intégralité de ses écrits me contacter au 0114184094926 merci d avance

6.Posté par Babacar Gueye le 29/03/2019 23:21 (depuis mobile)
Vraiment c''est un grand Monsieur ou l''éducation Sénégalaise doit connaître.J''ai l''habitude de dire que notre chère nation n''a pas besoin de mimitisme envers d''autres histoires car les nôtres sont ainsi très riche.

7.Posté par Fassar sene le 12/11/2020 12:46 (depuis mobile)
Nous avons vraiment le Grand plaisir de visiter l''histoire de nos héros national

8.Posté par Diallo le 01/05/2021 15:48 (depuis mobile)
Vous devez avoir honte de faire du copier-coller sur Wikipedia qui est en aucun cas une référence.
C est pas sérieux.

9.Posté par Sikhounar le 24/05/2021 11:16 (depuis mobile)
Donc il fut un grand collaborateur des colons. Participer à des guerres de conquêtes contre ses parents. Triste vraiment.

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