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50e anniversaire de l’OMVS : Un modèle unique de coopération à travers le monde

Lundi 22 Novembre 2021

Le bassin du fleuve Sénégal recèle d’énormes potentialités que les Etats arrivaient à peine à mettre en valeur, compte tenu des nombreux aléas climatiques et de l’absence d’un cadre organisationnel adéquat pour la mise en valeur et la gestion des ressources en eau du bassin. Cette situation a conduit les Etats riverains à créer l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) le 11 mars 1972. A travers la création de l’OMVS, les Etats ont exprimé la volonté de joindre leurs efforts pour asseoir les bases d’une gestion concertée et harmonieuse des ressources en eau du bassin. Le programme commun de mise en valeur du fleuve, bâtis autour des composantes suivantes :Aménagements hydro-agricoles, Production d’énergie électrique, Navigation fluviale et Environnement a été confié au Haut-Commissariat qui s’appuie sur plusieurs sociétés sous sa tutelle : la SOGED, chargée de la gestion du barrage de Diama, la SOGEM, chargée de la gestion du barrage de Manantali, la SOGEOH, chargée de la gestion des ouvrages du haut bassin et la SOGENAV, chargée du volet navigation.



LES DOMAINES D’INTERVENTION DE L’OMVS

Les objectifs que se fixe l’OMVS portent sur :

- le développement de l’agriculture irriguée,
- la production d’énergie,
- la navigation.


1- L’agriculture irriguée :


L’OMVS s’est lancée, dans un premier temps, dans l’adoption et le développement d’un lourd programme d’investissement, afin de doter la région d’une infrastructure de base comme le barrage anti-sel de Diama, dont la fonction essentielle est d’empêcher l’intrusion de la langue salée dans le fleuve et rendre ainsi des terres naguère salines du Delta propices à l’agriculture. Il est devenu un barrage réservoir (250 à 535 millions de m3) par la construction de digues. Il fonctionne en complémentarité avec le barrage de Manantali et permet aujourd’hui le contrôle partiel du niveau d’eau dans le delta et la réduction des hauteurs de pompage pour l’irrigation.Cette disponibilité de l’eau a des incidences socio-économiques importantes pour les populations riveraines qui peuvent s’adonner à une agriculture diversifiée durant toute l’année.


Avec un potentiel de plus de 400 000 ha, le bassin du fleuve Sénégal est aujourd’hui le théâtre d’une production agricole intensive qui permet aux pays membres de l’OMVS de réaliser leur objectif en terme de souveraineté alimentaire. Les spéculations portent sur plusieurs filières avec une combinaison cultures de rente (riz, arachide, pastèque, melon…) et cultures vivrières (le niébé, le mil, le maïs), fruits et légumes, et manioc, répondant à la demande locale croissante.


Malgré tous les efforts consentis par les Etats en terme d’aménagements hydro-agricoles, on assiste toujours à une sous-exploitation du potentiel du bassin en matière d’irrigation. En effet, selon une étude du PARACI/OMVS (Plan d'Action Régional d'Amélioration des cultures irriguées) qui date de septembre 2017, les superficies exploitées en Guinée, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal sont estimées à 129 381 ha soit 60,76% de la superficie totale aménagée de 212 937 ha pour tout le bassin du fleuve. Ce chiffre a évolué entre temps mais le potentiel inexploité demeure toujours.


Tableau 1 : Superficies aménagées et exploitées sur l’ensemble du bassin du fleuve entre 2015-2016

 
Pays Superficie aménagée Superficie exploitée Taux  en %
Guinée 6 899 4589 66,52
Mali 6 000 3506 58,43
Mauritanie 61 986 28 000 45,17
Sénégal 138 052 93 286 67,57
Total 212 937 129 381 60,76

Source: rapports pays actualisés, septembre 2017, PARACI/OMVS


2- Le volet énergie :


L’énergie constitue un choix stratégique pour l’OMVS. Les pays membres de l’OMVS ont très tôt misé sur l’énergie hydroélectrique pour résorber leur déficit énergétique, diversifier les sources de production, et favoriser leur développement industriel. Très tôt un programme d’infrastructures a été défini pour réguler les débits du fleuve et produire de l’énergie bon marché grâce à la construction de barrages hydroélectriques.


L’OMVS a aujourd’hui à son actif deux ouvrages hydroélectriques :


 
  •   Le complexe de Manantali (le barrage et sa centrale, 2002) situé sur le Bafing. Avec une puissanceinstallée de 200 MW, il
  •  produit en moyenne 800 GWh/an qui sont livrés aux sociétés nationalesd’électricité du Mali (52%), de la Mauritanie (15%) et du
  •  Sénégal (33%). Ce barrage a été mis en service depuis 2002 ;
  •   L’aménagement de Félou (2013), qui produit en moyenne 60 MW injectés dans le réseau deManantali.
  •   Un barrage est en cours d’achèvement, le barrage de Gouina, à 64 km en amont du barrage de Félou. Avec une puissance installée de 140 MW, cet ouvrage va produire en moyenne plus de 600 GWh par an.
Il s’y ajoute les projets de barrage de Koukoutamba (en Guinée) et Gourbassi (sur la Falémé) avec des puissances installées de près de 300 MW pour Koukoutamba et 18 MW pour Gourbassi. Le potentiel énergétique du bassin est estimé à environ 2000 MW. Ce qui permettrait de couvrir largement les besoins en énergie de ses E?tats-membres et de s’ouvrir au marché sous-régional de l’énergie.


3- La navigabilité du fleuve Sénégal :



Le projet navigation dont l’objectif est d’assurer la navigation en toutes saisons entre Saint Louis, situé à l’embouchure du fleuve, et Ambidédi (en aval de Kayes) au Mali, soit sur une distance de 905 kms. Le projet a pour but de desservir et désenclaver des zones présentant d’importants potentiels agricoles et miniers. A cet effet le programme prévoit :


• L’aménagement du chenal de navigation ;
• La construction de ports et d’escales portuaires ainsi que l’acquisition d’une flotte fluviale ;
• La création d’agences chargées de l’exploitation de la batellerie fluviale et de l’entretien du chenal navigable.


Selon les résultats des études disponibles, la voie d’eau autorise une capacité annuelle de 10 millions de tonnes de fret. Toutefois, il convient de noter que les aménagements requis nécessitent d’importants capitaux ; ce qui a amené l’OMVS à opter pour une stratégie de réalisation par étapes, en adéquation avec les niveaux de croissance de la demande en matière de transport fluvial. Le principe d’une phase transitoire axée sur le transport mixte fluviomaritime a été retenu. Ce projet a connu aujourd’hui une évolution significative avec la signature en octobre 2019 du contrat commercial entre la SOGENAV, chargée de la gestion et de l’exploitation de la navigation sur le fleuve Sénégal et une entreprise indienne dénommée AFCONS.

LE PGIRE, UNE REPONSE AU DEVELOPPEMENT LOCAL ET A L’INTEGRATION SOUS-REGIONALE

L’assistance et la prise en compte des besoins des populations riveraines du fleuve Sénégal ont toujours été les préoccupations de l’OMVS dans le cadre sa mission. Ainsi, parallèlement à la réalisation de grands ouvrages, l'OMVS s’attelle toujours à faire en sorte que les différents projets aient un impact direct sur le quotidien des populations, grâce notamment à un investissement massif dans le développement local, l'environnement et la santé.C'est le but du Programme de Gestion Intégré de l'environnement et de Développement des Usages à buts multiples de l'Eau, dénommé PGIRE.


Le PGIRE est un programme de développement multisectoriel formulé pour renforcer l’intégration régionale des 4 pays riverains et améliorer les conditions de vie des populations. La première phase (PGIRE I) du programme s’est déroulée de 2007 à 2013 et la seconde phase (PGIRE II) concerne la période 2014 - 2021 avec un Don du Royaume des Pays-Bas (Trust Fund III) comme partie intégrante du projet.


Les bénéficiaires du projet :


Au total, plus de 4,5 millions de personnes au sein du Bassin du Fleuve Sénégal devront bénéficier directement de ce projet. Il s’agit entre autres de :
Plus de 56 200 petits exploitants agricoles et agriculteurs pratiquant une agriculture de subsistance ;
12 000 personnes travaillant dans la pêche artisanale, soit dans la capture de poisson, la transformation ou la vente dont 58% sont des femmes ;
5 000 bénéficiaires du projet et les membres d'association d'usagers de l'eau soutenus pour accroître leur résilience au climat à travers des projets pilotes ;
4 500 000 de personnes vivant dans le bassin du Sénégal bénéficiant de la distribution de MILDA ;
2 100 000 enfants en âge scolaire et 1 000 000 d'adultes traités par an contre les maladies tropicales négligées.

Source : OMVS
 


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