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7.800 enfants victimes de la traite des êtres humains au Sénégal

Mardi 12 Novembre 2013

Au Sénégal, 7.800 enfants sont victimes de traite et de maltraitance. Cette nouvelle forme d’esclavage est devenue une activité très lucrative avec un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de FCfa par an au plan mondial. Toutefois, le Sénégal s’est engagé à éradiquer le phénomène à travers un plan d’actions national, selon Malick Lamotte, directeur de cabinet du ministre de la Justice, Garde des sceaux.

La traite des humains constitue la troisième forme de trafic la plus répandue dans le monde, après le trafic de drogue et des armes. Elle est aussi l’une des plus lucratives. Cette pratique génère au moins 32 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année, soit plus de 20 milliards de FCfa. L’information a été donnée, samedi dernier, par directeur de cabinet du ministre de la Justice, Garde des sceaux Malick Lamotte. Il a présidé l’ouverture de la première journée régionale de lutte contre la traite des êtres humains.

Au Sénégal, a ajouté Malick Sow, président de la Cellule nationale de lutte contre la traite, cette pratique touche 7.800 enfants, avec une proportion marginale de filles âgées en moyenne de 11 ans. Selon Binetou Djibo, coordonnatrice régionale du système des Nations unies au Sénégal, 25 millions d’individus à travers le monde sont victimes de cette nouvelle forme d’esclavage.

Pour y faire face, a soutenu le représentant du Garde des sceaux, ministre de la Justice, la communauté internationale a adopté depuis 1948 d’importantes mesures, mais le phénomène persiste toujours deux siècles après l’abolition de l’esclavage. Pour Malick Lamotte, le Sénégal est un acteur majeur dans le processus d’éradication de ce mal. Il a ratifié les différents instruments juridiques internationaux et régionaux de lutte contre la traite des personnes. « Notre pays a renforcé son dispositif juridique par l’adoption de la loi 2005 du 10 mai 2005 relative à la traite des personnes et pratiques assimilées et à la protection des victimes », a-t-il dit.

Il ajoute que l’adoption de cette loi était accompagnée, la même année, de la mise en œuvre d’un projet de lutte contre la traite illicite et toutes les formes de travail des enfants. « La détermination des autorités sénégalaises à lutter contre le phénomène est aussi traduite par la création de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, et l’adoption et la mise en œuvre d’un Plan d’actions national de lutte contre ce phénomène », a avancé l’ancien président de la Cour d’appel de Thiès.

A l’en croire, si la gravité du phénomène ne fait point de doute, au regard de ses conséquences multiples en termes de violation des droits humains, des droits fondamentaux des personnes vulnérables, particulièrement les femmes et les enfants, objets de violations psychologique et physique, d’exploitation économique et social, son ampleur demeure méconnu. Cet état de fait, a-t-il estimé, s’explique par le déficit de communication et de partage d’expériences, et surtout par l’absence de données statistiques sur les causes, les victimes et les auteurs de ces actes.

« Cette lutte constitue à la fois un devoir et une obligation pour la protection de la dignité humaine. Le gouvernement du Sénégal s’est engagé à renforcer les moyens de la cellule pour la mise en œuvre du plan d’actions national de lutte contre la traite », a-t-il soutenu. De l’avis de Pierre Lapaque, représentant régional de l’Onudc à Dakar, cette problématique requiert une consultation plus large entre les pays d’origine des victimes, les pays de transit et ceux de destination.

90% des concernés sont des talibés

Selon le président de la Cellule nationale de lutte contre la traite Malick Sow, une étude menée en 2007 a montré qu’au Sénégal, 90% des victimes de traite et de maltraitance sont des talibés. Et à Dakar, 95% des talibés viennent des régions de l’intérieur du pays et de la sous-région. Les régions qui envoient plus d’enfants dans les rues de Dakar sont celles de Kaolack et de Kolda avec chacune 15% des talibés. Ziguinchor et Thiès ont chacune 5%. Le représentant de l’Onudc, Pierre Lapaque, s’est dit être animé par un sentiment mitigé de frustration et d’espoir. Il est frustré s’il sillonne les rues de Dakar inondées par des enfants mendiants et il a de l’espoir après avoir écouté les discours des autorités sénégalaises décidées à lutter contre le phénomène.

Ndiol Maka SECK/Lesoleil


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