Pendant 40 minutes, l'envoyé du capitaine Ibrahim Traoré a tenu un discours très offensif, tant sur le fond que sur la forme à la tribune.
Lors de son passage à la tribune de la 78e Assemblée générale de l'ONU, le ministre du gouvernement de transition a dénoncé « l'hypocrisie » des puissances occidentales, en particulier la France, en faisant un parallèle avec l'Ukraine, soutenue dans sa guerre contre la Russie, alors que le Burkina Faso, qui fait face aux groupes armés et terroristes, attend toujours de l'armement qu'il estime « bloqué » volontairement par ses partenaires internationaux.
« En plus des coupures d’aides, d’annulation de conventions de formation de nos forces de défense et de sécurité, nous assistons au blocage de notre matériel militaire commandé avec la sueur de nos compatriotes, toujours sous l’impulsion de la France », a lancé Bassolma Bazié à la tribune.
Moyens « cyniquement bloqués »
« En exemple, pour les vecteurs aériens nécessaires pour le contrôle et la défense du territoire, nous avons eu un contrat avec le Brésil, dont la licence d’arme devait provenir de la Belgique et le système de navigation, de tir, ainsi que des caméras, des États-Unis d’Amérique, puis un moteur, du Canada. Ces moyens sont aujourd’hui fallacieusement et cyniquement bloqués. Et si rien n’est fait, l’histoire vous tiendra responsables de non-assistance de personne en danger », estime aussi le ministre d'État.
« En un mot, notre sécurité sera assurée par nous-mêmes en priorité, et non par quelqu’un d’autre. Le Burkina Faso liera de façon souveraine ses partenariats et achètera ses moyens de défense avec qui il veut. Qu’un pays s’appelle Russie, Iran, Azerbaïdjan, Cuba, Nicaragua, Corée du Nord, le Burkina Faso y achètera et y vendra ses produits sans intermédiaires, encore moins sans autorisation de qui que ce soit. »
RFI