Cheikh DIONGUE : Quel bilan pouvez-vous nous dresser après la participation de A-D-N aux élections locales 2014 ?
M. Abdel Kader NDIAYE : je vous remercie Cheikh pour avoir bien voulu m’inviter à votre émission et je profite du lendemain de l’Aid El Kabir pour formuler des prières au peuple sénégalais et en particulier à toute la communauté saint-Louisienne; au passage, je salut votre DG, mon grand frère et ami Golbert Diagne ainsi que tout le personnel de Téranga FM. Pour revenir à votre question, je voudrais vous dire que certes, notre jeune mouvement n’a pas remporté les élections locales, mais nous pouvons affirmer que tout n’est pas négatif ;En effet :En premier lieu, nous pouvons nous réjouir d’être, aujourd’hui, la troisième force politique du département et la quatrième de la commune, ce qui atteste l’implantation effective de notre base politique aussi bien dans le périmètre communal que départemental. En second lieu, nous avons des représentations au sein des conseils municipal et départemental de Saint-Louis. Tous ces résultats ont été acquis lors de notre première participation électorale face à de gros appareils de coalitions de partis. Donc nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu. Quant aux perspectives, notre mouvement est entrain de poursuivre son bonhomme de chemin avec la même détermination et le même engagement, et nous sommes dans une phase de déploiement de notre plan stratégique qui nous oriente vers la massification et l’ouverture à l’échelle nationale. Nous avons déjà tiré les leçons des locales et nous sommes en pourparlers avec nos alliés pour notre restructuration et notre élargissement au plan national.
Cheikh DIONGUE : aujourd’hui, considérant le blocage du vote des budgets des collectivités, quelle est votre appréciation de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation?
M. Abdel Kader NDIAYE : les élections locales ont vécu depuis le 29 juin 2014, les conseils des collectivités locales ont été installés en grande partie au courant de mois d’Aout 2014.Nous constatons que trois (3) mois après leur installation, ces dernières baignent dans une grande léthargie, suite au blocage de la mise en place de leur budget. Cette situation très difficile a pour conséquence le «délestage social» des populations et la paralysie du secteur privé local. Aujourd’hui, nous déplorons que la mise en œuvre de l’Acte 3, après la phase institutionnelle, se caractérise par un blocage généralisé marqué par la non-disponibilité des textes réglementaires, le défaut d’affectation de ressources humaines, matérielles et financières et l’absence de sièges pour bon nombre de collectivités locales… Ce qui nous incite à penser qu’il y’a eu précipitation dans la conduite de la réforme, et les défaillances dans la planification budgétaire en sont une parfaite illustration. En outre, la plénitude de l’autonomie des collectivités en ce qui concerne les compétences transférées, est remise en cause par des actes contre-nature de certains représentants de l’Etat. Dans ces circonstances, comment peut-on parler de décentralisation? En tous les cas, le processus vécu d’affectation des ressources de la décentralisation montre, pour le moment, une centralisation excessive. Pourtant, l’acte 3 de la décentralisation est une grande réforme que nous honorons dans ses nobles principes et ses objectifs salutaires. Certes, nous sommes très conscients, en tant qu’acteurs de la vie publique, qu’une telle réforme est éminemment politique ; elle avance maintenant à visage découvert en mettant en évidence les enjeux de la redistribution du pouvoir politique et du contrôle des territoires locaux pour la conquête ultérieure du pouvoir national. Compte tenu de cet enjeu majeur, les politiciens sont en train de l’instrumentaliser à outrance. Ce qui nous amène aujourd’hui à nous interroger sur la sincérité de la volonté politique de nos dirigeants dans cette nouvelle ère de gouvernance publique. Il est temps de revoir la mise en œuvre de l’acte 3 et d’apporter des correctifs dans la mobilisation des ressources, (point faible majeur de la décentralisation, car il y va de la crédibilité du Gouvernement et de la sauvegarde du nouveau cadre d’émergence d’une citoyenneté active.
Cheikh DIONGUE : Président, comment appréciez-vous la situation socio-économique ?
M. Abdel Kader NDIAYE : la situation socio-économique du pays est difficile (Deukebi dafa Makhe, dit la rumeur, les sénégalais sont fatigués) elle est caractérisée par une demande sociale très forte (jeunesse sans emplois, entreprises en difficultés, ménages fauchés…) même s’il faut reconnaitre que le gouvernement a quand même fait des efforts avec la baisse de la fiscalité sur les salaires et le loyer, l’octroi de bourses familiales à des foyers démunis, le recrutement de quelques cinq milles jeunes volontaires, le financement de quelques projets d’appui à la promotion des jeunes et des femmes, le lancement des quelques projets de PSE, mais beaucoup reste à faire par rapport aux engagements politiques déclinés dans la feuille de route du Chef de l’Etat. Quant à l’environnement des affaires, il est resté peu favorable et je voudrais partager avec vous la dernière note de conjoncture d’Aout 2014, publiée par la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques DPEE (MEF) qui a relevé une baisse générale des activités économiques dans cette même période. Globalement, l’activité du secteur primaire a baissé de 6,8% en juillet 2014, mais la baisse la plus remarquable c’est celle de la pêche (-22,9%). Naguère, le tertiaire, locomotive de l’économie nationale a chuté de 7,7% et ce qui est surprenant, le dynamique secteur des télécommunications n’a pas échappe à cette tendance en diminuant de 9,1% par rapport à cette période. Le commerce affiche une baisse dans les mêmes proportions. Seul le secteur secondaire a connu une exceptionnelle hausse de 1,0 % tirée par les industries extractives (+29,3%).Dans ces conditions, le moral des entreprises est au plus bas. En effet, la grande majorité des industriels, entrepreneurs et prestataires de services se plaignent de la baisse de la demande (28,6%), de la concurrence déloyale (21,4%) des délestages électriques (14,3%) et du non recouvrement des créances (35,7%).
Face à cette conjoncture grise, le secteur privé est également secoué par les dérives du gouvernement en matière de politique de développement, plus particulièrement en matière de partenariat public privé (PPP), dont le socle repose sur un patriotisme économique fort fondé sur la promotion effective du leadership du secteur privé national dans les grands programmes et projets publics et la protection de ses intérêts stratégiques. Aujourd’hui, nous constatons avec amertume que le Président de la République est en train de violer le pacte électoral avec le secteur privé national. Deux ans après la seconde alternance, le Sénégal ne ressemble plus au Sénégal. Aujourd’hui, nous nous désolons de constater qu’il n’y a pas de rupture dans les politiques publiques.
Le début de la mise en œuvre du PSE a prouvé que le PPP tant vanté par nos dirigeants ne repose que sur un patriotisme économique de façade et qu’il sera très loin de réaliser les objectifs de croissance et d’emplois attendus. Le Sénégal ne va pas aussi bien qu’on le dit, surtout avec ses taux de croissance affichés de (5/6/7%) qui sont très loin de la réalité de nos ménages et entreprises. Cette croissance est chimère pour le peuple réel.
Elle nous fait miroiter un croissant lunaire plutôt qu’un croissant au beurre. La croissance ne se mange pas mais quand elle est partagée, elle mène vers le développement qualitatif et inclusif. D’emblée, que le gouvernement sache que toute politique économique qui met en rade ses potentialités propres est vouée d’office à l’échec. De plus, ses dérives se font sur fond de mal gouvernance. Qu’est ce qui a empêché le Gouvernement du Sénégal de faire un Appel d’offre public pour la cession de la parcelle de terrain héritée de la défunte gare routière des pompiers de Dakar, mettant à égalité de chance les offres nationales potentielles avec celles étrangères, ou de solliciter des offres même spontanées pour le programme de ce site ?De quels droits nos dirigeants cèdent de manière illégale notre patrimoine à des étrangers? De quels droits, au Sénégal ce sont les entreprises étrangères qui travaillent pendant que la grande majorité d’entreprises (90%) n’ont pas d’activité? Détrompons-nous, ces choix politiques ne mènent vers aucun développement et ils ne feront qu’accentuer la pauvreté et la misère, amplifier les inégalités sociales et nous éloigner des horizons d’une nation sur la voie de l’émergence. Si le PSE veut réussir ses paris et se présenter comme une démarche inclusive favorisant l’adhésion nationale, ses guides devront opérer les ruptures contre les mauvaises pratiques en matière de politique publique. Pour créer la richesse et générer des emplois durables, le Gouvernement devra booster l’investissement et promouvoir les entreprises nationales, nos véritables locomotives de développement. Dans cette analyse, nous n’épargnons pas nos organisations patronales qui aujourd’hui devraient revoir leur partenariat avec les politiques face aux menaces qui pèsent sur les intérêts stratégiques du secteur privé national. En définitive, si la démocratie sénégalaise est saluée pour sa stabilité et son leadership, elle est par contre décriée par ses fils pour ses injustices sociales et son défaut de patriotisme économique. Par conséquent, dans cet élan d’invite à la relance de l’économie, nous prions le Gouvernement d’inverser la vapeur.
Cheikh DIONGUE : Si vous permettez Président, nous allons poursuivre dans votre appréciation de l’actualité nationale. Comment appréciez-vous l’avenir de la majorité présidentielle ?
M. Abdel Kader NDIAYE : comme j’ai eu à le souligner lors de mes précédentes interviews, la stabilité de la majorité qui nous gouverne est précaire et son avenir incertain à cause de ses faiblesses structurelles d’une part et du fait de la recomposition de la classe politique, d’autre part.
Pourquoi ? Parce que nous sommes en train de vivre un décloisonnement généralisé de l’espace politique et que ces mutations ne sont que le reflet des progrès remarquables de notre démocratie citoyenne, longtemps prise en otage par des cercles partisans, illégitimes et non représentatifs.
Par conséquent, la majorité présidentielle de 2012 gagnerait à s’ouvrir aux nouvelles forces vives de la nation.
M. Abdel Kader NDIAYE : je vous remercie Cheikh pour avoir bien voulu m’inviter à votre émission et je profite du lendemain de l’Aid El Kabir pour formuler des prières au peuple sénégalais et en particulier à toute la communauté saint-Louisienne; au passage, je salut votre DG, mon grand frère et ami Golbert Diagne ainsi que tout le personnel de Téranga FM. Pour revenir à votre question, je voudrais vous dire que certes, notre jeune mouvement n’a pas remporté les élections locales, mais nous pouvons affirmer que tout n’est pas négatif ;En effet :En premier lieu, nous pouvons nous réjouir d’être, aujourd’hui, la troisième force politique du département et la quatrième de la commune, ce qui atteste l’implantation effective de notre base politique aussi bien dans le périmètre communal que départemental. En second lieu, nous avons des représentations au sein des conseils municipal et départemental de Saint-Louis. Tous ces résultats ont été acquis lors de notre première participation électorale face à de gros appareils de coalitions de partis. Donc nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu. Quant aux perspectives, notre mouvement est entrain de poursuivre son bonhomme de chemin avec la même détermination et le même engagement, et nous sommes dans une phase de déploiement de notre plan stratégique qui nous oriente vers la massification et l’ouverture à l’échelle nationale. Nous avons déjà tiré les leçons des locales et nous sommes en pourparlers avec nos alliés pour notre restructuration et notre élargissement au plan national.
Cheikh DIONGUE : aujourd’hui, considérant le blocage du vote des budgets des collectivités, quelle est votre appréciation de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation?
M. Abdel Kader NDIAYE : les élections locales ont vécu depuis le 29 juin 2014, les conseils des collectivités locales ont été installés en grande partie au courant de mois d’Aout 2014.Nous constatons que trois (3) mois après leur installation, ces dernières baignent dans une grande léthargie, suite au blocage de la mise en place de leur budget. Cette situation très difficile a pour conséquence le «délestage social» des populations et la paralysie du secteur privé local. Aujourd’hui, nous déplorons que la mise en œuvre de l’Acte 3, après la phase institutionnelle, se caractérise par un blocage généralisé marqué par la non-disponibilité des textes réglementaires, le défaut d’affectation de ressources humaines, matérielles et financières et l’absence de sièges pour bon nombre de collectivités locales… Ce qui nous incite à penser qu’il y’a eu précipitation dans la conduite de la réforme, et les défaillances dans la planification budgétaire en sont une parfaite illustration. En outre, la plénitude de l’autonomie des collectivités en ce qui concerne les compétences transférées, est remise en cause par des actes contre-nature de certains représentants de l’Etat. Dans ces circonstances, comment peut-on parler de décentralisation? En tous les cas, le processus vécu d’affectation des ressources de la décentralisation montre, pour le moment, une centralisation excessive. Pourtant, l’acte 3 de la décentralisation est une grande réforme que nous honorons dans ses nobles principes et ses objectifs salutaires. Certes, nous sommes très conscients, en tant qu’acteurs de la vie publique, qu’une telle réforme est éminemment politique ; elle avance maintenant à visage découvert en mettant en évidence les enjeux de la redistribution du pouvoir politique et du contrôle des territoires locaux pour la conquête ultérieure du pouvoir national. Compte tenu de cet enjeu majeur, les politiciens sont en train de l’instrumentaliser à outrance. Ce qui nous amène aujourd’hui à nous interroger sur la sincérité de la volonté politique de nos dirigeants dans cette nouvelle ère de gouvernance publique. Il est temps de revoir la mise en œuvre de l’acte 3 et d’apporter des correctifs dans la mobilisation des ressources, (point faible majeur de la décentralisation, car il y va de la crédibilité du Gouvernement et de la sauvegarde du nouveau cadre d’émergence d’une citoyenneté active.
Cheikh DIONGUE : Président, comment appréciez-vous la situation socio-économique ?
M. Abdel Kader NDIAYE : la situation socio-économique du pays est difficile (Deukebi dafa Makhe, dit la rumeur, les sénégalais sont fatigués) elle est caractérisée par une demande sociale très forte (jeunesse sans emplois, entreprises en difficultés, ménages fauchés…) même s’il faut reconnaitre que le gouvernement a quand même fait des efforts avec la baisse de la fiscalité sur les salaires et le loyer, l’octroi de bourses familiales à des foyers démunis, le recrutement de quelques cinq milles jeunes volontaires, le financement de quelques projets d’appui à la promotion des jeunes et des femmes, le lancement des quelques projets de PSE, mais beaucoup reste à faire par rapport aux engagements politiques déclinés dans la feuille de route du Chef de l’Etat. Quant à l’environnement des affaires, il est resté peu favorable et je voudrais partager avec vous la dernière note de conjoncture d’Aout 2014, publiée par la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques DPEE (MEF) qui a relevé une baisse générale des activités économiques dans cette même période. Globalement, l’activité du secteur primaire a baissé de 6,8% en juillet 2014, mais la baisse la plus remarquable c’est celle de la pêche (-22,9%). Naguère, le tertiaire, locomotive de l’économie nationale a chuté de 7,7% et ce qui est surprenant, le dynamique secteur des télécommunications n’a pas échappe à cette tendance en diminuant de 9,1% par rapport à cette période. Le commerce affiche une baisse dans les mêmes proportions. Seul le secteur secondaire a connu une exceptionnelle hausse de 1,0 % tirée par les industries extractives (+29,3%).Dans ces conditions, le moral des entreprises est au plus bas. En effet, la grande majorité des industriels, entrepreneurs et prestataires de services se plaignent de la baisse de la demande (28,6%), de la concurrence déloyale (21,4%) des délestages électriques (14,3%) et du non recouvrement des créances (35,7%).
Face à cette conjoncture grise, le secteur privé est également secoué par les dérives du gouvernement en matière de politique de développement, plus particulièrement en matière de partenariat public privé (PPP), dont le socle repose sur un patriotisme économique fort fondé sur la promotion effective du leadership du secteur privé national dans les grands programmes et projets publics et la protection de ses intérêts stratégiques. Aujourd’hui, nous constatons avec amertume que le Président de la République est en train de violer le pacte électoral avec le secteur privé national. Deux ans après la seconde alternance, le Sénégal ne ressemble plus au Sénégal. Aujourd’hui, nous nous désolons de constater qu’il n’y a pas de rupture dans les politiques publiques.
Le début de la mise en œuvre du PSE a prouvé que le PPP tant vanté par nos dirigeants ne repose que sur un patriotisme économique de façade et qu’il sera très loin de réaliser les objectifs de croissance et d’emplois attendus. Le Sénégal ne va pas aussi bien qu’on le dit, surtout avec ses taux de croissance affichés de (5/6/7%) qui sont très loin de la réalité de nos ménages et entreprises. Cette croissance est chimère pour le peuple réel.
Elle nous fait miroiter un croissant lunaire plutôt qu’un croissant au beurre. La croissance ne se mange pas mais quand elle est partagée, elle mène vers le développement qualitatif et inclusif. D’emblée, que le gouvernement sache que toute politique économique qui met en rade ses potentialités propres est vouée d’office à l’échec. De plus, ses dérives se font sur fond de mal gouvernance. Qu’est ce qui a empêché le Gouvernement du Sénégal de faire un Appel d’offre public pour la cession de la parcelle de terrain héritée de la défunte gare routière des pompiers de Dakar, mettant à égalité de chance les offres nationales potentielles avec celles étrangères, ou de solliciter des offres même spontanées pour le programme de ce site ?De quels droits nos dirigeants cèdent de manière illégale notre patrimoine à des étrangers? De quels droits, au Sénégal ce sont les entreprises étrangères qui travaillent pendant que la grande majorité d’entreprises (90%) n’ont pas d’activité? Détrompons-nous, ces choix politiques ne mènent vers aucun développement et ils ne feront qu’accentuer la pauvreté et la misère, amplifier les inégalités sociales et nous éloigner des horizons d’une nation sur la voie de l’émergence. Si le PSE veut réussir ses paris et se présenter comme une démarche inclusive favorisant l’adhésion nationale, ses guides devront opérer les ruptures contre les mauvaises pratiques en matière de politique publique. Pour créer la richesse et générer des emplois durables, le Gouvernement devra booster l’investissement et promouvoir les entreprises nationales, nos véritables locomotives de développement. Dans cette analyse, nous n’épargnons pas nos organisations patronales qui aujourd’hui devraient revoir leur partenariat avec les politiques face aux menaces qui pèsent sur les intérêts stratégiques du secteur privé national. En définitive, si la démocratie sénégalaise est saluée pour sa stabilité et son leadership, elle est par contre décriée par ses fils pour ses injustices sociales et son défaut de patriotisme économique. Par conséquent, dans cet élan d’invite à la relance de l’économie, nous prions le Gouvernement d’inverser la vapeur.
Cheikh DIONGUE : Si vous permettez Président, nous allons poursuivre dans votre appréciation de l’actualité nationale. Comment appréciez-vous l’avenir de la majorité présidentielle ?
M. Abdel Kader NDIAYE : comme j’ai eu à le souligner lors de mes précédentes interviews, la stabilité de la majorité qui nous gouverne est précaire et son avenir incertain à cause de ses faiblesses structurelles d’une part et du fait de la recomposition de la classe politique, d’autre part.
Pourquoi ? Parce que nous sommes en train de vivre un décloisonnement généralisé de l’espace politique et que ces mutations ne sont que le reflet des progrès remarquables de notre démocratie citoyenne, longtemps prise en otage par des cercles partisans, illégitimes et non représentatifs.
Par conséquent, la majorité présidentielle de 2012 gagnerait à s’ouvrir aux nouvelles forces vives de la nation.
Cheikh DIONGUE : merci Président. Quelle réflexion faites-vous sur les propositions de réformes institutionnelles ?
M. Abdel Kader NDIAYE : la concertation nationale sur les réformes institutionnelles a bien vécu et a produit des documents de grande qualité, d’une très grande richesse. J’avais même durant une émission télévisée, félicité les membres de la Commission Nationale de Réformes des Institutions et particulièrement notre doyen le Professeur Amadou Mokhtar MBOW pour le travail remarquable qu’il a fait pour son pays. A l’époque, j’avais dit que la majorité doit savoir que nous ne légiférons pas pour un clan ou un pouvoir, mais elle doit comprendre qu’une constitution est une loi fondamentale et de ce fait, elle est sacrée, impersonnelle et a un caractère général. Donc, il faudrait évacuer les détails et aller vers l’essentiel. Pour mieux recentrer le débat, les termes de références de la commission furent très clairs. Ils s’étaient fixés comme objectifs d’améliorer le fonctionnement des institutions, d’approfondir l’Etat de droit et de moderniser le régime politique.
J’ai eu à parcourir le rapport de la CNRI et en aucun moment je n’ai eu le sentiment que la commission ait outrepassé ses prérogatives. En plus, je trouve qu’elle a exposé des propositions très intéressantes qui méritent d’être partagées avec tous les acteurs de la Nation. Donc avant de parler, il faut d’abord bien prendre connaissance de la teneur de ce rapport. Qu’on parle d’une nouvelle constitution ou pas, je pense qu’il y a pas d’opposition dans les intentions. Si nous voulons approfondir notre démocratie, notre constitution mériterait d’être améliorée. Et à ce niveau, les évènements vécus avant les dernières présidentielles montrent qu’il y a des risques sur le plan des acquis démocratiques et qu’il est nécessaire de réajuster notre constitution afin de l’améliorer.
Si notre constitution est bonne, pourquoi ne pas opter pour des révisions consolidantes. Dans cette hypothèse, des révisions partagées et bien examinées avec un large consensus ne pourraient que l’enrichir. Tel est mon humble avis. On peut ne pas toucher à la constitution, on peut ne pas toucher au régime politique, mais on peut y greffer des amendements majeurs pouvant améliorer le fonctionnement de nos institutions et approfondir notre démocratie.
Alors le recentrage de l’Etat autour de ses missions régaliennes, à savoir la consolidation de l’Etat de droit, le renforcement de l’indépendance de la justice, la protection des libertés publiques, l’érection du conseil constitutionnel en cour constitutionnelle juridiction placée au sommet de notre pyramide judiciaire (avec une plénitude d’attributions), réaménagement et renforcement du dispositif de contrôles institutionnels, interdiction de cumul des fonctions de Président de la République et de président de parti politique, etc...
Ce qu’il faut aussi, c’est encadrer les révisions constitutionnelles pour éviter les tripatuages. Si ces propositions ne rencontrent pas l’agrément des acteurs républicains, je me permettrais de douter de leur patriotisme.
Le travail accompli par la commission est excellent et mérite d’être partagé.
Par rapport au délai de mise en œuvre des réformes, le gouvernement gagnerait à accélérer la cadence pour éviter de se retrouver coincé par les délais de mise en œuvre d’un référendum sur l’ensemble des propositions des réformes institutionnelles. Alors il est temps que le Président de la République saisisse à bras le corps ces questions et qu’il les traite avec ses alliés mais aussi avec les autres acteurs de la république pour la seule raison qu’il y va de l’intérêt de notre pays.
Cheikh DIONGUE : au sujet de la réhabilitation du Sénat, quelle est votre position ?
M. Abdel Kader NDIAYE : les discussions sur l’opportunité de remettre le sénat relèvent d’un vieux débat.
En effet, en 2012, le Président de la République avait jugé nécessaire de supprimer cette institution pour affecter ses ressources aux urgences des inondations. Ce que nous avions jugé à l’époque comme étant une bonne décision. Nous ne saurions comprendre qu’en l’espace de moins de deux ans que l’on puisse changer brusquement d’avis.
Toutefois, nous devons vous avouer que n’avons jamais agréé le format du dernier sénat mais nous sommes favorable à l’avènement d’une seconde chambre, d’un dispositif bi-caméral avec une nouvelle configuration dans ses attributions, sa représentation, son mode d’organisation et de fonctionnement. Une nouvelle institution qui viendrait parachever notre démocratie, dans les limites de nos moyens budgétaires. Peu importe son appellation.
Cheikh DIONGUE : monsieur le Président, que pensez-vous de la question de la réduction du mandat présidentiel qui anime bien des débats actuellement dans le pays ?
M. Abdel Kader NDIAYE : Le débat de fond ne se limite pas au présage du respect de l’engagement électoral mais de prendre position entre le septennat ou le quinquennat. Je suis pour le passage du septennat au quinquennat et pour la limitation du mandat présidentiel à deux assorti, d’une disposition non revisable.
A mon avis, cette reforme s’intègre en toute logique dans le projet des révisions consolidantes.
En définitive, je pense que les reformes institutionnelles peuvent être initiées sans pour autant fragiliser l’institution présidentielle, qui restera, la clé de voûte de nos institutions.
Cheikh DIONGUE : monsieur le Président, certaines institutions parlementaires refusent de se soumettre aux procédures de passation et de contrôles du Code des marchés publics. Selon vous cela ne pose t-il pas un problème de bonne gouvernance ?
M. Abdel Kader NDIAYE : la non soumission des institutions parlementaires aux procédures de passation et de contrôle des marchés publics depuis la mise en œuvre de la réforme (2008) (Assemblée Nationale et Conseil Economique Social et Environnemental) est un grand problème pour notre démocratie.
En effet, c’est l’Assemblée Nationale qui vote toutes les lois relatives à la bonne gouvernance et refuse de se soumettre aux principes de la transparence.
Le Conseil Economique Social et Environnemental qui a en charge la mission d’améliorer le processus de passation n’est également pas soumis au CDMP.
A ce sujet, par respect de l’intelligence des citoyens, que les autorités législatives ne nous parlent pas de séparation des pouvoirs ou de l’article 48 du règlement intérieur de l’institution. Il s’agit ici de gestion des deniers publics et de réédition des comptes à la communauté nationale, exercice auquel s’est employé tous les autres pouvoirs de la nation, à l’exception du pouvoir législatif.
Il est devenu opportun de poser le débat au niveau national, notre démocratie est bien interpelée.
Cheikh DIONGUE : Président, quelle est votre analyse de l’orientation du projet de budget 2015 ?
M. Abdel Kader NDIAYE : en faisant une transition avec la gouvernance qui a toujours été présentée sous l’angle sobre et vertueux, je m’interroge sur les options budgétaires relatives au projet portant loi de finances pour l’année 2015.
En effet, nous relevons que le projet de budget de la présidence de la république a progressé de 45% en valeur relative, avec une hausse des dépenses de fonctionnement de presque 50% (49,51% précisément) et une forte augmentation des dépenses d’investissement de 70,36%. La hausse la plus spectaculaire est enregistrée au Conseil Economique Social et Environnemental, avec une progression globale en valeur relative de 106,3%, un budget qui a doublé, marqué par une augmentation vertigineuse des dépenses de fonctionnement de 133,98% en valeur relative (plus que le double des dépenses de fonctionnement de 2014) et des dépenses de personnel de 284,5% (presque le triple de l’exercice précédent). De ces faits, il est aisé de dire qu’il s’agit d’un budget électoraliste, un budget de précampagne qui s’éloigne des préoccupations d’une « gouvernance sobre et vertueuse ».
Cheikh DIONGUE : Président, si vous permettez enfin, de source gouvernementale, nous avons appris que le Premier Ministre actuel va faire sa déclaration de politique générale très prochainement, quelles sont vos attentes ?
M. Abdel Kader NDIAYE : s’agissant de la DPG, nous ne nous faisons aucune illusion, ce sera comme d’habitude une déclaration fleuve qui s’inscrira dans le même registre des promesses sans suite ou avec suites contre-nature.
Le désespoir qui nous habite ne nous autorise plus à prêter attention à ce genre d’évènement, ainsi qu’a leur slogan.
«Accélérer la cadence», «au travail», «PSE», tant que le gouvernement ne prendra pas conscience que la situation socio-économique est difficile, qu’un pays ne peut survivre en laissant au second plan son économie au profit de la politique et de l’improductivité et vouloir en même temps aspirer à l’émergence.
Nos attentes, c’est mettre effectivement le pays au travail ;
Nos attentes, c’est mettre effectivement en orbite le secteur privé national dans les grands programmes et projets de développement en lui offrant un accès souverain à la grande commande publique ;
Nos attentes, c’est de réduire effectivement le chômage des jeunes en créant la richesse nationale pour générer des emplois durables et consistants.
Nos attentes, c’est de nous offrir effectivement une croissance partagée qui profite à nos ménages, à nos entreprises, via une volonté politique réelle de booster la compétitivité de l’économie nationale.
Cheikh DIONGUE : Président, je vous remercie.
M. Abdel Kader NDIAYE : c’est moi qui vous remercie !
M. Abdel Kader NDIAYE : la concertation nationale sur les réformes institutionnelles a bien vécu et a produit des documents de grande qualité, d’une très grande richesse. J’avais même durant une émission télévisée, félicité les membres de la Commission Nationale de Réformes des Institutions et particulièrement notre doyen le Professeur Amadou Mokhtar MBOW pour le travail remarquable qu’il a fait pour son pays. A l’époque, j’avais dit que la majorité doit savoir que nous ne légiférons pas pour un clan ou un pouvoir, mais elle doit comprendre qu’une constitution est une loi fondamentale et de ce fait, elle est sacrée, impersonnelle et a un caractère général. Donc, il faudrait évacuer les détails et aller vers l’essentiel. Pour mieux recentrer le débat, les termes de références de la commission furent très clairs. Ils s’étaient fixés comme objectifs d’améliorer le fonctionnement des institutions, d’approfondir l’Etat de droit et de moderniser le régime politique.
J’ai eu à parcourir le rapport de la CNRI et en aucun moment je n’ai eu le sentiment que la commission ait outrepassé ses prérogatives. En plus, je trouve qu’elle a exposé des propositions très intéressantes qui méritent d’être partagées avec tous les acteurs de la Nation. Donc avant de parler, il faut d’abord bien prendre connaissance de la teneur de ce rapport. Qu’on parle d’une nouvelle constitution ou pas, je pense qu’il y a pas d’opposition dans les intentions. Si nous voulons approfondir notre démocratie, notre constitution mériterait d’être améliorée. Et à ce niveau, les évènements vécus avant les dernières présidentielles montrent qu’il y a des risques sur le plan des acquis démocratiques et qu’il est nécessaire de réajuster notre constitution afin de l’améliorer.
Si notre constitution est bonne, pourquoi ne pas opter pour des révisions consolidantes. Dans cette hypothèse, des révisions partagées et bien examinées avec un large consensus ne pourraient que l’enrichir. Tel est mon humble avis. On peut ne pas toucher à la constitution, on peut ne pas toucher au régime politique, mais on peut y greffer des amendements majeurs pouvant améliorer le fonctionnement de nos institutions et approfondir notre démocratie.
Alors le recentrage de l’Etat autour de ses missions régaliennes, à savoir la consolidation de l’Etat de droit, le renforcement de l’indépendance de la justice, la protection des libertés publiques, l’érection du conseil constitutionnel en cour constitutionnelle juridiction placée au sommet de notre pyramide judiciaire (avec une plénitude d’attributions), réaménagement et renforcement du dispositif de contrôles institutionnels, interdiction de cumul des fonctions de Président de la République et de président de parti politique, etc...
Ce qu’il faut aussi, c’est encadrer les révisions constitutionnelles pour éviter les tripatuages. Si ces propositions ne rencontrent pas l’agrément des acteurs républicains, je me permettrais de douter de leur patriotisme.
Le travail accompli par la commission est excellent et mérite d’être partagé.
Par rapport au délai de mise en œuvre des réformes, le gouvernement gagnerait à accélérer la cadence pour éviter de se retrouver coincé par les délais de mise en œuvre d’un référendum sur l’ensemble des propositions des réformes institutionnelles. Alors il est temps que le Président de la République saisisse à bras le corps ces questions et qu’il les traite avec ses alliés mais aussi avec les autres acteurs de la république pour la seule raison qu’il y va de l’intérêt de notre pays.
Cheikh DIONGUE : au sujet de la réhabilitation du Sénat, quelle est votre position ?
M. Abdel Kader NDIAYE : les discussions sur l’opportunité de remettre le sénat relèvent d’un vieux débat.
En effet, en 2012, le Président de la République avait jugé nécessaire de supprimer cette institution pour affecter ses ressources aux urgences des inondations. Ce que nous avions jugé à l’époque comme étant une bonne décision. Nous ne saurions comprendre qu’en l’espace de moins de deux ans que l’on puisse changer brusquement d’avis.
Toutefois, nous devons vous avouer que n’avons jamais agréé le format du dernier sénat mais nous sommes favorable à l’avènement d’une seconde chambre, d’un dispositif bi-caméral avec une nouvelle configuration dans ses attributions, sa représentation, son mode d’organisation et de fonctionnement. Une nouvelle institution qui viendrait parachever notre démocratie, dans les limites de nos moyens budgétaires. Peu importe son appellation.
Cheikh DIONGUE : monsieur le Président, que pensez-vous de la question de la réduction du mandat présidentiel qui anime bien des débats actuellement dans le pays ?
M. Abdel Kader NDIAYE : Le débat de fond ne se limite pas au présage du respect de l’engagement électoral mais de prendre position entre le septennat ou le quinquennat. Je suis pour le passage du septennat au quinquennat et pour la limitation du mandat présidentiel à deux assorti, d’une disposition non revisable.
A mon avis, cette reforme s’intègre en toute logique dans le projet des révisions consolidantes.
En définitive, je pense que les reformes institutionnelles peuvent être initiées sans pour autant fragiliser l’institution présidentielle, qui restera, la clé de voûte de nos institutions.
Cheikh DIONGUE : monsieur le Président, certaines institutions parlementaires refusent de se soumettre aux procédures de passation et de contrôles du Code des marchés publics. Selon vous cela ne pose t-il pas un problème de bonne gouvernance ?
M. Abdel Kader NDIAYE : la non soumission des institutions parlementaires aux procédures de passation et de contrôle des marchés publics depuis la mise en œuvre de la réforme (2008) (Assemblée Nationale et Conseil Economique Social et Environnemental) est un grand problème pour notre démocratie.
En effet, c’est l’Assemblée Nationale qui vote toutes les lois relatives à la bonne gouvernance et refuse de se soumettre aux principes de la transparence.
Le Conseil Economique Social et Environnemental qui a en charge la mission d’améliorer le processus de passation n’est également pas soumis au CDMP.
A ce sujet, par respect de l’intelligence des citoyens, que les autorités législatives ne nous parlent pas de séparation des pouvoirs ou de l’article 48 du règlement intérieur de l’institution. Il s’agit ici de gestion des deniers publics et de réédition des comptes à la communauté nationale, exercice auquel s’est employé tous les autres pouvoirs de la nation, à l’exception du pouvoir législatif.
Il est devenu opportun de poser le débat au niveau national, notre démocratie est bien interpelée.
Cheikh DIONGUE : Président, quelle est votre analyse de l’orientation du projet de budget 2015 ?
M. Abdel Kader NDIAYE : en faisant une transition avec la gouvernance qui a toujours été présentée sous l’angle sobre et vertueux, je m’interroge sur les options budgétaires relatives au projet portant loi de finances pour l’année 2015.
En effet, nous relevons que le projet de budget de la présidence de la république a progressé de 45% en valeur relative, avec une hausse des dépenses de fonctionnement de presque 50% (49,51% précisément) et une forte augmentation des dépenses d’investissement de 70,36%. La hausse la plus spectaculaire est enregistrée au Conseil Economique Social et Environnemental, avec une progression globale en valeur relative de 106,3%, un budget qui a doublé, marqué par une augmentation vertigineuse des dépenses de fonctionnement de 133,98% en valeur relative (plus que le double des dépenses de fonctionnement de 2014) et des dépenses de personnel de 284,5% (presque le triple de l’exercice précédent). De ces faits, il est aisé de dire qu’il s’agit d’un budget électoraliste, un budget de précampagne qui s’éloigne des préoccupations d’une « gouvernance sobre et vertueuse ».
Cheikh DIONGUE : Président, si vous permettez enfin, de source gouvernementale, nous avons appris que le Premier Ministre actuel va faire sa déclaration de politique générale très prochainement, quelles sont vos attentes ?
M. Abdel Kader NDIAYE : s’agissant de la DPG, nous ne nous faisons aucune illusion, ce sera comme d’habitude une déclaration fleuve qui s’inscrira dans le même registre des promesses sans suite ou avec suites contre-nature.
Le désespoir qui nous habite ne nous autorise plus à prêter attention à ce genre d’évènement, ainsi qu’a leur slogan.
«Accélérer la cadence», «au travail», «PSE», tant que le gouvernement ne prendra pas conscience que la situation socio-économique est difficile, qu’un pays ne peut survivre en laissant au second plan son économie au profit de la politique et de l’improductivité et vouloir en même temps aspirer à l’émergence.
Nos attentes, c’est mettre effectivement le pays au travail ;
Nos attentes, c’est mettre effectivement en orbite le secteur privé national dans les grands programmes et projets de développement en lui offrant un accès souverain à la grande commande publique ;
Nos attentes, c’est de réduire effectivement le chômage des jeunes en créant la richesse nationale pour générer des emplois durables et consistants.
Nos attentes, c’est de nous offrir effectivement une croissance partagée qui profite à nos ménages, à nos entreprises, via une volonté politique réelle de booster la compétitivité de l’économie nationale.
Cheikh DIONGUE : Président, je vous remercie.
M. Abdel Kader NDIAYE : c’est moi qui vous remercie !