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Ce que la commune de Mbane attend de la visite du Président de la République

Dimanche 5 Mars 2017

Ce que la commune de Mbane attend de la visite du Président de la République
Monsieur le président de la république du Sénégal, vous avez  prévu une visite le 06 mars prochain dans la commune de Mbane, précisément à la société Sen india qui évolue dans l’agro business.  Cette visite de haute importance ; de la plus haute autorité du pays est l’occasion pour nous républicain et fils  de la commune d’attirer votre attention sur nos difficultés, nos besoins, et notre vision pour l’émergence de notre collectivité locale qui regorge de véritable potentiel de développement mais qui tarde toujours à se mettre sur le chemin de l’émergence.


Monsieur le président de la république vous viendrez dans la commune de Mbane ; l’ancienne communauté rurale, la plus populaire de 2009 à 2012, à cause des problèmes fonciers et politiques dont elle était victime. Au temps de ces difficultés, la population de la commune, la société civile étaient mobilisés pour dire non à l’injustice. La population vous reste reconnaissante d’avoir été plusieurs fois, auprès d’elle au temps de cette bavure du régime de Wade.


 La commune dispose des ressources foncières et hydrauliques favorables au développement de l’agriculture irriguée et de l’élevage moderne et durable. En effet, la présence du lac de guier, et de terres fertiles, est à l’origine  d’une ruée  vers Mbane d’agrobusiness étrangers et nationaux qualifiée de « the gold rush », en faisant allusion à  l’histoire de la Californie , pour le développement des cultures de rente importées( pommes de terres, patates, etc.).


 Malgré les potentialités de développement qu’elle regorge, les populations de la commune de Mbane sont confrontées à de véritables maux qui bloquent leur développement. Les difficultés exprimées par la population depuis 2009, sont toujours d’actualité. Il s’agit entre autres de : l’inaccessibilité des populations à la terre, tant convoitée,  manque  d’investissement colossal dans l’aménagement hydro agricoles des terres disponibles, l’insuffisance énorme des services sociaux base.


Plusieurs demandes d’affectation de terres formulées par des résidents de ladite commune  qui envisagent de pratiquer l’agriculture irriguée, restent sans suite, depuis des années. Pourtant, l’accès à la terre de ces populations, surtout des jeunes est d’une pertinence capitale dans la mesure de favoriser le développement de l’entreprenariat rural , qui est un vecteur de développement permettant de fixer les jeunes ruraux dans leur terroir afin de faire respirer les grandes villes  qui s’étouffent de plus en plus de  jeunes ruraux à la quête de l’emploi, mais aussi le retour des Waalo Waalo vivants dans les conditions précaires dans les grandes villes et ses braves femmes  qui séjournent chaque année en Mauritanie comme femmes de ménage.


Pourtant, des entreprises, à l’image de sen india bénéficient de milliers d’hectares dans les terres les plus fertiles, les plus arrosées au détriment d’une population réduite à des ouvriers agricoles sur leur propre territoire et où l’accès du bétail aux points d’eaux du lac est devenu quasi impossible. Cependant, si la société sen india est «  acceptée » dans le Mbane, ce n’est pas le fait d’une adhésion totale des villages impactés ; c’est plutôt des populations vulnérables qui ont capitulé face à un dispositif fortement dévoué à faire installer l’entreprise indienne (mesures coercitives). Aujourd’hui, peu de personnes connaissent les accords qui lient la commune et cette société, de ce qu’elle profite réellement de cette entreprise ?  

Vous allez voir un niveau de l’entreprise plusieurs jeunes, et surtout des femmes qui sont des ouvriers agricoles sans contrat et rémunérées à 1800 Franc CFA par jour ; des travailleurs dont l’emploi n’est pas sécurisé ; des exploitations familiales agricoles des villages de Temeye, NDiakhaye, Pomb, et Saneinte qui n’ont plus la possibilité de s’agrandir en superficie alors que leur familles grossissent en nombre. Déjà d’autres tractations pour l’accaparement des terres de Singou Dieri, et de Kouyel sont en cours. D’autres milliers d’hectares de  terres sont entre les mains des agrobusiness à l’image de FERLO GOMME, EASP SONOSSY…, qui n’ont jamais été exploitées depuis leur affectation ; alors que la population a besoin de ces terres.

L’émergence que nous croyons en 2035, se fera à Mbane si les populations sont actrices principales dans les exploitations agricoles ; elle se fera si les terres arables sont aménagées et distribuées de façon équitable et participative aux familles établies dans la commune.

Cette option de politique agricole qui prévaut dans la commune de Mbane appauvrit nos parents, mamans et frères parce qu’elle leur donne pas la possibilité d’être au cœur du développement ; elle ne favorise pas la promotion de l’entreprenariat rural. Elle renforce le pouvoir des privées, très soucieux du  bénéfice à réaliser (elle a la terre fertile et l’eau)  sur une communauté devenue de plus en plus vulnérable.

La principale victime de ce système est  l’élevage comme partout au Sénégal où l’eau et la terre sont accessibles. En effet, tous les villages délocalisés par sen india sont des éleveurs. Pourtant, la modernisation de l’élevage ne pourra se faire de façon isolée, il se fera par l’intégration (développement intégré) dans la complémentarité avec l’agriculture. Les innovations dans les pratiques d’élevages nécessitent l’accès régulier à l’eau et à la terre (cultures fourragères, fermes laitières, embouche), d’autant plus que la présence d’entreprise laitières à Richard Toll, Ndombo, constituent des marchés potentiels pour l’écoulement de la production laitière des éleveurs établis dans la commune de Mbane.
Monsieur le président de la République du Sénégal son excellence, Monsieur Macky Sall,  face à ces difficultés qui prévaut actuellement dans la commune de Mbane, nous déclinons des propositions et demandes qui nous paraissent pertinentes pour une commune émergente :
  • Un investissement par l’Etat du Sénégal ou bailleurs dans l’aménagement des terres arables de la commune et un canal vers la zone Jeeri à partir du lac de guier afin de permettre les conditions d’une agriculture en toute saison. Ces terres aménagées devraient être distribuées aux populations de la commune pour y développer leurs activités agricoles. Elle permettrait, le développement de l’entreprenariat rural et le développement des exploitations familiales. Le canal de Ngalenka, financé par MCA a créé les conditions d’une agriculture irriguée pour les populations de Ndiayène Pendao, dans le Fouta.
  • La mise en place  de 4  domaines Agricoles communautaires au profit des jeunes et des femmes. Ces domaines, vont participer à la réduction du taux de chômage mais aussi  à la sécurité alimentaire
  • Une ouverture du capital des entreprises étrangères aux populations impactées qui seront  des principales actionnaires ainsi que l’aménagement de terres pour la population par cette entreprise.  Cela donnerait à la population d’avoir plus de retombées économiques, plus de pouvoirs sur leur ressource au lieu de rester des ouvriers à vie et probablement à la mort remplacée par leurs fils sans possibilité de sortir de la pauvreté.
  • L’installation d’un institut des métiers de l’agriculture et d’élevage à Mbane. La formation professionnelle doit répondre exigences du marché de l’emploi. En effet, des professionnels de l’agriculture et de l’élevage permettront d’exploiter les niches d’emploi du secteur agricole, très favorable dans la commune de Mbane.
  • La construction d’un ranch sécurisé et  moderne (forage, service vétérinaire, service aliments bétail, formation,) dans le Jeeri  de 400km², à l’image de Dolly. Il permettrait la sécurisation de l’espace pastoral, la réduction des conflits agriculteurs et éleveurs et le vol de bétail.
  • Enfin, l’électrification des villages de la commune et l’augmentation des structures de santé. En effet, des femmes en état de grossesse sont évacuées par charrette pour trouver une structure sanitaire la plus proche.
  • La construction d’un stade pour permettre aux jeunes de s’épanouir et de développer le football.
Monsieur le président de la république, je ne pourrais terminer ce message sans attirer votre attention sur la situation de notre parti l’Alliance Pour la République dont nous sommes membres fondateurs, depuis le mouvement Jeunesse Ouverte à Macky Sall (JOM). La population de la commune avait dit oui à l’APR lors de toutes les élections (présidentielles, législatives, locales, referendum) mais aujourd’hui, le parti perd ses militants au bénéfice de Khalifa Sall et de la LD/MPT. Les militants ne voient pas les responsables  du parti capables de prendre en compte leurs préoccupations et les cadres du parti, n’ont aucune possibilité de  soutenir les militants qui ont cru aux changements en 2012 à travers l’Alliance Pour la République.

Monsieur le président de la République, son excellence Macky Sall, ce message est  un ressentiment de ce que la commune de  Mbane traverse et de ce qu’elle souhaiterait avoir et être pour apporter sa contribution à l’émergence du Sénégal  en 2035 qui fera si et seulement si le citoyen est le moteur dans la conduite et la mise en œuvre de leurs projets de développement.

Monsieur le président de la république, son excellence Monsieur Macky Sall, nous saluons cette politique de proximité que  vous portez qui vous permet d’être au cœur des préoccupations des populations et de répondre de façon efficace et durable  à leurs besoins.
Bienvenue dans la commune de Mbane !
Vive le Sénégal ! 

Sidaty Oumar
Membre de la coordination des cadres républicains du département de Dagana