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EDUCATION: Kalidou Diallo : ‘ Les grèves dans certains lycées et collèges sont des grèves sauvages’

Mardi 22 Février 2011

EDUCATION: Kalidou Diallo : ‘ Les grèves dans certains lycées et collèges sont des grèves sauvages’
Le ministre de l’Education, Kalidou Diallo a réagi, hier, au sujet de la grève d’une semaine déclenchée par le Cusems et le Saems sur la vingtaine d’organisations syndicales recensées dans le secteur de l’enseignement. Il qualifie ces arrêts de travail des professeurs de ‘sauvages’. Bien plus, le ministre persiste et signe que ‘sans travail, pas de salaire’.

‘Je considère que les grèves dans certains lycées et collèges sont des grèves sauvages qui ont lieu sans qu’il y ait concertation. Je n’ai jamais fermé ma porte pour négocier, mais j’ai appris, comme vous, les grèves à travers les radios’. En réagissant ainsi, hier, au Cnre, en marge d’un atelier, le ministre de l’Enseignement préscolaire, élémentaire, moyen, secondaire et des Langues nationales, Kalidou Diallo ne cache pas son exaspération face aux grèves déclenchées dans les lycées et collèges par le Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen secondaire (Cusems) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems).

Leur mot d’ordre de grève couvre toute la semaine. S’il minimise l’ampleur de cette grève à Dakar et sur le plan national, il n’en demeure pas moins que le ministre est conscient des conséquences du ‘blocage de quatre ou cinq lycées de Dakar’, pour les pensionnaires de ces établissements, surtout ceux qui sont en classe d’examen. ‘Il faut dire que cette grève n’est pas massive. Parce qu’à Dakar, il y a vingt-six lycées et quatre-vingt-neuf collèges, mais pratiquement aucun collège n’est en grève. Il y a que quatre ou cinq lycées qui sont en grève à Dakar et dans ces lycées 90 % du personnel, ce sont des professeurs titulaires fonctionnaires qui n’ont jamais connu des problèmes de retard de salaires’, informe-t-il.

Le ministre de l’Education déplore que le refus de travail des enseignants puisse être une source de contraintes pour les élèves de terminale qui cherchent des préinscriptions dans les universités étrangères. ‘Et c’est vraiment dommage parce que certains lycées de Dakar vont voir leurs élèves perdre cette année parce qu’il faut avoir des notes au mois de février pour pouvoir obtenir une bourse étrangère ou une préinscription ou faire un certain nombre de choses. Mais, en cas de blocage des compositions, ils sont pénalisés alors que leurs autres camarades qui sont ailleurs vont avoir des préinscriptions’, déplore-t-il. Avant d’avertir que ‘l’Etat a toujours les moyens de faire fonctionner ces établissements’.

Pour illustrer que cette grève est faiblement suivie dans les autres régions, le ministre de l’Education cite l’exemple du département de Podor. ‘Si je prends le cas de Podor où il y a quarante-cinq collèges, dans les trente-cinq, il n’y a aucune grève. Et pourtant dans ces établissements, il n’y a que des corps émergents. Donc, il ne faut pas lier cette grève avec les retards de salaires’, dit-il. A ce propos, le ministre trouve fallacieux l’argument brandi par le Cusems et le Saems pour aller en grève, à savoir les retards de salaires. ‘Qu’on ne me dise pas que c’est une grève pour des retards de salaires. Parce que j’ai le recensement qui montre que 80 % des collèges du Sénégal ont des corps émergents, mais qui ne sont pas en grève. Et c’est vérifiable’, fulmine-t-il.

Pour autant, le ministre de l’Enseignement préscolaire, élémentaire, moyen, secondaire et des Langues nationales n’entend pas rester les bras croisés. Et Kalidou Diallo assure : ‘Il faut que le Cusems et le Saems qui ont lancé ce mot d’ordre de grève, assument. Certes, il y a la liberté de grève et comme je l’ai toujours dit, pas de travail, pas de salaire. Le salaire, c’est après service fait. Et sur cette question je suis très clair : si quelqu’un va en grève pendant un an, il n’aura pas de salaire pendant un an. Si, par erreur, on ponctionne le salaire de quelqu’un qui n’est pas allé en grève et qui peut le jurer sur l’honneur, je suis prés à rectifier’, avertit-il.

Au Cusems et au Saems qui réclament à cor et à cri sa démission, il leur répond : ‘En ce qui me concerne, les gens n’ont qu’à demander ma démission, ils n’ont qu’à m’attaquer, faire des tracts, faire des marches, je suis outillé pour me défendre. Mais il faut qu’ils laissent les enfants en dehors de cela. Ils n’ont rien à y voir’. D’après le ministre, l’éthique syndicale, c’est de ne pas mêler les élèves et les étudiants dans les grèves des enseignants. Ce n’est pas le cas, à ses yeux, présentement avec les dernières grèves déclenchées par les deux organisations syndicales. A preuve, dit-il, ‘quand des élèves se mettent à dire payez-nous nos salaires, je n’ai jamais su que les élèves avaient des salaires. Il faut voir par exemple la lettre à mon élève que le Cusems a affiché dans tous les lycées, c’est pour instrumentaliser les élèves’, accuse-t-il sans ambages.



La leçon de syndicalisme du ministre de l’Education



Ancien secrétaire général adjoint du Sudes, le ministre Kalidou Diallo a profité de l’interpellation de la presse sur la grève dans le moyen et secondaire pour donner une leçon de syndicalisme à Mamadou Mbodji du Cusems et à Mamadou Lamine Dianté du Saems : ‘En 1981, le Sudes était allé en grève pour avoir une audience avec le ministre, mais aujourd’hui, c’est le ministre qui risque de faire une grève pour recevoir les syndicats. C’est pour vous montrer que nous sommes tellement ouverts, tellement disponibles, mais ce sont eux qui pensent que c’est la grève qui est le premier acte de revendication. Or, la grève doit être le dernier auquel on a recours lorsqu’on a épuisé toutes les voies de dialogue. Il y a tout un processus pour aller en grève parce que l’on considère que la centralité du système éducatif, c’est l’intérêt de l’enfant’.

Répondant au secrétaire général du Cusems sur la reconnaissance ou non de ce syndicat pour prendre part aux négociations avec le gouvernement, Kalidou Diallo dira que la question ne pose pas au regard des textes en vigueur. ‘La convention 98 et 97 du Bit-Unesco ratifiée par le Sénégal précise qu’une organisation syndicale créée n’a pas besoin d’un récépissé pour négocier. Cela veut dire que dès que vous avez votre syndicat, vous pouvez négocier avec le gouvernement. Mais le récépissé vous permet d’ouvrir un compte bancaire, d’avoir un code destinataire pour avoir des check-off au niveau du ministère des Finances et vous permet de déposer un préavis de grève. Donc, le préavis vous permet de fonctionner. Mais, le récépissé n’a rien voir avec les négociations. Et je me fonde sur cela pour dire que j’ouvre mes portes à toutes les organisations syndicales’, réplique-t-il.


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