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Essais nucléaires en Polynésie : Macron reconnaît une nouvelle « dette » de la France

Mercredi 28 Juillet 2021

En visite à Papeete, le président français a déclaré vouloir « la vérité » sur les essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 dans le Pacifique, affirmant aussi que les victimes de ces essais devaient être mieux indemnisées.


La France a une « dette » envers la Polynésie française. Au cours de sa visite dans l’archipel, Emmanuel Macron a déclaré vouloir « la vérité » sur les essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 par la France dans le Pacifique. « J’assume et je veux la vérité et la transparence avec vous », a déclaré le chef de l’Etat mardi 28 juillet (mercredi matin en métropole) à Papeete, dans un discours tenu devant les responsables polynésiens.

Reconnaissant que ce dossier sensible affectait la « confiance » entre Papeete et Paris, il a notamment annoncé que les victimes de ces essais, dont certaines souffrent de cancer, devaient être mieux indemnisées.

« La nation a une dette à l’égard de la Polynésie française. Cette dette est le fait d’avoir abrité ces essais, en particulier ceux entre 1966 et 1974, dont on ne peut absolument pas dire qu’ils étaient propres », a-t-il déclaré au dernier jour de son déplacement sur l’archipel. Il n’a toutefois pas prononcé le mot « pardon », qui était réclamé par des associations de victimes et par le chef de file des indépendantistes, Oscar Temaru, à l’initiative d’une manifestation ayant réuni plusieurs milliers de personnes dans les rues de Papeete le 18 juillet.

Après dix-sept essais nucléaires au Sahara, la France avait transféré en 1966 son champ de tir en Polynésie française, sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, où elle procéda en trente ans à 193 nouveaux essais, d’abord atmosphériques, puis souterrains. Le dernier a eu lieu le 27 janvier 1996 après la décision du président Jacques Chirac de reprendre les tirs malgré le moratoire décidé trois ans plus tôt par son prédécesseur, François Mitterrand.

« On n’aurait pas fait ces essais dans la Creuse »

« Je veux vous dire clairement que les militaires qui les ont faits ne vous ont pas menti. (…) Il y a eu des risques pris qui n’étaient pas mesurés, y compris par les militaires », a estimé Emmanuel Macron. Mais, a-t-il ajouté, « je pense que c’est vrai qu’on n’aurait pas fait ces mêmes essais dans la Creuse ou en Bretagne. On l’a fait ici parce que c’était plus loin, parce que c’était perdu au milieu du Pacifique. »

Il a cependant déclaré « assumer pleinement » et défendre le choix fait par le général de Gaulle puis poursuivi par ses successeurs de doter la France de l’arme nucléaire, notamment pour protéger la Polynésie française.

Ces annonces interviennent cinq ans après la reconnaissance, par le président François Hollande lors d’une visite en 2016, de « l’impact sur l’environnement et la santé » de trente années d’essais. M. Hollande avait alors pris une série d’engagements, dont certains ne sont pas encore concrétisés, comme l’ouverture d’un centre de mémoire des essais nucléaires.

« Il n’y a aucune avancée dans ce discours, que de la démagogie (…). Les mensonges d’Etat continuent », a regretté le père Auguste Uebe-Carlson, président de l’Association 193, sur la chaîne Polynésie la Première après le discours du chef de l’Etat. Mais le président de la Polynésie, l’autonomiste Edouard Fritsch, s’est, lui, félicité qu’Emmanuel Macron veuille « enfin que la vérité soit mise sur la table » après « vingt-cinq ans de silence ».

Le Monde avec AFP

 


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