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France: un chaumier exporte son savoir-faire à Saint-Louis.

Vendredi 28 Mars 2014

Patrick et Michèle Le Goff, chaumiers à Herbignac, reviennent du Sénégal. Pendant quinze jours, ils ont posé les bases d'une école des métiers…

Sous l’œil avisé de Patrick Le Goff, les élèves chaumiers sont rapidement passés à la pratique
Ils rêvaient d’Afrique mais pas en simples touristes. Le hasard a fait le reste ! Fin octobre, la Fondation Sylla Tati Caap Onlus (lire notre encadré) envoyait un courriel à des chaumiers français susceptibles de transmettre leur savoir-faire à des Sénégalais. La proposition a immédiatement séduit Patrick et Michèle Le Goff qui, quelques semaines plus tard, rencontraient Ibrahim et Aïsha Sylla à Herbignac.

“Très vite, nous avons senti une confiance réciproque pour un projet qui tenait la route, se souvient Michèle Le Goff. Ça répondait aussi à notre envie de découvrir autre chose et de rencontrer des personnes de culture différente”. Fin novembre, le couple de chaumiers briérons scelle le projet et entreprend les premières démarches pour préparer le terrain de cette formation prévue la première quinzaine de février sur le site de la ferme-écologique Afrika Mandela Ranch, à Rao dans le nord du pays. Tandis que les Sénégalais envoient des échantillons de typhas à Herbignac, le futur formateur de Marlais prépare le chantier. “Il fallait les outils nécessaires à la pose du matériau. J’ai pris des photos de mes propres outils et je les ai envoyées là-bas pour les faire fabriquer”. Chevalets, aiguilles, palettes, couteaux seront créés par des forgerons du secteur.

Une aubaine
Reste à trouver la matière première et à la couper. Nul besoin d’aller très loin. Dans la région de Saint-Louis, elle est à portée de main et en quantité phénoménale depuis la mise en place de barrages sur le fleuve Sénégal. 14 000 hectares envahis ! Une véritable aubaine pour les habitants, particulièrement vulnérables aux conséquences désastreuses liées à cette prolifération. Car non seulement le typha favorise les eaux stagnantes, mais il empêche aussi la population d’accéder à l’eau potable.

En prévision du futur chantier, les coupeurs africains se mettent au travail et forment 1 500 bottes de typha nécessaires à la couverture d’une case de 140 m2. Sitôt arrivé, Patrick Le Goff se transforme en formateur, entouré de ses onze élèves. “Il leur a fallu un peu de temps pour comprendre qu’une toiture pouvait durer, s’étonne encore le formateur briéron. Ils avaient du mal à imaginer qu’avec une plante qui est chez eux un fléau, on puisse faire quelque chose de bien”. Au final, cela a été pour eux une véritable révolution. Poser une couverture qui va durer près de 40 ans alors que les traditionnelles toitures en tôle ou en paille ne durent pas plus de trois ou quatre ans… les Sénégalais avaient du mal à y croire. Que des avantages pour un matériau qui, en plus, présente une isolation thermique exceptionnelle.

Perfectionner les connaissances
Premiers maîtres d’œuvre de l’école des métiers d’Afrika Mandela Ranch, Patrick et Michèle Le Goff sont de véritables pionniers. Ils envisagent maintenant de créer, dans l’Ouest de l’hexagone, une association pour inciter d’autres corps de métiers tels des électriciens, charpentiers, plombiers ou fabricants de roues de charrette en bois à exporter à leur tour leur savoir-faire sur le continent africain. Ils ont prévu de retourner en fin d’année, toujours bénévolement, pour perfectionner les connaissances de leurs compagnons africains. Depuis le départ de leur formateur, ces derniers ont couvert une deuxième case. L’objectif est non seulement de doter chaque habitation d’un toit de chaume mais aussi de permettre la formation de centaines de chaumiers à travers le pays. “On a envie de continuer, c’est tellement gratifiant”, confie le couple qui reconnaît “avoir une chance extraordinaire” de participer au développement écologique et économique de la région de Saint-Louis.

Jane Rivereau
lechodelapresquile.fr



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1.Posté par boubacar seydou kane le 31/03/2014 20:12
Nous remerçions La Fondation Sylla ,son President et toute son equipe qui nous le voyons à travers cet article croient en ce qu'ils font. Nous souhaitons une reussite à cette experience qui sera benefique au Senegal et meme à la sous région.
L'école atelier mérite une attention particuliere de la part de notre gouvernement qui dans sa politique d'emploi des jeunes est entrain de creer des centres de formation professionnelle dans toutes les regions et tous les departements.
Le ministere de l'environnement doit apporter son soutient à cette premiere initiative de ces volontaires : Patrick et Michelle Le Goff. Bravo à AFRICA MANDELA RANCH .

2.Posté par Bouba Diop le 31/03/2014 20:56
Créer une filière réclame beaucoup de moyens, mais voilà une initiative intelligente et bien menée. Saluons ce travail comme il se doit

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