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Rien ne sera plus comme avant.

Samedi 7 Avril 2012

Rien ne sera plus comme avant.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». La pertinence de cet adage s’illustre par l’éclosion d’une étoile dont la lumière a fini de jaillir sur la grisaille territoriale sénégalaise au point de ressusciter l’espoir anéanti par douze années d’arrogance, de mépris, de gabegie et d’insolence, conséquences d’une cécité politique, d’une cupidité sans pareil et d’une suffisance se mesurant à l’aune de la démesure. Quelle déception nationale ! Quel culot ! Quelle audace ! Quelle humiliation ! Mais surtout quelle carence ! Quel manque de vision éclairée ! Je suis à court de termes pour évoquer cette déchéance pluridimensionnelle à laquelle nous a conduits ce régime de l’Alternance. Pourtant que de conditions réunies en 2000 pour espérer un saut qualitatif dans plusieurs segments de la société sénégalaise !

Des caisses garnies, la confiance de l’extérieur acquise, donc le plan de relance des projets sur une rampe apte à irriguer les veines de l’Espoir ; c’est dans cette dynamique que le Peuple sénégalais a tout donné au pouvoir libéral pour lui faciliter la matérialisation des rêves citoyens : référendum, majorité parlementaire… tout et tout. Hélas ! Notre rêve s’est métamorphosé en cauchemar : l’Alternance s’est muée en Alter noce. Une famille, un clan, une tribu ont émergé au détriment du Peuple. La démagogie et la dolécratie ont éclipsé la méritocratie. Le népotisme s’est enraciné au palais avant d’étendre ses tentacules partout ailleurs dans les autres secteurs de la Nation. Pardon, que dis-je, de la jungle car la notion d’Etat a disparu par la faute d’hommes et de femmes bardés du titre de Ministres dont ils ne maitrisent même pas le sens et le bien-fondé. Nul n’ose comparer le Ministre du Président Senghor ou du Président Diouf et celui de l’Alternance : le premier était formé à la bonne école, imprégné des réalités inhérentes à l’Etat, imbu des charges requises à la fonction de Ministre : servir le Peuple, être au service de la Nation et Non se servir de l’Etat, le second choisi selon des critères ambigus, de complaisance de clientélisme, de népotisme, choix aux conséquences désastreuses : des citoyens vautours, rapaces ont été lâchés sur la proie Sénégal qu’ils ont fini de dépecer, de morceler après en avoir sucé le sang. Oui, l’Alternance est le résultat d’une soif de liberté, d’injustice mais aussi de rupture d’avec des habitudes peu catholiques relatives à la longévité d’un régime socialiste tombé dans la routine ennuyeuse ; pouvait-il en être autrement si l’on sait que 40 ans de pouvoir usent et ouvrent des failles aussi béantes que ces monstruosités du régime de l’Alter noce .

En effet de 2000 à 2012, toutes les institutions qui faisaient la Force de l’Etat ont été banalisées : d’abord c’est le Palais qui a été transformé en Foire ; un mythe s’est effondré parce que vulgarisé, piétiné, souillé, tableau de désolation illustré par des propos de l’ex locataire : « j’ai pourtant sorti la plupart d’entre vous du néant pour en faire des ministres députés et autres élus. Le Palais est comme une foire maintenant. » Dixit Abdoulaye WADE in l’OBS NUM 2552, p 6 DU 22 mars 2012. Oui, quelle éloquence sur les critères de choix d’hommes chargés de mener à bon port le navire Sénégal : des gens « sortis du néant », c’est-à-dire vides parce que n’étant pas prêts à assumer honorablement les missions qui leur étaient confiées pour le bonheur tant attendu des Sénégalais. A force de tirer le diable par la queue, les plus chanceux des Goorgoorlu ont vu leur paume s’arracher pendant que les autres n’en apercevaient même pas l’ombre. Au même moment, une nouvelle classe sociale naissait : les nouveaux riches de l’Alternance, des citoyens qui, dans un passé récent étaient des chômeurs adeptes des trois normaux, qui passaient à Colobane chez la marchande de friperie, sont devenus milliardaires, occupant de luxueux immeubles acquis douteusement pou ne pas dire frauduleusement.

On ne saurait comprendre qu’en douze ans un honnête citoyen puisse réaliser une telle performance financière en sortant du néant. Oui avant l’Alternance, on nous avait habitués à des millions détournés, après l’Alternance ce sont des milliards qui sont annoncés disparus des caisses nationales. Quelle audace ! Autre lieu mythique banalement chosifié, c’est la DIC( division des investigations criminelles). Jadis c’était l’épée de Damoclès qui empêchait de dormir ; aujourd’hui, c’est devenu un marché où l’on entre et d’où l’on sort au gré des circonstances. N’oublions pas l’instauration de l’Impunité : d’honnêtes citoyens sont attaqués au vu et au su de tous ; les coupables ne sont non seulement pas punis ni châtiés comme il sied, mais bandent les muscles et affichent leur arrogance et leur mépris au peuple sans défense.

Dans l’histoire de la Rome Antique, Cicéron parlait d’Homines Novi, au Sénégal on parlerait de Nouveaux citoyens, de Nouveaux riches, se promenant à bord de rutilantes bagnoles dignes des princes du Golfe. Le chapelet pouvait s’allonger tellement la gabegie est énorme tellement les frustrations incommensurables. C’est en cela qu’il faut comprendre la réaction de la Voix Populi (la voix du Peuple) qui se décline à travers ces multiples mouvements de révulsion allant du M23 aux y en a marristes en passant par la société civile, symboles d’un Peuple mature à même de prendre sa destinée en mains ; en d’autres termes, rien ne sera plus comme avant dans ce Pays . Beaucoup de leviers peuvent contribuer à sonner l’alerte dès que les dirigeants emprunteront une mauvaise pente pour la satisfaction d’intérêts égoïstes. Et cela passe inéluctablement par l’émergence d’un nouvel homo senegalensis : celui qui serait apte à dire Halte ! Stop ! au pillage des deniers publics à la banalisation de nos institutions à l’Impunité génératrice de haine, de rancune, d’anarchie pour ne pas dire de règlements de comptes.

Ce nouveau type de citoyen doit s’amorcer depuis la cellule familiale, c’est là qu’il faut rectifier le tir restaurer une bonne éducation que chaque pater familias se devra d’inculquer à sa progéniture d’où sortira l’idéal de citoyen sénégalais mu seulement par l’altruisme afin que le Sénégal sot cité parmi les démocraties émergentes. Non, M. le ministre, accéder à la station supérieure de l’Etat après seulement quatre années d’opposition n’est pas chose facile ; c’est plutôt votre gestion de la Res Publica, mauvaise gestion faite d’arrogance, de mépris et d’insolence vis à vis du Peuple ; mauvaise gestion reléguant au dernier plan les priorités du Peuple ; oui, si le prix d’une cuillère s’élève à 40000F, comment ignorer la colère du Peuple ; oui des hommes et des femmes, auparavant pauvres comme des rats d’église, sont devenus, par la grâce de la mal gouvernance, riches comme des Crésus .

Oui, si des ministres sont capables d’user de la violence verbale empreinte d’insanités inimaginables dès qu’ils sentent leurs intérêts menacés, comment peut-on rester serein ? Oui, si les ministres ne font pas preuve d’élévation spirituelle et intellectuelle pour mieux analyser les circonstances d’évolution dans leurs domaines d’intervention, comment l’Etat peut-il éviter le marasme ? Autant de couacs, de manquements et de mauvais choix qui ont facilité la réussite de M. Macky SALL qui, face à l’injustice et l’arrogance du régime libéral, s’est levé matinalement pour se préparer à balayer cette bande de profiteurs, coupables d’avoir mis en banqueroute une Nation à l’avenir pourtant prometteur. Oui, M. Fada DIAGNE, c’est cette situation, dont vous êtes les seuls responsables, qui a ouvert les portes d’un succès facile à M. Macky SALL. Trop, c’est trop ! Mieux ce forcing qui a été organisé a outré plus d’un. Les sénégalais ont horreur de l’injustice, c’est pourquoi le Président sortant a été victime de huées et de jets de pierres à travers le Sénégal.

Le Sénégal qui l’avait adulé, lui avait tout donné pour la réalisation de ses rêves. C’est vrai, tout n’est pas mauvais dans ce tableau de bilan : des réalisations ont été faites, pas des moindres mais des priorités ont été écartées. Tenez, le problème de la Casamance, jadis grenier du Sénégal, a empiré au point que des soldats sont pris en otage, une première dans mon Pays. Le Président lui-même déclare à qui veut l’entendre avoir entretenu les rebelles qui tuent nos soldats et nos parents en Casamance. Où est le chef suprême des armées ? Où est le gardien de la Constitution ? J’ai mal, nous avons tous mal, le Peuple est fatigué. Et c’est pourquoi, tous unis, comme avant. En nous disons que rien ne sera plus comme avant. En Casamance, le désenclavement s’impose pour le bonheur du Sénégal : des routes et des pistes de production doivent être rétablies et réalisées pour écouler ces tonnes de produits fruitiers qui pourrissent au grand des populations sans soutien. Ne parlons pas du secteur agricole où la filière arachidière se meurt d’année en année ; des bons sont servis aux braves paysans dont l’état d’appauvrissement a atteint le paroxysme.

En définitive , la nouvelle équipe dirigeante de ce pays doit savoir que le Peuple a tout compris : si le mot politique signifie étymologiquement la gestion de la cité, de la Res Publica,sachez que la gestion d’un Etat suppose quelques paramètres : d’abord choisir les hommes qu’il faut à la place qu’il faut ; ensuite servir le Peuple et non se servir du Peuple ; en outre réduire le train de vie de l’Etat et cela passe inéluctablement par la réduction du nombre de départements ministériels ; de plus savoir que le Sénégal ne se limite pas à Dakar seulement ; que les ministres choisis retiennent cette maxime du philosophe chinois : « Quand je m’arrête, tout s’arrête » car il s’agit d’une équipe gouvernementale où chaque membre est un maillon précieux comptable des réussites et des échecs du chef. Enfin, il incombe au Président de la Res Publica de respecter et de faire respecter la constitution qui est sacrée. Pour ce faire, que lui aussi fasse sienne cette éternelle sagesse du philosophe latin Erasme : « Je ne veux que rien de ce qui est humain me soit étranger »
Alors, chers compatriotes, gardons espoir car je suis persuadé que les hommes politiques ont compris que le Peuple sénégalais a compris. Rien ne sera plus comme avant.

Oumar KANDE, professeur de Lettres Classiques à Saint-Louis


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1.Posté par boy zone4 le 20/04/2012 19:03
bien analysé comme à l accoutumée tu le fais ds le domaine du sport!
rien à ajouter sinon si les nvelles autorités essaient de suivre ce kon vient de vivre les 12ans le peuple les attend en 2017 inchalah donc effectivement RIEN NE SERA PLUS COMME AVANT§§§§§§§§§§§§§§§§

2.Posté par NDiol le 21/04/2012 20:04
bien cerner a l'essentiel.

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