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Boubacar Camara : «Il y a des signaux qui montrent qu’on va vers un vrai changement de système»

Mardi 14 Mai 2024

Il n’est pas vainqueur de l’élection présidentielle ni membre de la coalition Diomaye Président. Mais le président du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs/Jengu Tabax) se considère comme étant au pouvoir. Boubacar Camara qui était l’invité du Jury du dimanche, hier, encourage le Président Diomaye Faye et son Premier ministre Sonko, à aller jusqu’au bout de leur promesse de rupture.


Boubacar Camara brise le silence. Le président du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs/Jengu Tabax), candidat malheureux à la Présidentielle, était l’invité du Jury du dimanche (Jdd) sur iRadio, hier. «Il fallait quand même se reposer. C’était une élection bizarre, particulièrement épuisante pour nous avec des tentatives de sabotage du président sortant sur la participation inclusive, sur la tenue même de l’élection», justifie-t-il son silence. Il est de ceux qui pensent que ce scrutin remporté dès le premier tour par Bassirou Diomaye Faye était un «référendum», donc «la victoire de la rupture sur la continuité». Mais au-delà, Boubacar Camara considère que «c’est une victoire de l’opposition». Il ajoute : «Je fais partie de l’opposition. Je me bats depuis six ans pour le départ de Macky Sall. C’est fait. Je suis content. Ah oui, on est au pouvoir. On s’oppose à qui ? À quoi ? À nos pas. Ce n’est pas le moment de s’opposer. Ce n’est même pas un problème de moment. Nous nous sommes battus pour une rupture systémique qui a été plébiscitée. La question est de savoir comment faire pour que cette rupture se traduise par une réussite bénéfique aux populations.»

«Il y a des signaux qui montrent qu’on va vers un vrai changement de système»

Boubacar Camara dit être «en parfaite entente» avec Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, même s’ils s’étaient séparés au lendemain de la Présidentielle, après leur alliance en 2019. «J’étais le superviseur de la campagne du président Ousmane Sonko en 2019, après toutes ces convergences qu’on a sur les questions programmatiques essentielles, ne pas me réjouir d’une victoire de ce pour quoi on a combattu pendant des années ne serait pas logique», a-t-il précisé. Les premiers actes posés par le «couple» exécutif sont rassurants, selon lui. « Je considère qu’aujourd’hui nous avons des signaux extrêmement importants qui montrent qu’on va vers un vrai changement de système. Il y a des gens qui attendent l’échec. Je les appelle des guetteurs de faux pas, qui sont en train d’ergoter sur des détails. L’essentiel, c’est est-ce qu’il y a la volonté de rompre avec la dilapidation des biens publics. Mais globalement, je considère qu’il n’y a rien à dire. Il faut foncer !», soutient-il.

«Si vous ne voulez pas que votre nom soit associé au bien public, n’y touchez pas»

La Direction générale des impôts et domaines a annoncé, il y a quelques jours, la suspension provisoire des procédures domaniales et foncières dans certaines zones du pays. Le président du Pcs/Jengu Tabax déclare : «Le paradoxe au Sénégal, c’est qu’il faut protéger le bien public contre les gouvernants qui sont censés les gérer en bon père de famille. C’est extraordinaire ! Ceux qui sont élus ou nommés pour gérer, optimiser les biens publics dans l’intérêt des populations, c’est euxmêmes qui se mettent à piller ces biens. Et donc, toute mesure qui va dans le sens d’arrêter cette spirale est à saluer. Le foncier, les ressources naturelles, les deniers publics, tout ce qui est commande publique, la transparence doit être de mise. Pour le foncier, c’est extraordinaire ! Il y a une conséquence énorme sur l’aménagement du territoire, sur l’environnement.» Il poursuit : «On ne peut pas se taper le foncier qui appartient à tout le monde comme ça, parce que simplement on a été élu ou bien on est maire, ou bien on est ceci ou cela. Il faut arrêter cela. Et il faut aller jusqu’au bout. Que ce soit très clair, qu’il n’y ait pas de deux poids, deux mesures. Et aujourd’hui, chacun doit prendre ses responsabilités. Restituer les terres qui ont été obtenues illégalement. Il faut paralyser la main prédatrice sur le foncier, les ressources naturelles et le denier public. Ce n’est pas un problème de religieux. Le bien public, c’est le bien public. Si vous ne voulez pas que votre nom soit associé au bien public, n’y touchez pas, c’est aussi simple que ça. C’est ça la rupture. La protection, c’est fini.»

«Encourager la publication des rapports, mais éviter de jeter en pâture des gens»

Des cas de malversations ou de mauvaises gestions des deniers publics ont été relevés par les rapports des corps de contrôle. «J’étais inspecteur général d’Etat. J’ai souvent été frustré par le fait que, après le rapport et tout, ça finit comme de l’eau de boudin. Les gens épinglés, vous les rencontrez partout. Ils sont là en train de plastronner, après avoir dilapidé les biens. Pourquoi devrait-on devrait cacher la vérité aux populations ? Évidemment, si les fautes qui sont commises ne méritent pas d’être portées à la connaissance du public, il y a des règles pour voir ce qu’il faut publier, comment il faut le publier (…)», a-t-il dit. Par ailleurs, Boubacar Camara estime qu’avec ces malversations le développement ne sera pas pour maintenant. «Si ces malversations étaient évitées, on aurait déjà gagné beaucoup d’argent. Estce que vous savez, selon l’Ocde, que plus de 142 milliards de dollars ont été dilapidés en Afrique et planqués ailleurs ? Alors qu’il suffit d’avoir 72 milliards pour transformer l’Afrique. Toutes les infrastructures, les gares, le TGV et tout. Donc ça veut dire que l’Afrique n’est pas pauvre. Le Sénégal aussi n’est pas pauvre. Donc, c’est la même chose pour les ressources naturelles. Je pense qu’il faut encourager cette tendance-là à la publication des rapports. Il faut bien sûr prendre une loi pour voir les conditions de publication, les déclassifications qu’il faut faire, pour éviter de jeter en pâture des gens, pour des détails, etc.», dit-il. «Ce qui a manqué au régime précédent, c’est deux choses : le respect des populations et la transparence. Mais ce besoin, c’est comme de la nourriture. Les gens ont besoin d’être respectés. Les gens ont besoin que leur bien soit géré dans la transparence.»

BESS BI

 


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