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CHEIKH ANTA DIOP: L’HISTOIRE D’UN SAVANT BAOL BAOL RACONTEE A UN JEUNE SENEGALAIS

Samedi 7 Février 2015

Cheikh Anta Diop est né le 29 décembre 1923 dans le village de Caytou situé dans la région de Diourbel au cœur du pays Baol-Cayor, près de la ville de Bambey à environ 150 km de Dakar, au Sénégal. Il décède le 7 février 1986 et repose, selon sa volonté, à Caytou, auprès de son grand-père (le Grand) Massamba Sassoum Diop, fondateur du village qui accueillit dans sa fuite le resistant anticolonial le Prince Diery Dior Ndella Fall.
Cheikh Anta Diop est né en plein cœur du pays wolof ou se sont manifestées les dernieres grandes résistances contre le colonialisme français. Resistance sous forme armé comme (Lat Dior et Samba Laobe), soit pacifique (Cheikh Amadou Bamba),
Il appartenait à l’aristocratie guerrière apparentée à la classe maraboutique mouride et n’avait aucun combat « antiféodal » moderniste à mener contre sa société,. Il était un wolof baol baol très ancré dans ses valeurs traditionnelles. Il n’était pas parti à l’école française pour s’émanciper ni aspirer aux principes d’égalité qu’ignorait sa société fortement hiérarchisée non pas aussi pour s’émerveiller de la richesse de la langue française comme Senghor ; mais plus tot pour trouver les outils scientifiques chez le blancs lui permettant de continuer le combat du peuple wolof et en général du peuple noir.Il était habité par le même etat d’esprit nationaliste que le Prince Sidya Ndaté Yalla Diop
Il était un baol baol un talibé mouride ; lors de ses conférences et discours politiques il parlait un parfait wolof loin de l’argot des villes .Quand il parlait la langue de Molière il refusait la coquetterie de ses contemporains assimilés qui parlait français en roulant les r. Bref Il parlait français comme le fait actuellement son parent baol baol le député Moustapha Diakhaté.
Il fut un puissant intellectuel wolof africain universel qui a eu à explorer divers domaines scientifiques.
Les principales thématiques présentes dans l'œuvre de Cheikh Anta Diop peuvent être regroupées en six grandes catégories :
1. L'origine de l'homme et ses migrations. Parmi les questions traitées : l'ancienneté de l'homme en Afrique, le processus de différentiation biologique de l’humanité, le processus de sémitisation, l’émergence des Berbères dans l’histoire, l'identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines.
2. La parenté Égypte ancienne/Afrique noire. Elle est étudiée selon les aspects suivants : le peuplement de la vallée du Nil, la genèse de la civilisation égypto nubienne, la parenté linguistique, la parenté culturelle, les structures sociopolitiques, etc.
3. La recherche sur l'évolution des sociétés. Plusieurs développements importants sont consacrés à la genèse des formes anciennes d'organisation sociale rencontrées dans les aires géographiques méridionale (Afrique) et septentrionale (Europe), à la naissance de l'État,.à la formation et l'organisation des États africains après le déclin de l'Égypte, à la caractérisation des structures politiques et sociales africaines et européennes avant la période coloniale ainsi qu'à leur évolution respective, aux modes de production, aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont présidé à la Renaissance européenne.
4. L'apport de l'Afrique à la civilisation. Cet apport est restitué dans de nombreux domaines : la métallurgie, l'écriture, les sciences (mathématiques, astronomie, médecine, ...), les arts et l'architecture, les lettres, la philosophie, les religions révélées (judaïsme, christianisme, islam), etc.
5. Le développement économique, technique, industriel, scientifique, institutionnel, culturel de l'Afrique. Toutes les questions majeures que pose l'édification d'une Afrique moderne sont abordées : maîtrise des systèmes éducatif, civique et politique avec l'introduction et l'utilisation des langues nationales à tous les niveaux de la vie publique ; l'équipement énergétique du continent ; le développement de la recherche fondamentale ; la représentation des femmes dans les institutions politiques ; la sécurité ; la construction d'un État fédéral démocratique, etc. La création par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone qu'il dirige jusqu'à sa disparition est significative de toute l'importance accordée à "l'enracinement des sciences en Afrique".
6. L'édification d'une civilisation planétaire. L'humanité doit rompre définitivement avec le racisme, les génocides et les différentes formes d’esclavage. La finalité est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses vœux l'avènement de l'ère qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour bâtir la civilisation planétaire au lieu de sombrer dans la barbarie" (Civilisation ou Barbarie, 1981). L’aboutissement d’un tel projet suppose :
- la dénonciation de la falsification moderne de l'histoire : "La conscience de l'homme moderne ne peut progresser réellement que si elle est résolue à reconnaître explicitement les erreurs d'interprétations scientifiques, même dans le domaine très délicat de l'Histoire, à revenir sur les falsifications, à dénoncer les frustrations de patrimoines. Elle s'illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l'humanité ait jamais été coupable tout en demandant aux victimes d'oublier pour mieux aller de l'avant" (Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres – mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, p. 12).
- la réaffirmation de l'unité biologique de l'espèce humaine fondement d’une nouvelle éducation qui récuse toute inégalité et hiérarchisation raciales : "... Donc, le problème est de rééduquer notre perception de l'être humain, pour qu'elle se détache de l'apparence raciale et se polarise sur l'humain débarrassé de toutes coordonnées ethniques." (Cheikh Anta Diop, "L'unité d'origine de l'espèce humaine", in Actes du colloque d'Athènes : Racisme science et pseudo-science, Paris, UNESCO, coll. Actuel, 1982, pp. 137-141).
Terminons par cette citation du savant baol baol ..Les intellectuels doivent étudier le passé non pour s’y complaire, mais pour y puiser des leçons ou s’en écarter en connaissance de cause si cela est nécessaire. C A Diop


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